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Définition: CADUC, -UQUE, adjectif.

Publié le 07/11/2015

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Définition: CADUC, -UQUE, adjectif. I.— Usuel et style noble. A.— Qui menace ruine, vieux, délabré. — [En parlant généralement de bâtiments ou d'éléments en rapport avec ces bâtiments] Construction, façade, maison caduque. Cette pauvre masure (...) était absolument caduque (VICTOR HUGO, L'Homme qui rit, tome 3, 1869, page 196 ). PARADIGMES. (Quasi-)synonymes : abandonné, ancien, antique, branlant, décrépit, vermoulu, vieilli, vieux. Antonymes neuf, nouveau, récent. · Par métaphore : Ø 1. En toutes choses, ils [les messieurs de la Régie] s'efforcèrent ainsi d'atténuer les événements, tremblant de la peur du lendemain, jugeant dangereux d'avouer l'irrésistible sauvagerie d'une foule, lâchée au travers des charpentes caduques du vieux monde. ÉMILE ZOLA, Germinal, 1885, page 1513. B.— Par extension. 1. [En parlant de choses diverses] Piano caduc : Ø 2. [Dans le tableau de M. Cazin] les figures sont veules, hésitées dans les poses, d'un dessin pesant, la couleur est caduque, les tons obstrués... GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art mod, 1883, page 194. Ø 3. Je voulais m'avancer davantage pour suivre les progrès d'une fente qui annonce qu'un second tiers de cette montagne caduque ne tardera point à s'en détacher. JEAN DUSAULX, Voyage à Barège et dans les Hautes-Pyrénées fait en 1788, tome 1, 1796, page 240. 2. [En parlant d'un animal, plus rarement d'un végétal] : Ø 4. Un rameau d'un arbre est moins âgé que sa tige, et son aubier que son tronc. L'arbre le plus caduc porte à la fois la vieillesse dans son coeur et la jeunesse sur sa tête : l'une et l'autre se manifestent encore dans sa racine et dans son écorce. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 262. Ø 5. Ses [Angelina] yeux s'ouvraient à la vie. Maintenant, la richesse lui apparaissait partout dans la nature. C'est donc elle la beauté qui épanouit une fleur sur la tige, à côté d'une corolle stérile? Et encore elle, la joie qui donne à un oiseau son chant, à l'aurore, près d'un oiseau silencieux et caduc, sur la branche? GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 214. · Branche caduque. Branche morte : Ø 6. Au reçu de cette agréable lettre, je tombai dans mille perplexités et une perplexité : telle la branche caduque entraînée au fil de l'eau... PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 244. 3. [En parlant d'une personne, de son âge, d'une partie du corps, de ses forces, etc.] Qui décline, qui s'affaiblit; vieux, cassé. Homme, vieillard caduc : Ø 7. Quant au père de la jeune personne, c'est un vieux, tout ce qu'il y a de plus caduc et de plus vénérable, considérablement de cheveux blancs, bonne redingote jaune d'oeuf à collet très haut, bombé comme une gouttière. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les grèves, 1848, page 383. Ø 8. Au bout, à l'extrême bout de la rangée de baraques, comme si, honteux, il s'était exilé lui-même de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, voûté, caduc, décrépit, une ruine d'homme, adossé contre un des poteaux de sa cahute; une cahute plus misérable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, éclairaient trop bien encore la détresse. CHARLES BAUDELAIRE, Petits poèmes en prose, Le Vieux saltimbanque, 1867, page 73. Ø 9. Sur les carreaux d'azur rampait la fleur du givre. Un arlequin caduc pleure. Est-il las de vivre? Va, nous dormirons tous. Mais les lits, c'est plus bas. PAUL-JEAN TOULET, Les Contrerimes, 1920, page 143. · Prendre forme caduque : Ø 10. C'étaient deux vieilles, deux pauvresses, qui se donnaient le bras, appuyées sur des bâtons, comme font les fées quand elles prennent forme caduque pour n'être pas reconnues. JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Mon frère Yves, 1883, page 201. · Emploi comme substantif : Ø 11. Tu me prends déjà pour un vieillard?... pour une guenille,... un sénile, un caduc un suranné... RAYMOND QUENEAU, Loin de Rueil, 1944, page 80. — En particulier. Sans vigueur : Ø 12. Mais quand midi retentit au milieu de la pluie, je [Ligier] le [Besme] vis sortir, Tel qu'un homme qui croit que la lune marche derrière son dos. Et devant moi, avec des gestes caducs, il remontait la rue ruisselante, telle qu'en ces jours le brouillard submerge la ville. PAUL CLAUDEL, La Ville, 1re. version, 1890, II, page 368. Ø 13. Première [Ève] vous avez d'un pas abandonné Foulé d'un pas caduc et tout échelonné Le sentier de l'exil semé de feuille morte. CHARLES PÉGUY, Ève, 1913, page 785. C.— Au figuré. 1. [En parlant d'un produit de la civilisation, d'une institution, etc.] Qui est exposé à tomber en ruines, à disparaître. Synonymes : fragile, éphémère. La nature fragile et caduque des oeuvres humaines (FÉLICITÉ-ROBERT DE LAMENNAIS, Articles publiés dans le journal L'Avenir, 1831, page 382) : Ø 14. Qui fera le partage du bois vert et du bois sec [dans le christianisme] ? de ce qui est caduc et de ce qui reverdira? CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Nouveaux lundis, tome 3, 1863-69, page 260. 2. [En parlant plus rarement d'une personne, d'un trait de moeurs, etc.] Qui est tombé en désuétude, suranné, dépassé par les événements. Cette mode maintenant caduque (VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 628) : Ø 15. Bonaparte espérait sa délivrance des mouvements politiques de l'Europe. S'il eût vécu jusqu'en 1830, peut-être nous serait-il revenu; mais qu'eût-il fait parmi nous? Il eût semblé caduc et arriéré au milieu des idées nouvelles. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 2, 1848, page 664. II.— Emplois techniques. A.— Emploi actif. 1. DROIT. [En parlant d'un acte juridique] Qui, pour une raison extérieure, se trouve annulé. Legs testamentaire, lot caduc; disposition, donation, succession caduque (Dictionnaire de l'Académie Française) : Ø 16. 1088. Toute donation faite en faveur du mariage sera caduque, si le mariage ne s'ensuit pas. Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, page 197. 2. LINGUISTIQUE. " Se dit d'un phonème sujet à l'amuïssement, par exemple (...) l'e dit muet du français " (Lexique de la terminologie religieuse (JULES MAROUZEAU) 1933). 3. SCIENCES NATURELLES. a) BOTANIQUE. Se dit d'un organe qui se détache naturellement de certaines plantes. Corolle, feuille caduque, calice caduc. Antonyme : persistant. Ø 17.... les plantes caduques ont disparu sous la houle d'une sombre végétation aux feuilles dures et vernissées;... SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 436. b) ZOOLOGIE. " Se dit de tout organe qui se détache après avoir accompli sa fonction " (Dictionnaire de la chasse (TONY BURNAND) 1970). Bois caducs; cornes, plumes, dents caduques. B.— Emploi factitif. MÉDECINE. vieux. Mal caduc. Mal qui fait que le malade tombe subitement. Synonyme : épilepsie. — Par comparaison : Ø 18. J'éprouve chaque nuit la vérité de ce que dit Van Helmont, que l'asthme, le catarrhe, la toux sont le mal caduc du poumon. À mesure que j'avance dans la vie, je sens cette caducité pulmonaire :... MARIE-FRANÇOISE-PIERRE GONCTHIER DE BIRAN, DIT MAINE DE BIRAN, Journal, 1824, page 255. Remarque : Les dictionnaires de médecine enregistrent le substantif féminin caduque, anatomie humaine et animale. " Partie de la muqueuse utérine qui se détache et est expulsée lors de la délivrance " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970). Lorsque le placenta se détache, il entraîne avec lui la portion épaissie de la muqueuse utérine; la portion ainsi entraînée constitue la caduque (Edmond Perrier, Traité de zoologie, tome 4, 1932, page 3351). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 217. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 303, b) 230; XXe. siècle : a) 409, b) 293.

