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Définition du terme: COUENNE, substantif féminin.

Publié le 27/11/2015

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Définition du terme: COUENNE, substantif féminin. A.— Peau de porc ou de pourceau raclée, utilisée dans la préparation de certains plats. Une couenne épaisse; frotter avec une couenne. L'apparence d'une couenne de lard, ce qui dénotait de la gélatine (GUSTAVE FLAUBERT, Bouvard et Pécuchet, tome 1, , 1880, page 55 ). Une soupe aux herbes avec une couenne de lard et un gros os de boeuf (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Dieux ont soif, 1912, page 66) : Ø 1. Elle promena sur les ronds de poêle fumants une couenne de lard avant d'y étendre à dos de cuiller la galette de sarrasin grise. GERMAINE GUÈVREMONT, Le Survenant, 1945, page 50. — Par analogie, populaire ou argotique. [Par référence à une peau de porc non grattée] Couenne de lard. Brosse. Remarque : Attesté dans Charles-Louis Carabelli, [Langue populaire] et Dictionnaire de la langue verte (Hector France) 1907, noté comme " désuet " par Dictionnaire français-argot (Aristide Bruant), 1901, mais apparaît dans le Dictionnaire historique des argots français (Gaston Esnault) 1966 avec l'explication : " Sans doute brosse de peintre en soie de porc " et l'exemple " barbe en couenne de lard, rase, courte et rude ". — Par extension. Peau de certains animaux autres que le porc (cétacés et pachydermes) dont le tissu renferme une grande quantité de graisse (d'après Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres et des Arts (MARIE-NICOLAS BOUILLET) 1859). La couenne des marsouins. B.— Par analogie, populaire ou argotique. 1. Peau humaine. a) Populaire. Peau de l'homme, surtout peau épaisse comme celle du porc. Tout rasés, pas d'cheveux; on a envie d'faire des peaux d'tambour avec leur couenne (RENÉ BENJAMIN, Gaspard, 1915, page 84) : Ø 2. Elle regarda Quenu; il avait à la nuque une peau rude, une couenne rougeâtre, et son menton rasé était d'une rugosité de bois noueux. ÉMILE ZOLA, Le Ventre de Paris, 1873, page 796. — MÉDECINE. Taches brunes, saillantes, dures, couvertes de poils raides à la surface de la peau (d'après Dictionnaire universel des Sciences, des Lettres et des Arts (MARIE-NICOLAS BOUILLET) 1859). b) Argot. Peau en général. Il n'osait pas risquer sa couenne dans cette course de dingue (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 162 ). — Locutions. · Gratter la couenne à quelqu'un. Flatter, complimenter; Synonyme : passer la main dans le dos (d'après Dictionnaire de la langue verte (HECTOR FRANCE) 1907); battre, exercer des sévices sur. Viens un peu là que j'te gratte la couenne! (Vocabulaire technique de l'éditeur en sept langues 1967); raser (quelqu'un). Tiens v'là dix ronds, va te faire gratter la couenne (ARISTIDE BRUANT. 1901, page 385 ). On dit aussi dans ce sens : racler, ratisser la couenne à quelqu'un. · Sucer la couenne. Embrasser (d'après Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901, page 187). Licher (lécher), téter la couenne ou la couetche (cette forme est donnée par Antoine-Louis Dussort, Des Preuves d'une existence, manuscrit dépouillé par Gaston Esnault en 1938, 1927, page 85). · Traîner sa couenne. Se promener en faisant la fête (d'après Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). · Vieille couenne. Synonyme : vieille peau. Une vieille couenne qui veut me racoler (MAURICE FOMBEURE, Soldat, 1935, page 173 ). c) Par métonymie et au figuré, populaire, terme d'injure. Personne maladroite, imbécile; lourdaud. Synonymes : gros lard, con. Fous le camp (...) grosse couenne! (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 158) : Ø 3. Et puis, je passe toute l'après-midi à me dire (...) : « Vieille couenne, va, vieille couenne. » JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 49. — [En construction d'attribut ou d'apposition avec valeur d'adjectif] Était-ce couenne, l'antiquité de tous ces braves gens-là! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 297 ). Ce que je dois avoir l'air couenne! (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 96 ). 2. Emplois en régionalismes. a) (Suisse) " Croûte de fromage " (Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand (WILLIAM PIERREHUMBERT) 1926). b) (Canada). Surface gazonnée du sol que l'on arrache par plaques. Lever des couennes (synonyme lever des lisières de gazon). Renchausser un solage avec des couennes (DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé couennerie, substantif féminin (sans doute par euphémisme pour connerie; confer supra B 1 c). Bêtise. Allons bon, je dis des couenneries (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 64). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 41. DÉRIVÉS : 1. Couenner, verbe transitif. régionalisme. [En parlant d'une terre] Durcir en séchant Lorsque les tourbes en rantelets sont durcies, ou comme on dit couennées, on les met en meules ou en lanternes (LÉO LESQUEREUX, L'Exploitation des tourbières, page 52 dans PIERREH. Supplément 1926 ). Par analogie, emploi pronominal. Éternellement penchée sur le foyer le centenaire propriétaire de cet établissement se conserve comme un jambon et s'enfume et se couenne et se boucane comme sa pipe centenaire et le noir de sa bouche et le trou noir de son oeil (BLAISE CENDRARS, Du Monde entier au coeur du monde, Ville-de-Frisco, 1957, page 137 ). 2. Couenneux, -euse, adjectif. a) Qui présente un aspect semblable à celui de la couenne* (confer ce mot A). Des mains couenneuses. Le vieillard amoureux du doute [Renan] me serrant contre sa joue couenneuse (LÉON DAUDET, Fantômes et vivants, 1914, page 9 ). b) " Caractérisé par l'existence ou la formation d'exsudats desséchés ayant l'apparence d'une croûte " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M. NICOLE, H. LAMBERT) tome 1 1970) (Confer couenne B 1 a). [Les médecins] disaient que l'hydropisie de Monsieur était une hydropisie couenneuse, une infiltration, c'est leur mot, que la peau et la chair étaient comme du lard (VICTOR HUGO, Choses vues, 1885, page 218 ). Angine couenneuse. Maladie caractérisée par la formation d'une fausse membrane ou de dépôts fibrineux dans la gorge, ou tapissant une plèvre, un péricarde ou une amygdale (d'après Dictionnaire de l'Académie Française 1878 et Larousse médical illustré 1970). Toujours ces affreuses angines, qui d'abord ne paraissent rien et qui se compliquent d'abcès et tendent à devenir couenneuses (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, 1812-76, page 370 ).

