Devoir de Philosophie

Définition: CAUSER2, verbe.

Publié le 10/11/2015

Extrait du document

Définition: CAUSER2, verbe. I.— Emploi intransitif. A.— S'entretenir familièrement avec une ou plusieurs personnes de manière spontanée et en prenant son temps. Le soupirant attitré mais platonique de madame, causait tout bas avec elle dans un coin (GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 1, La Maison Tellier, 1881, page 1202 ). Staline et moi, assis l'un près de l'autre, causâmes à bâtons rompus (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 73) : Ø 1. Je cause avec lui d'autant plus volontiers que c'est presque tout le temps lui qui parle. ANDRÉ GIDE, Journal, 1905, page 155. SYNTAXE : Causer amicalement, familièrement, gaiement, gentiment, gravement, librement, longuement, sérieusement, vivement; causer à son aise, avec animation; causer ensemble; causer un brin; causer au coin du feu; le besoin, le désir, le plaisir de causer; l'art de causer; savoir causer; avoir l'occasion de causer avec quelqu'un. 1. Causer de quelque chose (avec quelqu'un). S'entretenir de quelque chose plus ou moins longuement (avec quelqu'un). Causer de littérature, de musique, de poésie, de politique; causer d'affaires, de voyages. Après le dessert, on causait des mille riens de la journée (ÉMILE ZOLA, Thérèse Raquin, 1867, page 45 ). Tu peux causer de bien des choses avec lui; il est très « au courant » (ANDRÉ GIDE, Correspondance avec Paul Valéry, 1893, page 192 ). — Locution, familière. · Causer de choses et d'autres, de choses indifférentes. S'entretenir familièrement de sujets divers au hasard de la conversation. Nous... passons aisément notre soirée au coin du feu. Là, on cause de choses et d'autres (GUILLAUME-VICTOR-ÉMILE, DIT ÉMILE AUGIER, Théâtre complet, tome 4, préface, 1876-77, page XI. ). Nous causâmes de choses indifférentes pendant une heure environ (ANDRÉ BILLY, Introïbo, 1939, page 8 ). · Causer de la pluie et du beau temps. S'entretenir familièrement de choses sans grand intérêt. 2. Rare. Causer sur quelque chose (avec quelqu'un). S'entretenir de quelque chose (avec quelqu'un). Wallstein s'était enfermé avec Séni et causait sur l'astrologie (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Wallstein, 1809, page 194 ). B.— Par extension, populaire et familier. 1. Parler. Causer à mi-voix, à voix basse, à voix haute, tout bas. Je causerai devant vous (j'ai presque dit avec vous), Messieurs, de toutes ces choses (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Chateaubriand et son groupe littéraire sous l'Empire, tome 1, 1860, page 35 ). Cause toujours, tu m'intéresses (GEORGES MOINAUX, DIT GEORGES COURTELINE, La Conversion d'Alceste, La Cinquantaine, 1895, page 217) : Ø 2. Celui qui s'en va sous la nue, Triste et pâle comme un linceul, Gesticulant, la tête nue, L'oeil farouche et causant tout seul; ... Cet homme a la Céphalalgie. MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 300. — Causer à quelqu'un, en causer à quelqu'un. Tout en se causant, il [Durtal] avait arpenté une longue allée qui conduisait au bout de la clôture (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 13, 1895, page 299 ). Je voulais en causer à leur maître d'hôtel (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 23 ). — Causer en + substantif désignant une langue, un dialecte, etc. Causer en français, en anglais, en patois. Ils se mirent à causer en allemand. Le petit baragouinait, d'une façon incorrecte (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1499 ). 2. Parler avec énergie. Joseph d'Arimathée n'avait pas peur d'aller trouver les puissances. De causer aux puissances (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 130 ). — Emploi absolu : Ø 3. Il [Joseph d'Arimathée] savait parler. Il savait causer. Évidemment c'était un homme qui savait causer. Il n'avait pas peur de causer. CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 130. — Locution. Trouver à qui causer. Rencontrer une vive opposition. S'il se mêle de mes affaires, il trouvera à qui causer (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS) ). 3. Péjoratif. Parler beaucoup, souvent pour ne rien dire. — Locution familière. · C'est assez causé! Assez causé! Cessons de parler, maintenant il faut agir. À cette heure, assez causé! déclara le cocher; il faut aller prévenir la dame (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 114 ). · [Avec une nuance de vulgarité] Cause toujours! Il est inutile de parler, je ne t'écoute pas. 4. Bavarder de façon indiscrète, souvent médisante ou calomnieuse. Synonyme : jaser. Faire causer quelqu'un. Ne lui dites que ce que vous voudrez que tout le monde sache, car il aime à causer (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). Un ancien huissier dont les allures bizarres font causer le département (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 292 ). Son long corset de demoiselle, qui faisait beaucoup causer les gens, par sa tournure parisienne (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 58 ). · Causer de/sur quelqu'un (avec quelqu'un). Allons, adieu, l'on finirait par causer de nous si nous causions davantage (HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques, 1839, page 70 ). Le Zèphe s'est mis à causer sur mes beaux-parents. Juliette pouvait l'entendre presque aussi bien que moi (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 289 ). — En particulier. Révéler ce qui était gardé secret. Obéissant à un subit et irrésistible désir de causer, de tout dire (...) il [le criminel] parla (OSCAR MÉTÉNIER, La Lutte pour l'amour, 1891, page 119) : Ø 4. Écoutez, Vitalis, dit celui-ci... (Garofoli) il ne faut pas faire le méchant et me menacer de causer, parce que, de mon côté, je pourrais bien causer aussi. HECTOR MALOT, Sans famille, 1878, page 321. II.