« 2.

[En parlant d'un animal, plus rarement d'un v?g?tal] : ? 4.

Un rameau d'un arbre est moins ?g? que sa tige, et son aubier que son tronc.

L'arbre le plus caduc porte ? la fois la vieillesse dans son coeur et la jeunesse sur sa t?te?: l'une et l'autre se manifestent encore dans sa racine et dans son ?corce. JACQUES-HENRI BERNARDIN DE SAINT-PIERRE, Harmonies de la nature, 1814, page 262.

? 5.

Ses [Angelina] yeux s'ouvraient ? la vie.

Maintenant, la richesse lui apparaissait partout dans la nature. C'est donc elle la beaut? qui ?panouit une fleur sur la tige, ? c?t? d'une corolle st?rile? Et encore elle, la joie qui donne ? un oiseau son chant, ? l'aurore, pr?s d'un oiseau silencieux et caduc, sur la branche? GERMAINE GU?VREMONT, Le Survenant, 1945, page 214.

? Branche caduque.

Branche morte?: ? 6.

Au re?u de cette agr?able lettre, je tombai dans mille perplexit?s et une perplexit?: telle la branche caduque entra?n?e au fil de l'eau... PAUL-JEAN TOULET, Mon amie Nane, 1905, page 244.

3.

[En parlant d'une personne, de son ?ge, d'une partie du corps, de ses forces, etc.] Qui d?cline, qui s'affaiblit; vieux, cass?.

Homme, vieillard caduc?: ? 7.

Quant au p?re de la jeune personne, c'est un vieux, tout ce qu'il y a de plus caduc et de plus v?n?rable, consid?rablement de cheveux blancs, bonne redingote jaune d'oeuf ? collet tr?s haut, bomb? comme une goutti?re. GUSTAVE FLAUBERT, Par les champs et par les gr?ves, 1848, page 383.

? 8.

Au bout, ? l'extr?me bout de la rang?e de baraques, comme si, honteux, il s'?tait exil? lui-m?me de toutes ces splendeurs, je vis un pauvre saltimbanque, vo?t?, caduc, d?cr?pit, une ruine d'homme, adoss? contre un des poteaux de sa cahute; une cahute plus mis?rable que celle du sauvage le plus abruti, et dont deux bouts de chandelles, coulants et fumants, ?clairaient trop bien encore la d?tresse. CHARLES BAUDELAIRE, Petits po?mes en prose, Le Vieux saltimbanque, 1867, page 73.

? 9.

Sur les carreaux d'azur rampait la fleur du givre.

Un arlequin caduc pleure.

Est-il las de vivre? Va, nous dormirons tous.

Mais les lits, c'est plus bas.. »

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