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SANG NOIR (le), de Louis Guilloux

Publié le 11/05/2019

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SANG NOIR (le), roman de Louis Guilloux (1935). C'est l'histoire d'un professeur de philosophie, usé et déçu, qui, une journée de 1917, met fin à une vie sans nécessité. La Grande Guerre a révélé la grande absurdité du monde et la Chresto-mathie du désespoir que préparait Cri-pure (sobriquet du professeur) a le sort logique des œuvres maudites : elle est dévorée par ses chiens à la fin du roman. Seul Lucien, le fils du censeur, tente une renaissance en allant se mêler en Russie au mouvement révolutionnaire. Pendant que l'Occident dévore sa propre philosophie, l'aube est censée poindre à Moscou.

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« G üïLLOUX «La vérité de cette vie, ce n'es t pas qu'on meurt , c 'est qu'on meurt volé.

» Cette phrase , inscrite sur la bande de l'ouvrage d e Louis Guilloux lors de sa premièr e public ation en 1935 , exprime la rage au cœ ur de Cripure , le héros de Guilloux.

Né en Bretagne, Louis Guilloux ( 1899- 1980) a écrit des roman s « sociaux » où il exprime sa sympathie pour la classe ouvrière, en même temps que son intér êt pour les nouvelles techniques romanesques (Angé lina, 1939 ; L e Pain des rêves, 1942 ; L e Jeu de patien ce, 1949).

En 1936, notamment , Guilloux accompagna Gide dans son fameux voyage en URSS ; comme so n illustre aîné, il en revint désillusionné .

Peintures de Gromaire Le San • noir Un raté sublime U ne petite ville de la province française, durant la Première Guerre mondiale.

Brillant esprit, mais professeur sans autorité, Merlin y enseigne la phi­ losophie à des lycéen s qui se moquent de lui en l'appelant « Cri pure » -titre raccourci du célèbre ou­ vrage de Kant, Critique de la raison pure, dont ils ont fait « Cripure de la raison tique » -en traînant une existence lamentable.

Il renie les essais dont la publicatïon lui a, dans le passé, valu quelque notoriété .

La seule femme qu'il ait vraiment aimée l 'a quitté, sa ns doute par sa faute à lui.

Et après avoir eu un enfant né d'une brève ren­ contre avec une petite bonne, il s'est mis en ménage avec Maïa, une prostituée analphabète et sans grâce.

Tantôt brave, tantôt lâche, tantôt avare, tantôt géné­ reux, il est à la fois la risée et le scan dale des notable s ( ne se permet-il pas, en pleine guerre, de critiquer certains di sco urs patriotiques ? ...

) Ses élèves, eux, so nt tout de même fascinés par la pen sée non confor­ miste de ce maître débraillé , aux énormes pieds difforme s.

Ses collègues le mépri sent mais le crai­ gnent en même temp s.

C'est le cas, en particulier , de Nabucet , un profes­ se ur moins brillant que lui , mai s plu s arriviste.

Cripure le giflera un jour en pleine rue.

Un antihéros sartrien C e qui fait la gran­ deur de cette création de Guilloux , digne du M.

Teste de Valéry ou du M.

Ouine de Bernano s, c'est à la fois so n ambiguïté et sa douloureuse luci­ dité .

C 'est le contraire d'un bourgeois, dans la mesure où il refuse les faux-semblants et la rhétorique .

En même temps, il n'a rien de l 'ascè te qui s'iso le dans son tonneau, heu­ reux de sa so litude .

C'est un faible, un per sonnage sartrien qu'aucune sagesse ne console de l 'absurdité du monde.

XXe SIÈCLE Durant la Première Guerre mondiale, un professeur de philosophie, apparemment minable, tente en vain d'oublier sa solitude.

Mais il a l'orgueil de rejeter tous les faux-semblants.

« Il n'avait pas cessé de faire la noce, buvant ferme, dépensant sa ns compter, entretenant des femmes, perdant au poker une bonne partie de son "avo ir " ...

». »

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