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CONDÉ Baudouin de : sa vie et son oeuvre

Publié le 22/11/2018

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CONDÉ Baudouin de (seconde moitié du xme s.) et son fils Jean de (début xive s.). Baudouin, ménestrel de Marguerite II de Flandre, et son fils Jean, ménestrel de Guillaume de Hainaut, ont laissé une copieuse production de textes généralement brefs, à tradition didactique, moralisatrice et souvent allégorisante, de ces « contes » et « dits » longtemps oubliés, au nom d’un préjugé esthétique, par la critique. Baudouin s’est spécialisé dans la composition de sermons construits autour d’un exemple formulé par une comparaison ou une séquence allégorique : image du voyageur mourant de soif qui s’appuie à un poteau pourri, pour illustrer l’attitude devant la mort (Conte du pel). parallèle entre les fidèles vassaux et une pièce d’habillement (le Conte du wardecors), « natures » tirées des Bestiaires (Conte du pélican, Conte du dragon), parabole du figuier stérile (Dit du fighier); l’image, banale, permet de développer des notions morales (médisance, avarice) ou des valeurs de l’idéologie féodale (fidélité), de proposer des modèles auxquels puisse s’identifier le public des cours qui s’attachent le poète comme amuseur et bonne conscience. Baudouin a créé deux montages plus complexes : l’un sur le motif du pèlerinage dans l’au-delà (Voie de Paradis)', l’autre comme description du sort de l’amoureux à travers la métaphore de la « prison d’amour »; l’édifice, ses portes et fenêtres, ses cachots, ses étages, les moyens d’évasion sont mis en relation avec des états d’âme de l’amant et des moments du désir. L’image de la Roue de Fortune qui sert d’ascenseur et décide du séjour parmi les heureux ou les infortunés constitue l’originalité de la pièce, qui renvoie constamment au sort propre du narrateur.

 

Jean de Condé, outre de nombreuses œuvres imitant le ton et la forme de son prédécesseur (Dit de la Candeille, Dit du vrai sens, Dit de Fortune), s’en distingue par une

« tendance à la satire d'actualité (Dit de l'ypocresie des Jaco­ bins, Dit du Singe, sur les extravagances de la mode) ou générale (Dit des mauvais usages du siècle), et par une plus grande diversité des sources d'inspiration.

On lui doit un fabliau, le Sentier ballu, sur la réponse grivoise d'un cheva­ lier à une dame qui le taquinait sur son absence de barbe, et surtout la Messe des Oiseaux, renouvellement plaisant des Jugements d'Amour: le poète, endormi au mois de mai et rêvant d'amour, voit en songe une messe chantée par les oiseaux, avec le rossignol pour officiant et le perroquet pour prédicateur, puis une Cour de justice tenue par Vénus, qui règle le différend opposant les chanoinesses aux hum­ bles Bernardines, accusées de faire concurrence et d'attirer les chevaliers par leurs complaisances; les nobles dames sont déboutées de la requête d'un droit exclusif, au nom de l'égalité devant l'amour.

La sentence de la déesse retrouve les accents et les idées du sermon de Génius dans Le Roman de la Rose : « encontre Nature seroie,/Quant Nature a amer semont!foutes créatures del mont» (v.

1 096-1098).

Mais ce qui semblait être une œuvre courtoise et légère est affu­ blé d'une moralisation, qui relie le poème à la parabole des ouvriers de la onzième heure.

BIBLIOGRAPHIE A.

Scheler, Dits et contes de Baudouin de Condé et de so11 fils Jean, 3 vol..

Bruxelles, 1866-1867; J.

Ribard, la Messe des Oiseaux et le Dit des Jacobins, Genève, Droz.

1970; J.

Ribard, Un ménestrel du xtv" siècle, Jean de Condé.

Genève, Droz, 1969.

A.

STRUBEL. »

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