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CHARLES LAUGHTON par Gérard Lenne

Publié le 16/03/2014

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CHARLES LAUGHTON

par Gérard Lenne

 

S'il n'eut jamais le physique avantageux des jeunes premiers dont on fait les stars, et s'il en nourrit un durable complexe, Charles Laughton fut certainement un des comédiens les plus fins, les plus complets, les plus nuancés, qui aient prêté leur talent au cinéma américain. Bien d'autres, nantis de cet embon¬point et de cette rondeur, auraient été canton¬nés dans les rôles comiques, mais cet Anglais pétri d'humour avait une physionomie si mobile, si éveillée, et parfois une flamme si ardente dans le regard, qu'on lui confia les compositions les plus complexes. Ainsi fut-il, à Hollywood, l'équivalent de notre Michel Simon.

Sa silhouette impressionnante lui ayant valu de jouer un comparse inquiétant dans un film d'épouvante (UNE SOIRÉE ÉTRANGE), il aurait pu devenir un habitué des « mé¬chants « patibulaires, mais on allait vite s'aper¬cevoir que le choix de ses rôles s'orientait vers la séduction du mal. D'emblée, il incarne dans LE SIGNE DE LA CROIX un Néron dont la cruauté puérile se drape d'ambition artistique, l'empereur incendiaire qui joue de la lyre. Le capitaine Bligh, féroce comman¬dant du Bounty (LES RÉVOLTÉS DU BOUNTY, un triomphe pour Laughton), navigue aussi sur les eaux de l'ambiguïté : s'il maltraite sans pitié l'équipage, son cynisme le pare d'une auréole d'intelligence. Quant au docteur Moreau, dans L'ILE DU Dr MOREAU, 

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