Citizen Kane 1941 Orson Welles (1915-1985)

Un chef-d'oeuvre

Un contrat unique

Sacré petit génie grâce à sa mystification radiophonique sur les Martiens, Orson Welles avait reçu, pour ce film, les offres empres­sées d'Hollywood. A 24 ans, il signait un contrat unique dans toute l'histoire du cinéma : il disposait de toute liberté pour réaliser un film par an, comme producteur, metteur en scène, scénariste ou interprète, ou tout cela à la fois. On lui réservait 20% des bénéfi­ces bruts ! «Voilà le plus beau train électrique qu'un garçon puisse rêver «, dit-il en pénétrant dans les studios. Son ascension et ses caprices déplaisent à certains, mais Orson prend son temps : il fré­quente assidûment les salles de projections, s'initie au métier de réalisateur, prépare l'adaptation d'une nouvelle de Conrad Au coeur des Ténèbres (celle-là même qui inspira l'Apocalypse Now de Coppola) qui sera abandonnée à cause de la guerre mondiale.

Le tournage

Welles travaille un nouveau scénario, Citizen Kane, pendant trois mois et le tournage commence le 30 juillet 1940, soit exactement un an après son arrivée à Hollywood. Il dure quinze semaines et se déroule dans le plus grand secret. Les bruits circulent. Ran-dolf Hearst, le magnat de la presse célèbre pour sa paranoïa galo­pante, apprend que le film s'inspire de sa vie, lance ses avocats aux trousses de la RKO. Bagarres juridiques, sortie du film repor­tée, Citizen Kane est présenté enfin à la presse le 9 avril 1941.