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AGRÉABLE, adjectif et substantif.

Publié le 15/10/2015

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AGRÉABLE, adjectif et substantif.  

Qui agrée (confer agréer1  A). 

I.—  Emploi adjectival. 

A.—  Vieilli. Avoir (quelque chose) pour agréable..  Donner son agrément (à quelque chose), agréer (confer agréer1  A b) : 

Ø 1. Le prévôt des marchands venait de déclarer qu'il ne désirait conserver et continuer les fonctions qui lui avaient été confiées par Sa Majesté, que dans le cas où ses concitoyens le trouveraient agréable, et daigneraient le confirmer dans ses fonctions.

Le Moniteur.  tome 2, 1789, page 491. 

Ø 2. Voilà pourquoi je resterai décidément charpentier, si vous l'avez pour agréable, ma volonté vous étant d'ailleurs soumise en tout point.

CHARLES NODIER, La Fée aux miettes,  1831, page 157. 

Ø 3. PREMIER PAGE, bouffonnant

Nous, par la grâce de Dieu, sublime monarque,

taratata, taratata...

SECOND PAGE, de même

Que sa grandissime majesté daigne avoir pour agréable... taratata taratata...

HENRI DE MONTHERLANT, La Reine morte,  1942, II, 2, page 179. 

B.—  Qui plaît au sens ou à l'esprit. 

1. emploi absolu. 

a) [Qualifie une personne] :

Ø 4. Son fils, Marigny, est un aimable homme; il a du trait; il sait causer. Il est agréable, très agréable; oh! pour agréable, il l'est sans contredit; mais... aucun esprit de conduite.

HONORÉ DE BALZAC, La Duchesse de Langeais,  1834, page 320. 

Ø 5. Elle n'était pas belle, ni même agréable; blonde, un peu sur le roux, parlant peu, ayant l'air d'être toujours dans les espaces; mais elle avait de l'âme, du feu, de l'imagination.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Pensées et maximes,  1869, page 104. 

Ø 6. Une physionomie pimpante, des yeux frisés, un minois chiffonné et un travail pour plaire, qui doit avoir quelque chose de la caillette du XVIIIe.  siècle. Oui, très agréable, très plaisante, la duchesse, mais manquant de la grande aristocratie.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  juillet 1895, page 822. 

Ø 7. Mais avec la naïveté des gens du monde, du moment qu'on la recevait, on s'ingéniait à la trouver agréable, faute de pouvoir se dire que c'est parce qu'on l'avait trouvée agréable qu'on la recevait.

MARCEL PROUST, À la recherche du temps perdu, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 514. 

Ø 8. François, lui, eût certes souhaité moins de fêtes, et plus d'intimité. Mais il mettait une émulation d'enfant sage à jouir de ce qu'on lui offrait. Il allait jusqu'à s'appliquer à être un convive agréable. Lui qui eût voulu pouvoir rester sans mot dire, bouche bée devant Mahaut, il se torturait l'esprit pour parler à ses voisines.

RAYMOND RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel,  1923, page 94. 

—  Péjoratif : 

Ø 9. Il est vrai qu'ils n'ont jamais différé une démarche utile, ni manqué de voir régulièrement ceux dont ils pensaient se servir, ni aussi de négliger ces inutiles qui ne sont qu'agréables. Enfin ils ont flatté quand il fallait. Je ne blâme point; c'est affaire de goût.

ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos,  1924, page 638. 

b) [Qualifie une attitude ou un attribut d'une personne] :

Ø 10. L'Empereur revenait beaucoup sur ce qui formait le bon ton et les manières agréables des sociétés de sa jeunesse. Il s'est arrêté surtout à définir ce qui rendait avec les intimités agréables : la teinte légère de flatterie réciproque ou du moins l'opposition fine et délicate,...

EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 741. 

Ø 11. Je suis content de savoir que vos principes, conduite, tenue, moeurs et santé sont bons et bonnes, que votre physique est agréable et que vous êtes, à la fois, célibataire et avocat. Il ne me manque plus que de savoir si vous êtes riche ou pauvre.

LÉON BLOY, Journal,  1895, page 95. 

