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AVERTI, -IE, participe passé et adjectif.

Publié le 01/11/2015

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AVERTI, -IE, participe passé et adjectif. I.— Participe passé de avertir* II.— Adjectif. A.— Qui est sur ses gardes : Ø 1. C'est tragique,... que tant d'hommes avertis, méfiants, puissent devenir tout à coup si crédules, dès qu'on fait vibrer la corde patriotarde... ROGER MARTIN DU GARD, Les Thibault, L'Été 1914, 1936, page 609. — Proverbe. Un homme averti en vaut deux. Un homme qui a été prévenu, qui a été informé de quelque chose (d'un danger), est doublement sur ses gardes : Ø 2.... les artilleurs français finiront par faire mieux et par vous enfoncer. Les Suisses, mes compatriotes, qui les connaissent bien, ont pour idée fixe qu'un Français averti en vaut deux. 1870 est une leçon qui se retournera contre ceux qui l'ont donnée. Personne n'en doute dans mon petit pays, monsieur,... JULES VERNE, Les Cinq cents millions de la Bégum, 1879, page 117. Remarque : De nombreux dictionnaires généraux donnent la variante Un bon averti en vaut deux, en particulier Dictionnaire de l'Académie française; Dictionnaire général de la langue française (Adolphe Hatzfeld, Arsène Darmesteter) donne Un averti en vaut deux. B.— Qui a une expérience approfondie de quelque chose; qui, ayant un jugement sûr, sait comment agir. Synonymes : avisé, clairvoyant, connaisseur, exercé, expérimenté : Ø 3. Quoi que vous ayez entendu dire à la louange du Parthénon, croyez-moi sur parole, on ne vous en a pas assez dit; et l'immensité de l'édifice, la simplicité grandiose du plan, la beauté des matériaux, et, avant tout peut-être, la délicatesse fabuleuse de l'exécution, a de quoi surprendre l'oeil le mieux averti et l'enthousiasme le mieux préparé. EDMOND ABOUT, La Grèce contemporaine, 1854, page 253. Ø 4. Nullement naïf. Averti, déniaisé par la vie, je garde des trésors profonds de respect, la possibilité d'admirer.... MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 2, 1898-1902, page 175. Ø 5. Nous nous regardâmes une seconde sans rien dire. Ce que je voyais naître sur ce visage lourd et fermé, plutôt que de la surprise, c'était une soudaine expression de tristesse qui l'éteignait tout entier, une singulière expression de tristesse avertie et sagace, comme on en voit aux vieillards à l'approche de leur dernière maladie, comme éclairée d'un rayon de mystérieuse connaissance. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 35. Remarque : Peut se dire par métonymie de l'esprit, de l'intelligence, de l'expression du regard. — Emploi comme substantif (le plus souvent masculin pluriel). Celui qui sait, qui est sur ses gardes, qui a de l'expérience. Les vieux avertis. Les vieux routiers : Ø 6. Le destin est ironique. Il laisse passer les insouciants à travers les mailles de son filet; mais ce qu'il se garde bien de manquer, ce sont ceux qui se méfient, les prudents, les avertis. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amis, 1910, page 1102. Ø 7. Il y a dans ce livre des pages qui ne peuvent amuser que des enfants, des gens neufs; d'autres pages pour plaire aux vieux avertis que nous sommes, mais qui rebuteront les premiers; d'autres enfin où il ne semble amuser que je ne sais quel autre lui-même; enfants ni moi n'écoutons plus. Il me prend envie parfois de le tirer par la manche : M. Wells! Vous nous oubliez! ANDRÉ GIDE, Feuillets d'automne, 1911, page 351. Remarque : Un averti pour un avertissement : Ø 8. Bientôt M. de Brionne revient et adjure pour la troisième fois l'assassin de déclarer sur sa damnation si le couteau est empoisonné. — Sur Dieu! il ne l'est pas, et je l'ai déjà dit, répète le répondant avec humeur; je n'ai voulu que donner un bon averti. HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 1, 1850, page 542. C.— Péjoratif, ADMINISTRATION. vieux. Qui a reçu un avertissement*. En particulier en parlant d'un journaliste ou d'un journal : Ø 9. Rothschild et Pereire seuls peuvent se risquer à faire un journal politique. La situation de la presse va être pire qu'auparavant Au régime sans frais succède le régime avec frais. On n'était qu'averti, on sera condamné. On n'avait à craindre qu'un commis, on aura à craindre un juge. Le pire valet, c'est le juge. On sera supprimé, plus ruiné. VICTOR HUGO, Correspondance, 1868, page 104. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 659. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 943, b) 1 952; XXe. siècle : a) 3 053, b) 2 514. Forme dérivée du verbe "avertir" avertir AVERTIR, verbe transitif. [Le sujet désigne le plus souvent une personne, son instinct, parfois un pressentiment, une intuition, ou, plus rarement, une chose] Attirer l'attention de quelqu'un sur quelque chose. A.— [La chose sur laquelle on attire l'attention de quelqu'un est exprimée] 1. [En parlant d'un fait, d'un événement revêtant une certaine importance, d'une action à accomplir] Avertir quelqu'un que (suivi d'une proposition avec un verbe à l'indicatif ou au subjonctif). Avertir quelqu'un de (suivi de l'infinitif). Avertir quelqu'un de (suivi d'un substantif désignant un fait, un événement). Faire savoir, prévenir : Ø 1. Dans les travaux littéraires, la fatigue avertit l'homme de l'impuissance du moment. JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 2, 1824, page 103. Ø 2. Rouen, 10 avril 1842. J'ai bien l'honneur d'avertir Monsieur Ernest Chevalier que mardi prochain il ait à se tenir chez lui, devant y recevoir la visite d'un homme comme moi. GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1842, page 102. — Poétique. Avertir quelqu'un de (suivi d'un substantif désignant autre chose qu'un événement). Faire penser à : Ø 3. Je vois les animaux, j'y trouve le modèle Des vertus que je dois chérir : La colombe m'apprit à devenir fidèle; En voyant la fourmi j'amassai pour jouir; Mes boeufs m'enseignent la constance, Mes brebis la douceur, mes chiens la vigilance; Et si j'avois besoin d'avis Pour aimer mes filles, mes fils, La poule et ses poussins me serviroient d'exemple. Ainsi dans l'univers tout ce que je contemple M'avertit d'un devoir qu'il m'est doux de remplir. JEAN-PIERRE CLARIS DE FLORIAN, Fables, Le Savant et le fermier, 1792, page 133. Ø 4.... il pensa à ses amis, voulut qu'eux aussi mourussent en état de grâce. Il demanda à l'évêque de Nantes qu'ils ne fussent pas exécutés, avant ou après, mais en même temps que lui. Il fit valoir qu'il était le plus coupable, qu'il devait les avertir de leur salut, les assister au moment où ils monteraient sur le bûcher. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Là-bas, tome 2, 1891, page 145. Remarque : Selon Dictionnaire de l'Académie Française 1878, avertir quelqu'un de son salut signifie : " Lui donner un avis très important ". — Rare. [En emploi pronominal réciproque ou réfléchi] Se prévenir que : Ø 5.... assistez à l'éveil des carillons. Voyez à un signal parti du ciel, car c'est le soleil qui le donne, ces mille églises tressaillir à la fois. Ce sont d'abord des tintements épars, allant d'une église à l'autre, comme lorsque des musiciens s'avertissent qu'on va commencer;... VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 162. 2. [En parlant d'un événement fâcheux, d'un danger] Avertir quelqu'un de quelque chose (de fâcheux). Le lui faire savoir afin de le mettre en garde, mettre en garde contre quelque chose : Ø 6. J'étais obligé d'avertir le gouvernement des dangers de l'absolutisme, après l'avoir prémuni contre l'entraînement populaire. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3, 1848, page 269. Ø 7. Je t'avertis d'avance que les noirots sont mal cotés. ALBERT SIMONIN, JEAN BAZIN, Voilà taxi! 1935, page 29. — Locution. Je vous en avertis. Expression de menace ou de défi pour annoncer une chose comme certaine, inévitable : Ø 8.... elle ajouta : — Évariste, j'ai passé une jeunesse trop mélancolique et trop solitaire pour ne pas savoir le prix d'un coeur comme le vôtre, et je ne renoncerai pas de moi-même et sans efforts, je vous en avertis, à une sympathie sur laquelle je croyais pouvoir compter et qui m'était chère. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 52. — Vieux. Avertir quelqu'un de ce qu'il faut éviter : Ø 9. La raison peut nous avertir de ce qu'il faut éviter; le coeur seul dit ce qu'il faut faire. JOSEPH JOUBERT, Pensées, tome 1, 1824, page 270. — Rare, vieux. S'avertir de quelque chose Se garder de, prendre garde à : Ø 10. Pascal prend à tâche d'éviter tout ce qui lui serait agréable; il est en garde contre les conversations où l'esprit se lance et s'oublie, il s'en avertit comme d'un piége. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 3, 1848, page 263. B.— [La chose sur laquelle on attire l'attention de quelqu'un est implicite] 1. Annoncer, dire (quelque chose à quelqu'un), prévenir quelqu'un : Ø 11. Que voulait Jean Valjean? Achever ce qu'il avait commencé; avertir Cosette, lui dire où était Marius, lui donner peut-être quelque autre indication utile, prendre, s'il le pouvait, de certaines dispositions suprêmes. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 568. — Rare [En emploi pronominal réfléchi et réciproque] : Ø 12. Elmire, cependant, étouffant la voix, revenait à la menace qui pesait sur leurs familles. Il faudrait aviser des mesures à prendre, se renseigner, s'avertir l'une l'autre. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, La Tour du Levant, 1931, page 14. 2. Annoncer (une chose fâcheuse, un danger) à quelqu'un, mettre en garde quelqu'un (contre une chose fâcheuse, un danger) : Ø 13.... les bois blancs... résistent mieux aux chocs. Quelques-uns d'entr'eux... lorsqu'ils sont sur le point de se briser... font entendre un craquement précurseur qui avertit le mineur... JULIEN-NAPOLÉON HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Cours d'exploitation des mines, 1905, page 635. — Vieux. [Avec un complément désignant une faculté humaine] : Ø 14. Celui qui aime la laideur, dans un temps où mille chefs-d'oeuvre peuvent avertir et redresser son goût, n'est pas loin d'aimer le vice;... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Le Génie du christianisme, tome 2, 1803, page 132. Ø 15.... le 23 du même mois, il écrivait un autre bref au cardinal de Noailles pour avertir très-sérieusement sa prudence et pour exciter son zèle. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Port-Royal, tome 5, 1859, page 524. — Rare. [En emploi pronominal réciproque] : Ø 16.... les femmes doivent s'avertir et se défendre entre elles;... HENRY BECQUE, Les Corbeaux, 1882, page 106. 3. Faire en sorte que quelqu'un ne recommence pas une mauvaise action, blâmer, punir quelqu'un. Voir donner un avertissement* : Ø 17. Si votre fille avait commis seulement un premier crime, et que je la visse en méditer un second, je vous dirais : avertissez-la, punissez-la,... ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 2, 1846, page 313. — MANÈGE. Avertir un cheval. " L'exciter au moyen de quelques aides lorsqu'il se néglige dans son exercice " (Dictionnaire de l'Académie Française). Remarque : 1. Selon Dictionnaire encyclopédique Quillet 1965 " le rappeler à l'ordre (...) ". 2. On rencontre dans la documentation le régionalisme avertissant, ante, participe présent adjectivé (Roger Martin du Gard, Vieille France, 1933, page 1080). Chiens avertissants. Qui sont capables d'avertir.