— Emploi transitif. [Le complément non préposition est un objet interne] A.— [L'objet désigne la matière, le sujet de l'entretien] 1. Familier, rare. Causer + substantif actualisé par un article ou un adjectif possessif. Dire (quelque chose) sur le ton familier de la causerie. La parole du professeur, debout parmi eux [les élèves] , allant de l'un à l'autre, causant sa leçon (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 2, 1901, page 210) : Ø 5. M. de Fontanes, qui s'en tenait aux anciens, s'irritait surtout qu'on en vînt à causer comme de la prose le beau vers racinien un peu chanté. CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Portraits littéraires, tome 2, 1844-64, page 272. 2. Usuel. Causer + substantif non actualisé.. Avoir pour sujet d'une conversation. Causer littérature, musique, politique; causer affaires; causer chiffons. Vous reviendrez me voir et nous taillerons de bonnes bavettes, puisque vous aimez à causer sociologie (PAUL BOURGET, Nos actes nous suivent, 1926, page 131 ). Remarque : On rencontre dans la documentation la locution vieillie causer raison. Parler le langage de la raison. Je voulais causer raison avec toi (...) De grâce, Renée, écoute-moi (Émile Zola, Renée, 1887, V, 8, page 400). B.— [L'objet désigne une langue, un parler] Populaire ou familier. 1. [L'objet est un substantif actualisé par un article ou un déterminatif] Être capable de s'exprimer dans une langue. Ne causant pas la langue anglaise, j'avais tout le temps de m'amuser l'oeil (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 277 ). — Emploi pronominal à sens passif. L'argot au bagne se cause peu, sauf par les nouveaux ou entre malfaiteurs récidivistes (ANTOINE-LOUIS DUSSORT, Lettre à son frère, 1929, dépouillé par Gaston Esnault, 1953, page 2 ). 2. [L'objet est un substantif non actualisé] S'exprimer effectivement devant quelqu'un dans telle langue que l'on connaît. Causons donc français et non franco-anglais (ANTOINE-LOUIS DUSSORT, Des Preuves d'une existence, 1927, dépouillé par Gaston Esnault, 1938, page 95 ). Moi, je cause français à la vierge et elle me répond en latin (PAUL CLAUDEL, La Rose et le Rosaire, Paris, Gallimard, 1947, page 7 ). Remarque générale : 1. Causer est un verbe qui, comme parler et à la différence de dire, s'emploie sans complément d'objet direct, sauf s'il s'agit d'un objet interne (matière ou forme du langage) confer supra II. 2. La matière ou propos s'énonce cependant habituellement à l'aide d'un complément prépositionnel (habituellement de; plus rarement sur, confer supra I A 2). Quand il s'agit de la langue parlée effectivement (cas II B 2), la préposition en est usuelle (confer supra I B 1). 3. Au sens de " s'entretenir familièrement " on se sert de la préposition avec pour introduire le partenaire de l'entretien. Lorsque causer signifie " parler ", on introduit le destinataire par la préposition à ou les formes non préposition du pronom (lui, le, etc.). Citoyens et citoyennes de Blémont, on vous cause (Marcel Aymé, Uranus, 1948, page 234). La préposition devant peut s'employer lorsqu'il s'agit d'un auditoire, d'une assemblée (confer supra I B 1). 4. La tournure causer à quelqu'un est généralement considérée comme incorrecte et n'est en usage que dans la langue populaire ou très familier Elle n'est attestée dans la langue littéraire que lorsque l'auteur veut suggérer une impression de familiarité. 5. On rencontre dans la documentation a ) Le participe présent adjectivé causant, familier [En parlant de personnes] Qui cause, bavarde volontiers; qui aime à bavarder. Il y avait bien du monde à cet enterrement (...) Et les gens n'étaient guère causants (Marcel Aymé, La Jument verte, 1933, page 191).ß Par métonymie [En parlant d'une réunion de personnes] Où l'on cause, où l'on bavarde. Nous étions vingt-cinq à table (...) Dîner très bien servi, très causant (Alphonse Daudet, Immortel, 1888, page 146).) Le néologisme causoir, substantif masculin Pièce où l'on se tient pour converser. Un embryon d'antichambre précède une amorce de cabinet de travail; la chambre à coucher-salon... causoir atteint seule des proportions normales (Colette, Claudine en ménage, 1902, page 236). DÉRIVÉS : 1. Causailler, verbe intransitif. Converser familièrement de manière peu suivie sur des choses sans intérêt. Causaillé tout en regardant la statue de Philibert Emmanuel (JULES BARBEY D'AUREVILLY, 1er. Memorandum, 1838, page 208 ). 2. Causoter, verbe intransitif. Converser familièrement, de manière peu suivie. Après le déjeuner, on reçoit les lettres et les journaux, on lit, on causotte (LUDOVIC HALÉVY, Carnets, tome 1, 1908, page 226 ).