Ø 12. Elle était d'un blond brillant, naturellement coloré. Un visage irrégulier, mobile, sans gaieté, agréable cependant par la finesse de sensibilité qui l'animait.

ROGER MARTIN DU GARD, Devenir,  1909, page 100. 

Ø 13. Parce que tout d'un coup la silhouette d'un homme leur paraît agréable, elles le trouvent beau. Beau des pieds à la tête. Et en effet, c'est rare, une belle silhouette.

JEAN GIRAUDOUX, L'Apollon de Bellac,  1942, 3, pages 37-38. 

c) [Qualifie une sensation, un sentiment, une impression, etc.] :

Ø 14. Il détestait le mensonge; mais ses formes sont quelquefois si agréables, si séduisantes, qu'il le prenait pour la vérité.

GÉNÉRAL LOUIS-NARCISSE BAUDRY DES LOZIÈRES, Voyage à la Louisiane et sur le continent de l'Amérique septentrionale, 1802, page 96. 

Ø 15.... On pourrait dans ce moment appeler le jardin du Coisel le jardin d'agréable fraîcheur. Il est impossible de rien voir de plus riant, des gazons plus frais et plus touffus, de plus magnifiques lilas, une plus grande abondance de fleurs, des vergers plus riches et couverts de plus beaux pommiers et cerisiers. Les rossignols ont voulu encore une fois enchanter la solitude du poète : jamais les concerts des oiseaux n'avaient été si doux.

CHARLES-JULIEN LIOULT DE CHÊNEDOLLÉ, Extraits du journal,  1820, page 103. 

Ø 16. Il est de la nature des sentiments agréables, surtout de la nature de ce qu'on appelle plaisir, d'être fugitifs, tandis qu'il est de la nature de la douleur de durer plus que le plaisir. Cette condition est déjà très-fâcheuse en elle-même; mais il y a plus : il arrive presque toujours que lorsque les sentiments douloureux se renforcent long-temps d'un côté, la faculté d'éprouver des sensations agréables décroît de l'autre. J'ai souvent observé que les personnes réfléchies par caractère, lorsqu'elles ont beaucoup souffert, se paralysent pour les sensations agréables qu'elles ont l'air de dédaigner. Mais ce dédain qu'elles affectent pour le plaisir, n'est que l'incapacité de le sentir. Leur proposer une distraction agréable, c'est proposer à un malade de danser. De cette incapacité d'éprouver des sentiments agréables, naissent souvent de fausses idées. Nos pensées suivent notre humeur et notre manière de sentir, ou plutôt c'est toujours le sentiment dominant qui les inspire.

CHARLES-VICTOR BONSTETTEN, L'Homme du Midi et l'homme du Nord,  1824, pages 187-188. 

Ø 17. On dirait que l'horreur de toute chose belle, ou simplement agréable, fait partie du culte juif. Et la seule chose un peu précieuse, le rideau de velours brodé, qui cache l'armoire aux Thora, ajoute encore à l'impression lamentable, en attirant sur lui, malencontreusement, le regard.

JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, L'An prochain à Jérusalem!  1924, page 42. 

Ø 18.... —  Ce qu'il y a d'agréable dans les mauvais articles, c'est que l'on n'est pas obligé de remercier.

GEORGES DUHAMEL, Chronique des Pasquier, Cécile parmi nous, 1938, page 38. 

Ø 19. Une forme littéraire —  chose en cela tout autre qu'une forme purement logique —  veut, par sa nature même, être agréable, c'est-à-dire conforme à un gré, ne fût-il que de quelques-uns, ce gré pouvant prendre des aspects très divers selon les temps et les milieux.

JULIEN BENDA, La France byzantine ou le Triomphe de la littérature pure.  1945, page 161. 

Ø 20. Et qui était-il, lui, pour aborder ce problème et en porter ce soir le fardeau? Un jeune homme qui, jusqu'ici, avait vécu une vie assez agréable, facile, un jeune homme sans inquiétude profonde ni ambition exagérée,...

GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion,  1945, pages 394-395. 

