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L'Inde, nouveau membre du club nucléaire

Publié le 05/12/2018

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L’année 1998 a changé la donne. Les élections de février-mars, qui ont porté au pouvoir le parti nationaliste hindou du Bharatiya Janata Party (BJP, parti du Peuple indien), ont introduit une donnée nouvelle : la volonté de ce parti, affichée de longue date, d’ériger l’Inde en puissance nucléaire, pour s’imposer sur la scène mondiale, pour rompre le prétendu « encerclement » géostratégique dont elle souffre et pour des raisons de politique intérieure.

 

Depuis sa création en 1947, l’Inde a été conduite à mener trois guerres avec le Pakistan (en 1949,1965 et 1971) et une guerre contre la Chine, en 1962. C’est à la suite de ce conflit, alors que la Chine acquérait la maîtrise de l’arme atomique, que Nehru engagea le pays sur la voie d’une stratégie nucléaire. Cette décision fut donc prise en réaction, déjà, à un sentiment d’encerclement qui n’a fait que s’exacerber lorsque les liens entre Pékin et Islamabad se sont resserrés. C’est aussi pour contrer cet axe nouveau que l’Inde s’est rapprochée de l’Union soviétique, avec laquelle elle a signé un traité d’amitié en 1971.

Les cinq essais nucléaires auxquels l'Inde a procédé les 11 et 13 mai ont immédiatement créé la surprise et suscité l'inquiétude de par le monde, d’autant plus que le Pakistan répliquait quinze jours plus tard en faisant de même. La décision indienne s’inscrivait certes dans le prolongement de la politique passée : New Delhi avait déjà réalisé un essai en 1974 puis s’était réservé la possibilité de développer sa force de frappe nucléaire en refusant de signer le Traité d’interdiction des essais nucléaires (le CTBT) ; cette politique avait été suivie avec constance quel que soit le parti au pouvoir, mais depuis vingt-cinq ans aucun d’entre eux n’avait osé effectuer de nouveaux essais, de crainte de sanctions internationales plus que par conviction.

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