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L'accord de Matignon

Publié le 26/02/2017

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« Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté doit commencer par leur garantir l’existence. » Léon Blum, président du Conseil. Le Krach de Wall Street en 1929 n’a pas de conséquences immédiates sur l’économie française. C’est la dépression économique qui s’amorce en septembre 1931 qui va faire prendre conscience aux français de la gravité de la situation. Pendant de longs mois, la population française penserait qu’elle serait épargnée, notamment en raison de l’équilibre économique des activités mais aussi de leur méfiance à l’égard des USA, qui ne laissait pas transparaître ce qui allait arriver. Mais même dans ce cas originalité dans la crise : effets tardifs mais une crise lente et longue qui va progressivement paralyser le pays : on peut alors parler « d’exception française ». Alors qu’en 1935 la plupart des pays européens amorcent leur sortie de crise, la France s’enfonce dans la crise qui va amener une remise en cause du régime républicain. Protectionnisme qui fait baisser le pouvoir d’achat des français et facilite la montée des extrêmes. Victoire du Front Populaire le 3 mai 1936. Léon Blum compose son gouvernement le 4 juin 1936 composé de 21 ministres, 14 sous-secrétaires dont 3 femmes. Équilibre entre toutes les familles politiques : SFIO, radicaux-socialistes et USR. Présenté devant les députés le 6 juin 1936 où Blum présente sa conception du gouvernement. Contexte difficile : montée du fascisme en Europe : Hitler en Allemagne et Mussolini en Italie. Volonté d’instaurer le socialisme en France face à cette menace. Après victoire SFIO : mouvement de gréve général : occupations d’usines pour éviter lock-out massifs et « fêter la victoire de la gauche ». Dans la nuit du 7-8 juin 36 est signé l’accord de Matignon. Ce texte n’est pas vraiment une loi, mais fait malgré tout office de loi. On voit ici qu’il a été publié dans l’Humanité, journal qui à l’époque constitue l’un des organes de propagande du Parti Communiste, prône une idéologie anti-fasciste et qui se vend à plus de 300 000 exemplaires, chiffres considérables aujourd’hui. Il est intéressant de noter que son rédacteur est Paul-Vaillant Couturier, le journaliste qui a retranscrit et publié la Chanson de Craonne. L’accord de Matignon est symbolique de la politique sociale et économique du Front Populaire et il faut donc étudier : Dans quelle mesure les accords de Matignon ont- ils bouleversé en profondeur l'organisation du monde du travail et la vie sociale ? I.L’Accord de Matignon : une négociation inévitable A.Une volonté de sortir rapidement de la crise Comme dit précédemment, au lendemain de la victoire du Front Populaire, une vague de grèves se produit en France. On le voit aux lignes 17 : « du jour de la reprise du travail », ligne 43 : « pour fait de grève &r...

« I.L’Accord de Matignon : une négociation inévitable A.Une volonté de sortir rapidement de la crise Comme dit précédemment, au lendemain de la victoire du Front Populaire, une vague de grèves se produit en France.

On le voit aux lignes 17 : « du jour de la reprise du travail », ligne 43 : « pour fait de grève », ligne 45 : « travailleurs en grève » .

L’accord de Matignon n’évoque pas directement la crise qui bat son plein en France mais y fait référence à plusieurs reprises.

Ce n’est pas le sujet de l’accord mais il en est une conséquence directe.

À l’aube de la victoire du FP, demande de la CGT de faire grève le 1 er mai : on parle même de « 1 er mai ouvrier ».

À Paris : 200 000 grévistes et les usines Renault ferment leurs portes.

Il y a des cortèges important dans tout le pays : seulement le prélude des événements de juin.

1 er temps : 11 et 13 mai : deux grèves isolées dans l’industrie aéronautique au Havre et à Toulouse après licenciements d’ouvriers par le patronat en réponse au 1 er mai.

15 000 personne manifestent à Toulouse, près Capitole.

Victoire du mouvement entraîne mouvement de grève dans ce secteur mais aussi dans la région parisienne (25 mai-1er juin).

Fortement relayé par la presse: forte audience qui va étendre le phénomène.

Après ce sont l’industrie, les commerces, banques et artisanat qui sont touchés.

Cela se prolonge aux restaurants ou même cafés. Usines Renault de Billancourt : citadelle ouvrière avec la plus grande concentration d’ouvriers dans la région : 30 000 ouvriers sur 80 hectares : entre dans le mouvement : 28 mai-13 juin. Il est peu probable que les patrons eurent négocié des avantages pour les travailleurs si la grève n’avait pas fait irruption.

Victoire du Front Populaire : catalyseur des grèves : paradoxalement « joyeuses » bien que l’on parle d’occupations d’usine : permet aux ouvriers d’éviter d’être licencié et empêcher une reprise partielle de l’activité.

Le 7 juin: rencontre entre Blum, les responsables de la CGPF (Confédération générale de la production française) et ceux de la CGT .

B.Une négociation « courtoise, difficile et douloureuse » Le texte laisse transparaître cette échange qu’il y a entre les différents partis : ligne 1 : « Ma délégation patronale admet », ligne 45 : « la délégation confédérale ouvrière demandera » : il y a un véritable dialogue entre les deux partis : volonté de sortie rapide de la crise et de retour au travail, mais pas sans concessions. C’est la CGPF contacte le gouvernement pour sortir de la crise le 4 juin : délégation rencontre Blum : René-Paul Duchemin (président), Pierre-Ernest Dalbouze président de la chambre de commerce de Paris), Pierre Richemond (président de l’Union des industries métallurgiques et mécaniques) et Alfred Lambert-Ribot (délégué général du Comité des forges).

CGT et CGPF rencontre Blum le 7 juin à Matignon.

La délégation de la CGT est composée de Léon Jouhaux (secrétaire général), René Belin et Benoît Frachon (adjoints de Jouhaux),Raymond Semat (secrétaire de la fédération des métaux), Henri Cordier (secrétaire fédération du batiment), et Pierre Milan (secrétaire de la fédération de la chapellerie).. »

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