« Cet homme a la Céphalalgie. MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 300. — Causer à quelqu'un, en causer à quelqu'un.

Tout en se causant, il [Durtal] avait arpenté une longue allée qui conduisait au bout de la clôture (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS- KARL HUYSMANS, En route, tome 13, 1895, page 299 ).

Je voulais en causer à leur maître d'hôtel (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 23 ). — Causer en + substantif désignant une langue, un dialecte, etc.

Causer en français, en anglais, en patois.

Ils se mirent à causer en allemand.

Le petit baragouinait, d'une façon incorrecte (ROMAIN ROLLAND, Jean-Christophe, La Nouvelle journée, 1912, page 1499 ). 2.

Parler avec énergie.

Joseph d'Arimathée n'avait pas peur d'aller trouver les puissances.

De causer aux puissances (CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 130 ). — Emploi absolu : Ø 3.

Il [Joseph d'Arimathée] savait parler.

Il savait causer. Évidemment c'était un homme qui savait causer. Il n'avait pas peur de causer. CHARLES PÉGUY, Le Mystère de la charité de Jeanne d'Arc, 1910, page 130. — Locution.

Trouver à qui causer.

Rencontrer une vive opposition.

S'il se mêle de mes affaires, il trouvera à qui causer (Dictionnaire du français contemporain (JEAN DUBOIS) ). 3.

Péjoratif.

Parler beaucoup, souvent pour ne rien dire. — Locution familière. · C'est assez causé! Assez causé! Cessons de parler, maintenant il faut agir.

À cette heure, assez causé! déclara le cocher; il faut aller prévenir la dame (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Ville et les champs, 1907, page 114 ). · [Avec une nuance de vulgarité] Cause toujours! Il est inutile de parler, je ne t'écoute pas. 4.

Bavarder de façon indiscrète, souvent médisante ou calomnieuse.

Synonyme : jaser.

Faire causer quelqu'un.

Ne lui dites que ce que vous voudrez que tout le monde sache, car il aime à causer (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932).

Un ancien huissier dont les allures bizarres font causer le département (ÉMILE ZOLA, Son Excellence Eugène Rougon, 1876, page 292 ).

Son long corset de demoiselle, qui faisait beaucoup causer les gens, par sa tournure parisienne (JULIEN VIAUD, DIT PIERRE LOTI, Pêcheur d'Islande, 1886, page 58 ). · Causer de/sur quelqu'un (avec quelqu'un).

Allons, adieu, l'on finirait par causer de nous si nous causions davantage (HONORÉ DE BALZAC, Le Cabinet des antiques, 1839, page 70 ). Le Zèphe s'est mis à causer sur mes beaux-parents.

Juliette pouvait l'entendre presque aussi bien que moi (MARCEL AYMÉ, La Jument verte, 1933, page 289 ). — En particulier.

Révéler ce qui était gardé secret. Obéissant à un subit et irrésistible désir de causer, de tout dire (...) il [le criminel] parla (OSCAR MÉTÉNIER, La Lutte pour l'amour, 1891, page 119) : Ø 4.

Écoutez, Vitalis, dit celui-ci...

(Garofoli) il ne faut pas faire le méchant et me menacer de causer, parce que, 2. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles