La littérature d'évasion
Publié le 10/02/2015
Extrait du document
Qu'elles soient liées à l'idée de fête, de cérémonie religieuse ou politique, ou plus simplement de loisir, les manifestations artistiques marquent toujours une rupture avec la réalité quotidienne. Elles sont un moyen avoué d'en oublier les soucis et les contraintes. C'était vrai des représentations théâtrales dans la Grèce antique ou sous Louis XIV, c'est encore vrai de nos salles de spectacles où se pressent des foules en quête de divertissement.
DISSERTATION
Dans ses Entretiens autour du cinématographe (1951), Jean Cocteau déclarait : « Je ne crois pas à ce terme à la mode : l'évasion. Je crois à l'invasion. Je crois qu'au lieu de s'évader par une oeuvre, on est envahi par elle... Ce qui est beau, c'est d'être envahi, habité, inquiété, obsédé, dérangé par une oeuvre. «
A l'aide d'exemples précis tirés de votre culture littéraire et artistique, vous analyserez et commenterez ces propos du poète, romancier, dramaturge et cinéaste, Jean Cocteau.
«
Lecture et culture / 145
CORRIGÉ RÉDIGÉ
Introduction
Au mépris parfois de la part de vérité qu'elles contien
nent, les idées reçues sont souvent mal perçues par les
intellectuels.
Ainsi, Jean Cocteau déclarait-il dans
Entretiens autour du cinématographe:
«Je ne crois pas
à ce terme à la mode: l'évasion.
Je crois à l'invasion.
Je
crois qu'au lieu de s'évader par une œuvre, on est envahi
par elle.
[ ...
]Ce qui est beau, c'est d'être envahi, habité,
inquiété, obsédé, dérangé par une œuvre.
»
L'art, pourtant, est une forme d'expression faite
d'impressions: l'artiste y recrée Je monde tel qu'il Je
sent.
De même, en lui réservant tel ou tel accueil, le
public va exprimer les impressions que l'œuvre aura su
lui faire ressentir.
La voie qui lie l'homme à l'art, pour
être unique, n'est-elle pas à double sens? Peut-on, sans
risquer une interprétation réductrice, en privilégier un
au détriment de l'autre? Ou au contraire voir dans cette
opposition entre évasion et invasion une même expé
rience partagée par le créateur et son public?
Première partie: l'art comme évasion
Qu'elles soient liées à l'idée de fête, de cérémonie reli
gieuse ou politique, ou plus simplement de loisir, les
manifestations artistiques marquent toujours une rup
ture avec la réalité quotidienne.
Elles sont un moyen
avoué d'en oublier les soucis et les contraintes.
C'était
vrai des représentations théâtrales dans la Grèce antique
ou sous Louis XIV.
c'est encore vrai de nos salles de
spectacles où se pressent des foules en quête de divertis
sement.
L'œuvre d'art, en effet, nous transporte ailleurs et
quelle que soit la réalité qu'elle nous propose, nous n'y
pouvons adhérer qu'en oubliant le fauteuil où nous nous
sommes installés pour la voir ou pour la lire.
L'acte.
»
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