Définition: BRUN, -UNE, adjectif.

Définition: BRUN, -UNE, adjectif. A.— Vieux ou littéraire. [En parlant de l'obscurité de la nuit] Sombre, obscur. La nuit brune : Ø 1. Quand Didace Beauchemin s'éveilla, il faisait encore brun. Il s'était assoupi seulement. GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 81. — Au figuré, vieilli. [En parlant de personnes ou de leurs états d'âme] Sombre, mélancolique. Ma tristesse moins brune (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 17 ). B.— Usuel. 1. D'une couleur qui rappelle celle des feuilles mortes. La couleur brune; un ours brun; des cheveux bruns; les chemises brunes (des militants hitlériens). Les brunes châtaignes (PAUL CLAUDEL, La Jeune fille Violaine, 1re. version, 1892, page 568 ); ses bras (...) bruns de crasse et de hâle (MAURICE GENEVOIX, Raboliot, 1925, page 93) : Ø 2.... des vignobles clairs, des blés dorés, de petits bois, des labours bruns où les raies de la charrue font un grave décor,... MAURICE BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, page 77. — Emploi adjectival invariable (suivi d'un adjectif qui précise la nuance) Une masse de cheveux brun clair (GABRIELLE ROY, Bonheur d'occasion, 1945, page 12 ). — Emploi comme substantif. a) [Singulier et pluriel] Un brun, des bruns. Une (variété de) couleur brune, des couleurs brunes : Ø 3. Il me semble à peine nécessaire de faire remarquer que la couleur pure est absente de ses oeuvres [de Rembrandt] , auxquelles les gris et les bruns suffisent, avec, par ci, par là, quelques tonalités qui suggèrent l'apparence colorée des choses. ANDRÉ LHOTE, Peinture d'abord, 1942, page 19. b) [Au singulier, en parlant de vêtements] il était habillé de brun (HENRI BOSCO, Le Mas Théotime, 1945, page 213 ). Le brun lui va bien. c) [Au féminin singulier] . Par ellipse, familier. Une [cigarette] brune, une [bière] brune : Ø 4. Charles Leroy redemandait de la brune, de la Munich. LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 414. 2. Par métonymie. [En parlant de pers] a) Dont les cheveux sont bruns. Ce joli petit garçon brun bouclé (RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 230 ). — Emploi comme substantif. · Masculin ou féminin. Celui, celle dont les cheveux sont bruns. Un grand brun, une petite brune, une belle brune : Ø 5. Cette Angleterre nationaliste, insulaire, plus repliée sur elle-même que jamais, qu'a-t-elle fait de ses fils blonds, sportifs? D'où sortent ces flots de bruns si moyens, étroits d'épaules, brachycéphales anémiques à lunettes d'or? PAUL MORAND, Londres, 1933, page 115. · Figuré, familier. Aller de la brune à la blonde, courtiser la brune et la blonde. Être volage : Ø 6. Maître Alfred L'Ambert, après avoir longtemps voltigé de la brune à la blonde, avait fini par s'éprendre d'une jolie brunette aux yeux bleus. EDMOND ABOUT, Le Nez d'un notaire, 1862, page 22. b) Plus rare. Dont la peau est brune. Synonyme : basané. Un jeune homme très brun (...) avec des cheveux gris (EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1857, page 359 ). Remarque : On rencontre dans la documentation les néologismes a) Brunasse, adjectif (JACQUES CHARDONNE, Attachements, 1943, page 189). b) Bruneur, substantif féminin (JEAN DE LA VARENDE, Six lettres à un jeune prince, 1955, page 153). Le fait d'être brun.