La contestation dans la péninsule Arabique : le cas du Koweït

qui « limiterait les pouvoirs de l’émir à ceux de la reine d’Angleterre ». Il est le premier à remettre en question le statut du Premier ministre qui, en sa qualité de prince héritier, est quasiment inamovible.

L'opposition islamiste sunnite est scindée en deux tendances principales : les Frères musulmans koweïtiens (Al-Islâh al-ijtimâ’i, Association de bienfaisance) et les salafiyyin. Les deux courants s’affrontent sur des questions de dogme et de stratégie politique, les premiers mettant l’accent sur les réformes sociales. Pendant l’occupation irakienne, les Frères musulmans ont joué un rôle de premier plan dans la résistance, sous le nom de mourabitoun, et ont réussi à réorganiser une apparence de service public. Ils sont en rapport avec les autres groupes islamistes, notamment les Saoudiens exilés à Londres et réunis autour d’un ancien professeur d’université.

Au lendemain de la guerre du Golfe, sous la pression de leurs alliés occidentaux, toutes les pétromonarchies de la péninsule Arabique ont été contraintes d'entamer une timide démocratisation. La grande majorité d'entre elles ont ainsi consenti à former des conseils consultatifs.

Au regard de nos systèmes démocratiques, ces ouvertures peuvent apparaître bien modestes ; mais, pour les citoyens de la région, ces avancées constituent autant de véritables bonds en avant.