« · Sucer la couenne.

Embrasser (d'après Dictionnaire français-argot (ARISTIDE BRUANT), 1901, page 187).

Licher (lécher), téter la couenne ou la couetche (cette forme est donnée par Antoine-Louis Dussort, Des Preuves d'une existence, manuscrit dépouillé par Gaston Esnault en 1938, 1927, page 85). · Traîner sa couenne.

Se promener en faisant la fête (d'après Charles-Louis Carabelli, [Langage populaire] ). · Vieille couenne.

Synonyme : vieille peau.

Une vieille couenne qui veut me racoler (MAURICE FOMBEURE, Soldat, 1935, page 173 ). c) Par métonymie et au figuré, populaire, terme d'injure. Personne maladroite, imbécile; lourdaud.

Synonymes : gros lard, con.

Fous le camp (...) grosse couenne! (LANGUE VERTE ET NOIRS DESSEINS (AUGUSTE LE BRETON), Du Rififi chez les hommes, 1953, page 158) : Ø 3.

Et puis, je passe toute l'après-midi à me dire (...) : « Vieille couenne, va, vieille couenne.

» JEAN GIONO, Un de Baumugnes, 1929, page 49. — [En construction d'attribut ou d'apposition avec valeur d'adjectif] Était-ce couenne, l'antiquité de tous ces braves gens-là! (GUSTAVE FLAUBERT, Correspondance, 1852, page 297 ). Ce que je dois avoir l'air couenne! (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 1, 1895, page 96 ). 2.

Emplois en régionalismes. a) (Suisse) " Croûte de fromage " (Dictionnaire historique du parler neuchâtelois et suisse romand (WILLIAM PIERREHUMBERT) 1926). b) (Canada).

Surface gazonnée du sol que l'on arrache par plaques.

Lever des couennes (synonyme lever des lisières de gazon).

Renchausser un solage avec des couennes (DICTIONNAIRE GÉNÉRAL DE LA LANGUE FRANÇAISE AU CANADA (LOUIS-ALEXANDRE BÉLISLE) 1957). Remarque : On rencontre dans la documentation le dérivé couennerie, substantif féminin (sans doute par euphémisme pour connerie; confer supra B 1 c).

Bêtise.

Allons bon, je dis des couenneries (Jean Giono, Un de Baumugnes, 1929, page 64). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 41. DÉRIVÉS : 1.

Couenner, verbe transitif.

régionalisme.

[En parlant d'une terre] Durcir en séchant Lorsque les tourbes en rantelets sont durcies, ou comme on dit couennées, on les met en meules ou en lanternes (LÉO LESQUEREUX, L'Exploitation des tourbières, page 52 dans PIERREH.

Supplément 1926 ).

Par analogie, emploi pronominal.

Éternellement penchée sur le foyer le centenaire propriétaire de cet établissement se conserve comme un jambon et s'enfume et se couenne et se boucane comme sa pipe centenaire et le noir de sa bouche et le trou noir de son oeil (BLAISE CENDRARS, Du Monde entier au coeur du monde, Ville-de-Frisco, 1957, page 137 ).

2. Couenneux, -euse, adjectif.

a) Qui présente un aspect semblable à celui de la couenne* (confer ce mot A).

Des mains couenneuses.

Le vieillard amoureux du doute [Renan] me serrant contre sa joue couenneuse (LÉON DAUDET, Fantômes et vivants, 1914, page 9 ).

b) " Caractérisé par l'existence ou la formation d'exsudats desséchés ayant l'apparence d'une croûte " (Dictionnaire français de médecine et de biologie (ALEXANDRE MANUILA, LUDMILLA MANUILA, M.

NICOLE, H.

LAMBERT) tome 1 1970) 2. »

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