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Commentaire de document - Jotsald, Vie de saint Odilon

Publié le 10/03/2017

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Tanguy Gibrat, 2nde, mars 2017 Document : L’Instauration du jour des défunts par Odilon, abbé de Cluny (vers 1030) Jotsald, un moine de l’ordre de Cluny, disciple de l’abbé Odilon (994-1049), rédige une Vie de saint Odilon, après la mort de ce dernier. Odilon est l’instaurateur de la fête de tous les défunts, le 2 novembre, juste au lendemain de la Toussaint. Son initiative est progressivement adoptée par l’ensemble de la chrétienté latine. « Un jour […] un moine revenait de Jérusalem. Au beau milieu de la mer qui s’étend de la Sicile à Thessalonique, il rencontra un vent très violent, qui poussa son navire vers un îlot rocheux où demeurait un ermite, serviteur de Dieu. Lorsque notre homme vit la mer s’apaiser, il bavarda de choses et d’autres avec lui. L’homme de Dieu lui demanda de quelle nationalité il était et il répondit qu’il était Aquitain. Alors, l’homme de Dieu voulut savoir s’il connaissait un monastère qui porte le nom de Cluny, et l’abbé de ce lieu, Odilon. Il répondit : « Je l’ai connu et même bien connu, mais je voudrais savoir pourquoi tu me poses cette question. » Et l’autre : « Je vais te le dire, et je te conjure de te souvenir de ce que tu vas entendre. » Non loin de nous se trouvent des lieux qui, par la volonté de Dieu, crachent avec la plus grande violence un feu brûlant. Les âmes des pêcheurs, pendant un temps déterminé, s’y purgent dans des supplices variés. Une multitude de démons est chargée de renouveler sans cesse leurs tourments : ranimant les peines de jour en jour, rendant de plus en plus intolérables les douleurs. Souvent j’ai entendu les lamentations de ces hommes qui se plaignaient avec véhémence : la miséricorde de Dieu permet, en effet, aux âmes de ces condamnés d’être délivrées de leurs peines par les prières des moines et les aumônes faites aux pauvres, dan...

« vœux (obéissance, chasteté, piété), et s'organisant entre moines, moniales, religieux et religieuses sous un abbé et œuvrant par les prières, lectures et travaux manuels.

Ils respectent le monachisme, né au Ve siècle chez les chrétiens d'Egypte, consistant à s'isoler du monde dans un désert philosophique et de vivre en autarcie afin de parvenir à la paix intérieure, indispensable à la méditation.

L'abbaye de Cluny, en Saône-et-Loire est fondée le 2 septembre 910 par le duc d'Aquitaine et le comte d'Auvergne Guillaume 1er selon la règle de Saint Benoît.

Vers 1130, cette abbaye est la plus grande communauté monastique d'Europe. Entretenue par une Eglise qui ne promet que cette issue à la grande majorité d'entre eux, car la purgatoire n'a pas encore été inventée, l'enfer est une préoccupation constante des chrétiens médiévaux.

Le fidèle doit respecter les règles du christianisme.

L'Eglise a établit le dogme de la Trinité au concile de Nicée en 325, qui définit un monothéisme particulier décliné en trois personnes divines définissant un seul Dieu: le père, le Fils et le Saint Esprit.

L'Eglise promet le salut de l'âme qu'à condition de respecter les 7 (nombre fixé au XIIe et XIIIe siècles) sacrements qui est une obligation rythmant la vie et rappelant le message du Christ (le baptême, le plus important et l'eucharistie, lors de la Cène), ses règlements (trêve et paix de dieu), son calendrier, ses fêtes et pénitences (Avent, Carême, Noël mais plus particulièrement Pâques).

En justification du rôle social de l'Eglise, le texte nous apprend aussi que les prières des moines aident l'âme à accéder au paradis désiré.

Mais, l'Eglise reçoit des donations de la part des aristocrates pour ainsi s'assurer du salut de leur âme en finançant par exemple la construction d'édifices religieux.

Donc, le rôle du clergé est de sauver les nobles et le peuple des douleurs causées par Satan et des tourments des démons.

Eloigner la perspective de l'enfer est l'une des préoccupations spirituelles des fidèles, mesuré dans la vie quotidienne par les gestes, des prières individuelles ou collectives, des rites et des pèlerinages.

Les tympans des cathédrales montrent la croyance du salut éternel ou dans l'au-delà.

Effectivement, les chrétiens, au Moyen Âge, croient en une vie éternelle après la mort ; c'est la croyance en la résurrection du Christ.

Ils cherchent à assurer leur salut, donc la vie éternelle.

Les élus iront au paradis ainsi que les damnés iront en enfer.

Le sort de chacun dépend de ses mérites et de ses pêchés au cours de sa vie, décidé lors du jugement dernier, le jugement des âmes prononcé par le Christ à la fin des temps.

A savoir, la vie du chrétien est un combat pour le salut: il doit lutter contre les tentations du diable et les hérétiques et son allié précieux est l'Eglise. Depuis le concile de Latran IV de 1215, l'Eglise a une emprise presque totale sur les populations.

Elle contrôle les comportements des fidèles en imposant la confession de leurs péchés (pratique contraire au dogme chrétien, les 7 péchés capitaux: la gourmandise, l'orgueil, l'avarice, l'envie, l'apathique, la colère et la luxure) à leur prêtre.

Le prêtre doit tenir le secret, qui est important.

Décidé lors de ce concile, il est imposé la participation à l'eucharistie lors de la Cène à Pâques.

Ces deux obligations sont indispensables au moins une fois par an, sinon, il sera impossible aux fidèles de rentrer dans une église et sera privé de sépulture à sa mort.

Au Xe siècle, la réforme grégorienne (Grégoire VII), vise à lutter contre le Nicolaïsme, le concubinage des prêtres, et la simonie, l'achat d'une charge ecclésiastique.

En améliorant le niveau spirituel et moral des clercs, elle permet le renforcement du caractère sacré de ses membres officiants.

L'Eglise réaffirme le célibat, prend le contrôle des sacrements notamment l'eucharistie et la confession qui permet un contrôle moral efficace.

Le pape renforce alors son pouvoir et celui de l'Eglise.

L'Eglise est aussi la première puissance économique médiévale.

En plus des donations des aristocrates, elle est bénéficiaire d'une redevance, la dîme, portant sur le travail de la terre.

Elle reçoit aussi des revenus fonciers considérables de ses propriétés.

Par ces nouvelles pratiques, l'Eglise affirme son omniprésence et son pouvoir. En définitive, la peur de l'enfer et l'angoisse du salut animent les croyants.

Toute la population de l'Europe médiévale ont conscience de former la chrétienté et rien n'est pire que d'être exclu de la communauté chrétienne, par la pratique de l'excommunication, une peine très lourde infligée par l'Eglise.

La religion est présente à chaque instant de la vie.

Les fidèles, angoissés par leur sort après la mort, doivent se comporter en respectant les recommandations de l'Eglise s'ils veulent garder la vie éternelle.

L'Eglise a su, pour pacifier la société, détourner la violence des hommes d'armes contre ses ennemis infidèles ou païens par la guerre sainte.

Elle engendre par ses décisions d'autres formes de violence.. »

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