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LIMOUSIN (littér.)

Publié le 23/01/2019

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LIMOUSIN (littér.). Le Limousin a vu naître certaines des plus anciennes œuvres de la littérature française en langue d'oc comme le Poème de Boèce (XIe s.) ou la Chanson d'Antioche. L'abbaye Saint-Martial de Limoges fut un centre où, dès le xiie s., le drame liturgique était en honneur. Mais c'est surtout dans le développement du lyrisme que le Limousin a joué un rôle important : la poésie des troubadours apparaît aux Catalans tellement liée au pays limousin qu'ils la nomment lemosi. Les « Quatre d'Ussel » (trois frères : Gui, Ebles, Pierre, et leur cousin Élias) et Gaucelm Faidit préparent la voie au plus prestigieux des troubadours, Bernard de Ventadour, dont le nom domine la seconde moitié du xiie s. C'est encore du Limousin que, malgré les sarcasmes de Rabelais (Pantagruel, i, 6), viendront des humanistes éminents comme Jean Dorât (1508-1588) et Marc-Antoine Muret (1526-1585). La vie littéraire du Limousin perdra cependant peu à peu son caractère propre, jusqu'au moment où la renaissance occitane se manifestera. Dès le début du xixe s., l'abbé François Richard (1733-1814) recueille les poésies locales. Plus tard, l'abbé Joseph Roux (1834-1905) et Albert Pestour (1892-1965) sont les poètes les plus représentatifs du félibrige dans cette région. Au xxe s., le Limousin cherche à perpétuer ses traditions, sans pour autant se refermer sur le passé. Dès 1892, Raymond Laborde, collaborateur de la revue Lemouzi, qui va tenir une place déterminante dans le renouveau de la littérature, cherche à provoquer chez ses compatriotes une prise de conscience, celle de la dignité de la langue limousine, considérée par Dante comme l'égale de la latine. Dans les années 1960-1970 paraissent plusieurs dictionnaires ainsi que des livres pour enfants publiés en langue d'oc. Un courant important, axé sur un retour à l'écriture occitane originale, celle des troubadours, donne lieu à des travaux d'envergure. Le Limousin a cependant inspiré nombre d'écrivains comme Jean Giraudoux [Siegfried et le Limousin, 1922 ; l'Apollon de Bellac, 1942), Georges Emmanuel Clancier [le Pain noir, 1956-1961), Jean Orieux [Souvenirs de campagnes, 1978).

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