Devoir de Philosophie

1996 : Les dissidences syndicales

Publié le 04/12/2018

Extrait du document

minorité de la centrale a en effet décidé de s'opposer « de l'intérieur » aux orientations de la secrétaire générale, lui reprochant tout à la fois sa trop grande proximité avec le gouvernement, notamment sur la réforme de la Sécurité sociale, et son éloignement par rapport à la base militante. C'est le conflit de décembre 1995, où la centrale a été absente des manifestations, qui a encouragé cette tendance à se constituer. Nicole Notai relativise l'importance de cette fraction, qui se limiterait à quatre fédérations.

 

Force ouvrière (FO) est aussi traversée par un vent de contestation. Les « réformistes » de la centrale ont en effet mal supporté de voir leur confédération évincée de la présidence de la Caisse nationale d'assurance maladie (la CNAM) sans accéder, dans le même temps, à la tête de l'UNEDIC, qui gère l'assurance chômage. À leurs yeux, Marc Blondel est l'otage d'une minorité trotskiste qui le pousse à un rapprochement « historique » avec la CGT. C'est ainsi que, pour la première fois dans l'histoire de la confédération, le secrétaire général sortant a dû faire face à une candidature concurrente - Jacques Mairé, chef de fil des réformistes et secrétaire de l’Union départementale de Paris-, lors du renouvellement de son mandai à la tête de FO. Si Marc Blondel a été largement réélu, les débats ont été âpres. Nombreux sont ceux qui pronostiquent une scission de FO.

Contrairement aux apparences, et même si le taux de syndicalisation ne dépasse pas les 10 %, le « corps syndical » vit encore.

 

Depuis le début des années quatre-vingt-dix, les dissidences succèdent aux scissions, et les recompositions accompagnent les créations de tendances, avec pour conséquence l'apparition de nouvelles organisations : SUD, UNSA, FSU...

 

Situation étrange à un moment où les leaders des principales confédérations lancent régulièrement des appels à l'unité d'action.

 

En fait, c'est exactement l'inverse qui se produit.

 

Le syndicalisme traditionnel vole en éclats sous les coups de boutoir assenés à un modèle social et économique hérité de la Libération.

 

Un phénomène inquiétant pour la régulation sociale du pays.

Liens utiles