RICHEPIN Jean : sa vie et son oeuvre
Publié le 01/12/2018
Extrait du document
RICHEPIN Jean (1849-1926). Avant d’être un auteur célèbre — aujourd’hui bien oublié —, Jean Richepin fut un « personnage », une tête, et, si l’on peut dire, une « forte gueule » de la bohème parisienne, avec son imposante stature, sa moustache agressive et son regard fier. Malgré les faiblesses et les artifices de ses « hardiesses », il reste un poète et un conteur plaisant dont les œuvres ne manquent ni de corps ni de saveur.
De la gueuserie à l'Académie
Son passage à l’École normale supérieure, de 1868 à 1870, semble engager Jean Richepin, né en Algérie, fils d’un médecin militaire, dans une carrière de professeur et de lettré; mais la guerre de 1870 le jette dans les rangs des francs-tireurs, où il prend le goût de la liberté; après des années d’errance et de métiers divers, il surgit au quartier Latin en 1875, géant hirsute et truculent. Dissident du Parnasse, après avoir appartenu, en 1871, au cercle joyeux des « Vilains Bonshommes », il fonde le groupe des « Vivants », pour lutter contre les conventions formelles et thématiques et rapprocher ainsi l’art de la vie. La Chanson des gueux (1876), en plein « Ordre moral », évoque, en vers argotiques aux rimes et aux rythmes sonores, l’existence des déclassés ou des oubliés de la société : elle est saisie, et son auteur est condamné à un mois de prison pour outrage aux bonnes mœurs.
«
Vicissitudes
qui assurent une publicité au poète et confir
ment une vocation de violent : les Caresses ( 1877) exal
tent la sensualité, les Blasphèmes (1884) hurlent
l'athéisme.
Parallèlement, Richepin donne des romans à
succès (la Glu, 1881; Miarka, la jïlle à l'ourse, 1883 ...
),
et des drames en vers (/'Étoile.
1873; Nana-Sahib, 1883;
Monsieur Scapin, 1886 ...
).
Le ton s'apaise avec les
poèmes de la Mer ( 1886) : le Diogène parisien compose
des pièces populaires (le Chemineau.
1897) et finit par
être élu à 1' Académie française ( 1908), où Barrès le
reçoit ( 18 févr.
1909) : digne prélude au renouveau
patr iot ique de son inspiration pendant la Grande Guerre
(Poèmes durtmt la guerre, 1918) et à la correction un peu
guindée des derniers recueils (les Glas.
1922; Interludes,
1923).
Richepin meurt en 1926 : au lendemain du Mani-
feste surréaliste, qui donne la mesure d'une véritable et
radicale innovation .
Les limites de l'audace
Le goût de la réclame et du tapage, le cabotinage,
l'agitation ne sauraient faire illusion.
Un rhéteur de
talent n'est ni un visionnaire ni un inventeur.
Il joue , à
l'intérieur d'une tradition, le bouffon ou le trouble-fête
sans ébranler les bases mêmes d'une esthétique qui
demeure , en ses outrancières et marginales métamorpho
ses.
fondamentalement parnassienne et classique.
Même
encanaillé, le poète reste un lenré : le «roi des gueux »
cultive la variété du rythme et la perfection métrique, la
rime riche et rare, les formes strophiques difficiles; ainsi
moulée, figée, fixée, la langue verte ressemble parfois à
un clochard exilé dans un salon : des effets comiques de
discordance parasitent la véhémence première.
Richepin
voit le populaire à travers Villon, Eugène Sue, le réper
toire chansonnier, Je Zola de l'Assommoir...
Il ne
transmet son expérience (fort réelle ) de l'érotisme, dans
les Caresses, qu'à travers des schèmes connus, des rémi
niscences de J'antique et des modernes.
Ses Blasphèmes
oscillent entre une.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- VIE DE SAINT LOUIS de Jean, sire de Joinville (résumé de l'oeuvre & analyse détaillée)
- VIE ET LA MORT DU ROI JEAN (La) (résumé & analyse de l’oeuvre)
- Jean Laplanche (vie et oeuvre)
- Dubuffet, Jean - vie et oeuvre du peintre.
- Messagier, Jean - vie et oeuvre du peintre.