CARNAP (Rudolf)_

Son projet initial est de constituer le langage le plus général des sciences, comme Russell et Whitehead l'avaient déjà tenté pour les mathématiques ; il s'agit en fait d'éliminer définitivement la méta­physique traditionnelle. Si l'on excepte ceux qui sont vrais logi­quement (1), les énoncés de la physique sont des « énoncés protoco­laires «, c'est-à-dire de simples constatations a posteriori, qui tiennent leur sens du système des opérations logiques auquel ils sont intégrés et leur vérité d'un processus de vérification. Il s'ensuit que la logique elle-même ne nous apprend rien sur le monde, mais est un système de conventions librement choisies (d'où le principe de tolérance: en logique, chacun est libre de construire son langage comme il l'entend).

Par la suite, Carnap s'est intéressé à la sémantique logique, c'est-à-dire à l'étude des rapports entre un langage et les systèmes d'objets ou interprétations qui en rendent les énoncés vrais. Il conçoit alors la philosophie non comme concernant la nature ultime de l'Eue, mais comme une sémiotique étudiant la nature du langage de la science. Cette sémiotique comprend la syntaxe (théorie des rapports formels entre les signes), la sémantique (théorie des interprétations au sens précédent) et la pragmatique (théorie du rapport du langage au locuteur et à l'auditeur). Carnap est mort en 1970.