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ancêtre n.

Publié le 22/04/2014

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ancêtre n. m. (lat. antecessor «prédécesseur»). 1. Celui qui est à l'origine d'une famille. / (Généralement au pl.) Ascendant qui a précédé le grand-père. 2. n. pl. Les gens qui ont vécu dans le passé. Nos ancêtres ne connaissaient pas l'électricité. 3. Fig. Personne qui est à l'origine d'une doctrine, d'une invention, etc. Baudelaire est l'un des ancêtres de la poésie contemporaine. / Par ext. En parlant d'une chose. Le clavecin est l'ancêtre du piano. 4. Fam. Vieillard. Encycl. - ANTHROP. Le culte des ancêtres. C'est Herbert Spencer qui, au XIXe s., attira le premier l'attention sur le culte des ancêtres, qu'il situait à l'origine même de la religion. Pour ce philosophe anglais, les dieux seraient des ancêtres ou des héros mythiques divinisés qu'il faut vénérer par crainte ou par respect de leur splendeur passée. Mais cette perspective évolutionniste ne peut rendre compte de l'origine des religions, ne serait-ce que parce que la crainte n'explique pas à elle seule l'apparition du sentiment religieux, et parce que le culte des ancêtres n'est pas universellement répandu. Un individu décédé n'accède pas automatiquement au statut d'ancêtre. Dans la plupart des sociétés qui pratiquent ce culte, c'est au cours d'une cérémonie ritualisée que se fait la transformation du défunt en ancêtre, cérémonie qui peut se dérouler en deux temps. On parle alors de «doubles obsèques»: les premières ayant pour objet le traitement rituel du cadavre et la purification de l'âme ou de l'esprit du mort (pendant cette période l'esprit du mort peut être très dangereux), alors que les secondes assurent l'accession définitive du mort au statut d'ancêtre. Dans les sociétés qui pratiquent ce culte, les défunts, devenus ancêtres, veillent sur la conduite des hommes; ils sont des figures incontournables de l'autorité et peuvent être bienveillants ou malveillants selon que les vivants transgressent ou non l'ordre du cosmos. Des rituels appropriés honorent les ancêtres, aussi bien pour les faire intervenir dans les affaires humaines (assurer une bonne récolte, se gagner la bienveillance des forces surnaturelles, garantir la cohésion et la survie du groupe) que pour maintenir ces êtres potentiellement dangereux à l'écart des vivants. À ce titre, il y a une complémentarité entre le monde des vivants et le monde des morts, ces derniers servant souvent de médiateurs entre les vivants et les divinités, et ayant besoin des vivants pour pouvoir exister dans l'au-delà. La position d'ancêtre dépend d'une relation généalogique de celui-ci à ses descendants. Elle peut être réelle (c'est un ancêtre proche qui est le plus souvent le fondateur d'une petite unité sociale ou familiale) ou fictive (il s'agit alors d'un ancêtre mythique à qui on attribue la paternité du clan, de la tribu ou du groupe ethnique). Les ancêtres mythiques sont le plus souvent de nature transcendantale comme les animaux totémiques des tribus australiennes et des Indiens de l'Amérique du Nord, ou des héros humains qui acquièrent peu à peu une nature quasi divine. Le culte des ancêtres ne se confond pas avec le culte des morts, même si de nombreux auteurs ont fait découler le premier du second. Dans le monde chrétien, si les morts sont honorés et si les saints sont parfois l'objet de cultes particuliers, les défunts ne jouent aucun rôle dans les affaires des vivants et ne sont donc pas l'objet d'un véritable culte.

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