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FERRON Jacques : sa vie et son oeuvre

Publié le 06/12/2018

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FERRON Jacques (1921-1985). Écrivain canadien d’expression française. Jacques Ferron est, avant tout, l’auteur d’une foisonnante production de contes et « grands contes » baptisés romans ou récits, au style alerte et séduisant, à l’humour parfois cinglant, mystifiant et démystifiant. Il est aussi un dramaturge, et ses pièces, mineures pour certaines, ont constitué ses premières manifestations littéraires. Ferron est enfin un polémiste à la plume bien aiguisée qui n’épargne personne : politiciens, littérateurs, médecins — car Ferron pratique également la médecine, observatoire privilégié de la condition humaine. Partisan de la souveraineté du Québec, il a créé le fameux parti fédéral « Rhinocéros », parti de dérision à la devise canadienne revue et corrigée : « D'une mare à l’autre »...
 
Les premiers contes de Ferron, Contes du pays incertain (1962) et Contes anglais (1964), donnent d’emblée le ton de l’œuvre : il y est question d’animaux et d’humains (bœuf, paysagiste, chien, bouddhiste, perruche...), de sirènes, archanges, sorcières et lutins. On y frôle la guerre et le déluge; on y côtoie Ulysse et Pénélope, le Petit Chaperon rouge... Les principaux thèmes de l’univers de Ferron et les personnages de sa mythologie, essentiellement urbaine, y sont présents — l'amour, la mort, la nuit —, le thème du pays réinventé, le plus souvent à la faveur d’une nuit initiatique. Quant aux personnages, ce sont surtout le « robineux » Mithridate, clochard roi du Pont — non pas celui d’Asie Mineure, mais le pont Jacques-Cartier, qui mène à l’enfer de Montréal; le « quêteux aux lèvres noires »


« , quant à lui, s ·occupe du >.

Aussi est-il souvent question, chez Ferron, des «temps ensoleillés de l'enfance », étroitement liés au souvenir de sa >, qui, après une «scène préliminaire d'exorcisme», retrace la lutte du héros national Jean­ Olivier Chénier lors de la rébellion de 1837 : «Le théâ­ tre, ce n'est jamais gratuit, c'est machiné, prémédité, concerté, c'est un appareil de sédition masqué par les feux des projecteurs et les besoins de l'amusement>>.

Sédition également dans la Têfe du roi (1963), qui n'est autre que celle de la statue d'Edouard VII «décapitée >>.

A ces deux pièces de caractère autonomiste s'ajoute une série de pièces intimistes, telles Tante Élise ou le Prix de l'amour (1956) ou le Cheval de Don Juan (1957, qui deviendra le Don Juan chrétien en 1969).

Deux livres révèlent Je Ferron polémiste : Historiettes (1969) et Du fond de mon arrière-cuisine (1973).

Ils trouvent leur complément dans un recueil en deux tomes intitulé Escarmouches : la Longue Passe (1975), qui regroupe plus d'une centaine d'articles publiés depuis les années 1940 dans divers périodiques.

Répartis en > politiques, médicales et littéraires, ils présentent un regard critique savoureux sur la vie québé­ coise de ces trente-cinq années.

Le grand mérite de Ferron est d'avoir su inventer une mythologie québécoise: s'inscrivant dans la plus pure tradition carnavalesque, cette mythologie vient complé­ ter l'histoire, la devancer, la contredire, l'anéantir pour mieux la transformer.

Le Québec en est Je centre, même si de temps à autre l'auteur s'égare dans l'Est ou l'Ouest canadien, voire en France.

« Revenons au pays », dira Je narrateur à la fin de la « sotie >> la Barbe de François Hertel ( 1951 ); pays mythique, prélude au pays réel auquel il convient de >.

BIBLIOGRAPHIE. »

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