« EDMOND ABOUT, La Gr?ce contemporaine, 1854, page 253.

? 4.

Nullement na?f.

Averti, d?niais? par la vie, je garde des tr?sors profonds de respect, la possibilit? d'admirer.... MAURICE BARR?S, Mes cahiers, tome 2, 1898-1902, page 175.

? 5.

Nous nous regard?mes une seconde sans rien dire.

Ce que je voyais na?tre sur ce visage lourd et ferm?, plut?t que de la surprise, c'?tait une soudaine expression de tristesse qui l'?teignait tout entier, une singuli?re expression de tristesse avertie et sagace, comme on en voit aux vieillards ? l'approche de leur derni?re maladie, comme ?clair?e d'un rayon de myst?rieuse connaissance. JULIEN GRACQ, Le Rivage des Syrtes, 1951, page 35.

Remarque?: Peut se dire par m?tonymie de l'esprit, de l'intelligence, de l'expression du regard.

? Emploi comme substantif (le plus souvent masculin pluriel).

Celui qui sait, qui est sur ses gardes, qui a de l'exp?rience.

Les vieux avertis.

Les vieux routiers?: ? 6.

Le destin est ironique.

Il laisse passer les insouciants ? travers les mailles de son filet; mais ce qu'il se garde bien de manquer, ce sont ceux qui se m?fient, les prudents, les avertis. ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, Les Amis, 1910, page 1102.

? 7.

Il y a dans ce livre des pages qui ne peuvent amuser que des enfants, des gens neufs; d'autres pages pour plaire aux vieux avertis que nous sommes, mais qui rebuteront les premiers; d'autres enfin o? il ne semble amuser que je ne sais quel autre lui-m?me; enfants ni moi n'?coutons plus.

Il me prend envie parfois de le tirer par la manche?: M.

Wells! Vous nous oubliez! ANDR? GIDE, Feuillets d'automne, 1911, page 351.

Remarque : Un averti pour un avertissement?: ? 8.

Bient?t M.

de Brionne revient et adjure pour la troisi?me fois l'assassin de d?clarer sur sa damnation si le couteau est empoisonn?. ? Sur Dieu! il ne l'est pas, et je l'ai d?j? dit, r?p?te le r?pondant avec humeur; je n'ai voulu que donner un bon averti. HONOR? DE BALZAC, ?uvres diverses, tome 1, 1850, page 542.. »

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