2. [Avec un complément indirect préposition à précisant l'organe ou l'opération des sens affectée par l'agrément]  Agréable à. 

a) [Avec un substantif désignant un organe des sens, une sensation, etc.]  Agréable au goût, à l'oeil : 

Ø 21.... comme jusqu'ici il ne s'est encore présenté aucune circonstance où quelque saveur ait dû être appréciée avec une exactitude rigoureuse, on a été forcé de s'en tenir à un petit nombre d'expressions générales, telles que doux, sucré, acide, acerbe, et autres pareilles, qui s'expriment, en dernière analyse, par les deux suivantes : agréable ou désagréable au goût, et suffisent pour se faire entendre et pour indiquer à peu près la propriété gustuelle du corps sapide dont on s'occupe.

JEAN-ANTELME BRILLAT-SAVARIN, Physiologie du goût ou Méditations de gastronomie transcendante,  1825, pages 41-42. 

Ø 22. Monté sur l'impériale, il passa son temps à regarder mélancoliquement les prairies de la Picardie, d'un vert gai agréable à l'oeil. La route est interrompue à chaque instant par de petits villages propres, aux toits luisants.

JULES FLEURY-HUSSON, DIT CHAMPFLEURY, Les Aventures de Mademoiselle Mariette, 1853, page 102. 

b) [Avec un verbe à l'infinitif, désignant le plus souvent une opération des sens]  Agréable à voir, à entendre : 

Ø 23.... —  La campagne n'est pas très agréable à habiter en hiver, et mademoiselle s'ennuiera peut-être...

PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 609. 

Ø 24. Nicole peut encore être agréable à étudier, il est décidément ennuyeux à lire.

CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 4, 1859, page 353. 

Ø 25. Vous savez parfaitement plaire quand vous le voulez bien, et vous trouvez quelquefois de fort jolies choses qui sont très agréables à entendre... ce n'est pas vous qui parleriez de fusils à une femme.

HENRY BECQUE, La Parisienne,  1885, III, 6, page 342. 

Ø 26. Il est de ces gens agréables à voir en passant, mais dont la compagnie prolongée fatigue, à cause d'un goût excessif à moraliser.

RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc,  1902, page 33. 

Ø 27. Là, Geneviève dormirait bien, car la pièce a des avantages et quoique la fenêtre ne soit pas bien grande, il en vient, la nuit, un air frais, celui de la source, et l'odeur amère du buis que, pour ma part, je trouve agréable à respirer. 

HENRI BOSCO, Le Mas Théotime,  1945, page 40. 

C.—  [Avec un complément prépositionnel à indiquant la personne intéressée à l'agrément]  Conforme au désir, à l'attente de quelqu'un. 

1. [Le sujet désigne une personne] (Être) agréable à quelqu'un : 

Ø 28. Je vous ai aidé, non pas pour vos beaux yeux, mais pour être agréable à nos amis de Paris. On m'écrivait de vous piloter, je vous pilotais...

ÉMILE ZOLA, La Conquête de Plassans,  1874, page 1170. 

Ø 29. Adoré de ses élèves, M. Dupanloup n'était pas toujours agréable à ses collaborateurs. On m'a dit que, plus tard, dans son diocèse, les choses se passèrent de la même manière, qu'il fut toujours plus aimé de ses laïques que de ses prêtres.

ERNEST RENAN, Souvenirs d'enfance et de jeunesse,  1883, page 179. 

Ø 30. L'Humanité. Jaurès, Briand, Herr, m'accablent de compliments. Jamais je n'ai été reçu ainsi dans un bureau de rédaction. Les socialistes veulent être aimables. Je n'ose pas dire à Herr : « Vous aussi, vous avez écrit une bonne page. » Je m'imagine mal que les compliments, qui me font tant plaisir, soient agréables aux autres; sans quoi, j'en ferais volontiers.

JULES RENARD, Journal,  1904, page 897. 

2. [Le sujet ou l'objet désigne une chose] (Être ou rendre) agréable à quelqu'un : 

Ø 31. Oui, la peine de mort me déplaît. Mais il ne s'agit pas de savoir ce qui nous est agréable. Il s'agit de savoir ce qui est utile à la société.

MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 6, février -juin 1908, page 331. 

Ø 32. —  Je suppose que ça ne vous est pas agréable, l'idée que les communistes vont ouvrir une campagne contre vous? —  Non, ça ne m'est pas agréable, dit Robert. On se donne tant de mal pour se faire comprendre! et ils vont créer systématiquement les pires malentendus.

SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins,  1945, page 194. 

—  Spécialement.  [Le complément indirect désigne une divinité]  Conforme à la volonté de la divinité. Prières agréables, sacrifice agréable : 

Ø 33. Elle lui prescrit toutes les cérémonies requises pour rendre ce sacrifice agréable à la redoutable déesse...

CHARLES-FRANÇOIS DUPUIS, Abrégé de l'origine de tous les cultes, 1796, page 275. 

Ø 34. Il n'est pas impossible, non plus, que Dieu, sur les prières agréables d'une vierge, ait rendu la vie à un enfant mort sans avoir reçu le baptême.

MONSIEUR BERGERET. —  Vous parlez, Monsieur l'abbé, « des prières agréables d'une vierge. » Admettez-vous, conformément aux croyances du Moyen Âge, qu'il y eût dans la virginité de Jeanne D'Arc une vertu, une force particulière?

MONSIEUR LANTAIGNE. —  Évidemment, la virginité est agréable à Dieu, et Jésus-Christ se plaît au triomphe de ses vierges.

ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, L'Orme du mail,  1897, page 104. 

Remarque : L'ironie d'Anatole France joue avec l'emploi absolu (confer A) et l'emploi spécifié ici : 

Ø 35. —  Parce que le jeu des créatures est agréable à Dieu. L'amusement des petites filles, l'innocence des petites filles est agréable à Dieu. L'innocence des enfants est la plus grande gloire de Dieu. Tout ce que l'on fait dans la journée est agréable à Dieu, pourvu naturellement que ça soit comme il faut.

CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 33. 

3. [Construction impersonnelle] 

a) Il est agréable (à quelqu'un) de + infinitif : 

Ø 36.... un célèbre financier vint dire à l'oreille de cette actrice, assez haut pour qu'Helvétius l'entendît : « Mademoiselle, vous serait-il agréable d'accepter six cents louis en échange de quelques complaisances? —  Monsieur, répondit-elle, assez haut pour être entendue aussi et en montrant Helvétius, je vous en donnerai deux cents si vous voulez venir demain matin chez moi avec cette figure-là. »

NICOLAS-SÉBASTIEN ROCH, DIT DE CHAMFORT, Caractères et anecdotes,  1794, page 110. 

Ø 37. La conversation cesse alors d'être un duel, et quel métier qu'un duel continu, surtout avec une femme! Il est si déplaisant de leur dire des choses dures, même des choses froides! il est si agréable de leur agréer! on n'est pas obligé pour cela de chercher dans sa mémoire les fadeurs du dernier siècle : du premier regard, sans qu'on ait dit un mot, elles savent si elles plaisent, à quel degré, avec quelle nuance;...

HYPPOLYTE-ADOLPHE TAINE, Notes sur Paris, Vie et opinions de Monsieur Frédéric-Thomas Graindorge, 1867, page 230. 

Ø 38. LA BARONNE. —  Est-ce que cela ne te serait pas agréable d'être comtesse de La Houppe?...

LA CIGALE, imitant le marquis. —  Alliée aux Riquet!...

LA BARONNE, fâchée. —  Ah!...

LA CIGALE, s'excusant —  câline. —  Ce qui me serait agréable, petite tante, ce serait de vous être agréable, à vous, dans tout ce que vous pouvez désirer... Vous êtes une si bonne petite tante, si bonne!...

HENRI MEILHAC, LUDOVIC HALÉVY, La Cigale,  1877, II, 3, page 66. 

Ø 39. Mon père et Anne donc, en proie à leurs remords, me témoignèrent des attentions, une bonté qui, insupportable au début, me fut vite agréable. En somme, même si c'était ma faute, il ne m'était guère agréable de croiser sans cesse Cyril et Elsa, au bras l'un de l'autre, donnant tous les signes d'une entente parfaite.

FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse,  1954, pages 115-116. 

b) Il est agréable (à quelqu'un) que + subjonctif : 

Ø 40. Donc, mon bon cher vieux, il faut que vous veniez entendre ça au plus vite; et, si la chose vous agrée, il me serait, derechef, agréable qu' elle parût dans une revue russe, afin de toucher un peu d'argent.

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1876, page 274. 

II.—  Emploi comme substantif. 

A.—  Substantif masculin et féminin.  Personne agréable : 

1. Un agréable : 

Ø 41. Floquet, lui, un agréable de province, ayant du papillonnement d'un papillon aux souliers de charrue, mais pas antipathique.

EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal,  mars 1891, page 53. 

2. Faire l'agréable : 

Ø 42. « Que voulez-vous, madame? —  demanda-t-il d'un ton brusque. —  Monsieur Targu, —  dit la Bougnol en faisant l'agréable, —  je voudrais savoir des nouvelles de votre bon maître.

EUGÈNE SUE, Atar Gull,  1831, page 34. 

Ø 43.... je n'ai pour sièges que trois chaises et une manière de divan qui peut servir à la fois de coffre, de lit, de bibliothèque et d'endroit pour mettre les souliers. Je crois aussi qu'on pourrait en faire une loge à chien ou une écurie pour un poney. C'est le lit que je destine à mes parents quand ils viendront me voir. Je m'aperçois que j'ai dit une malhonnêteté en voulant dire quelque chose de spirituel et faire l'agréable. 

GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance,  1842, page 121. 

B.—  Substantif neutre.  Chose agréable, ce qui est agréable. 

1. Quelque chose, rien d'agréable : 

Ø 44. Nous étions d'accord pour ne jamais lui parler de ce qui s'était passé; lorsqu'on n'a rien d'agréable à dire aux gens, il vaut mieux se taire, et puis il vaut aussi mieux oublier les misères de ce monde, que d'y revenir sans cesse.

ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Histoire d'un paysan, tome 2, 1870, page 372. 

2. L'agréable. Ce qui est agréable. Antonyme : l'utile : 

Ø 45. Là, sur la pente méridionale d'un coteau défendu des aquilons par les hauteurs voisines, elle voit déjà une petite métairie dans laquelle l'art a uni l'utile à l'agréable. 

MICHEL-GUILLAUME-JEAN, DIT SAINT-JOHN DE CRÈVECOEUR, Voyage dans la Haute-Pensylvanie et dans l'État de New-York, tome 1, 1801, pages 246-247. 

Ø 46.... vous vivez en sage, et cultivez les arts; sachant unir, selon le précepte, l'utile avec l'agréable, toutes vos pensées sont comme infuses de l'un et de l'autre.

PAUL-LOUIS COURIER, Lettres de France et d'Italie,  1806, page 708. 

Ø 47.... l'impression que le Beau nous cause... que l'on désigne sous le nom général de l'Agréable pour l'opposer à l'Utile, par exemple, ou bien à l'Honnête. 

VICTOR COURDAVEAUX, Du Beau dans la nature et dans l'art, 1860, page 6. 

Ø 48. L'agréable et le désagréable couvrent également une aire de signification très indéterminée; ce qui agrée c'est au sens large tout ce qui éveille et touche l'affectivité positive. Agréer et se plaire sont alors indiscernables et le plaisir au sens organique est la couche inférieure de l'agréable. Il arrive aussi qu'on donne à l'agréable un sens plus restreint et qu'on l'oppose au plaisir pour désigner l'affectivité qui ne se rapporte pas au besoin mais à l'exercice heureux de la sensorialité, de l'activité et de l'intelligence. Mais même en ce sens l'agréable ne désigne pas une valeur spéciale mais une masse confuse de valeurs de niveaux différents.

PAUL RICOEUR, Philosophie de la volonté,  1949, page 106. 

STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 4 538. Fréquence relative littéraire : XIXe.  siècle : a) 8 890, b) 6 930; XXe.  siècle : a) 4 558, b) 5 258. 

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