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GUYENNE (littér.)

Publié le 18/01/2019

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GUYENNE (littér.). Dès l'époque gallo-romaine, la ville de Bordeaux, chantée en latin par le poète Ausone, est un centre intellectuel. Au XIe et au xiie s., la Guyenne voit naître et s'épanouir la poésie lyrique des troubadours. Aliénor d'Aquitaine (1122-1204) les accueille au palais de l'Ombrière, à Bordeaux ; les cours de Rodez et de Toulouse sont aussi des centres poétiques importants. La liste des troubadours de Guyenne est longue : Guillaume IX d'Aquitaine ; Jau-fré Rudel, prince de Blaye ; Bertran de Born ; Arnaut Daniel, de Ribérac ; Gui-raut de Borneil ; Amaut de Mareuil. Qu'ils soient de Périgord, d'Agenais, de Quercy ou de Rouergue, tous chantent l'amour et la femme idéale, sauf à Rodez, où l'amour divin tend à l'emporter sur tout autre amour.

 

Au xvie s., la Guyenne donne naissance à quelques-uns des meilleurs écrivains français : Marot, du Bartas, Montaigne, La Boétie, Brantôme. Au xviie s., le Périgord voit naître Fénelon, et le Bordelais Montesquieu. Au xviiie s., les académies provinciales se multiplient : Bordeaux (1712), Périgueux (1718), Montauban (1744). Mais, depuis le xvie s., la Guyenne a aussi donné naissance à une importante littérature en langue d'oc : François de Cortète (v. 1585 - 1667) écrit comédies et pastorales ; Gobain (1672-1720) est l'auteur de nombreux noëls, dont le célèbre Rebelhatz vos mainatges ; Claude Peyrot (1709-1795) reste célèbre pour son poème les Quatre Saisons ou les Géorgi-ques patoises. À Bordeaux, entre 1815 et 1820, Verdié (1779-1820) est un savoureux auteur de farces (Cadichoune e Magan, Lou Sabat daou Médoc). À Agen, Jasmin (1798-1864) est le véritable artisan d'une renaissance occitane avec ses Papillotes. Après lui se distinguent, en Quercy, le poète Antonin Perbosc (1861-1944), auteur du Got occitan et du Libre dels auzels, à Bordeaux, Pierre-Louis Berthaud (1899-1956) et, en Périgord, Jean Monestier (né en 1930), animateur de l'Escolo Jaufré Rudel. Le mouvement ne semble guère se ralentir, grâce à l'activité des écoles félibréennes : Lou Bour-nat, en Périgord ; Escolo de Jansemin, en Agenais ; Escolo carsinolo, en bas Quercy. Au xxe s., la Guyenne demeure le cadre privilégié des romans de F. Mauriac (dont on a pu dire qu'il était « l'Aquitain universel »), de R. Escarpit, de J. Cayrol.

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