Devoir de Philosophie

Définition et usage du mot: BEAUCOUP, adverbe.

Publié le 02/11/2015

Extrait du document

Définition et usage du mot: BEAUCOUP, adverbe. Adverbe exprimant, selon le terme auquel il se rapporte une grande quantité ou une forte intensité. I.— Exprimant une grande quantité. A.— Déterminant d'un substantif (ou d'un pronom) 1. [Le substantif est, généralement, au pluriel] Grande quantité de personnes ou de choses : Ø 1. Beaucoup de gens ressemblent pour le courage, à ces avares qui gémissent à chaque petite somme qu'ils sont forcés de dépenser, et qui sont capables d'en donner une très-grosse sans en être affectés. GABRIEL SÉNAC DE MEILHAN, L'Émigré, 1797, page 1941. Ø 2. Lors du débarquement de l'Empereur, beaucoup de bruits avaient couru dans le pays sur cette auberge des Trois-Dauphins. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 1, 1862, page 78. Ø 3. On ne saurait oublier que le Jardin des Plantes de Paris a (...) des souvenirs de science, de dévouement, de passion qui en font autre chose qu'un square organisé militairement et privé de charme, comme sont beaucoup d'établissements étrangers. LÉON-PAUL FARGUE, Le Piéton de Paris, 1939, page 117. — Le substantif peut être au singulier lorsqu'il a une valeur collective. Beaucoup de monde l'entouroit (CHARLES NODIER, Jean-François les bas-bleus, 1844, page 16 ). — L'accord du verbe (sauf dans le cas du collectif) se fait généralement au pluriel Cependant Le Bon Usage (Maurice Grevisse) 1964, § 807 a) remarque 2 cite un exemple où le verbe est au singulier : Beaucoup de cierges valait mieux (GUSTAVE FLAUBERT, L'Éducation sentimentale, tome 2, 1869, page 245 dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, § 807 ). 2. [Le substantif est au singulier] Partie importante de quelque chose que l'on considère comme un tout (comme le sont, par exemple, une qualité physique, intellectuelle, un sentiment, une valeur morale ou des facteurs extérieurs : pluie, vent, temps, etc.) : Ø 4. C'est bien de la témérité de ta part, Pierre, d'avoir cru, à ton âge, pouvoir faire seul, sans conseils, ce qui exige beaucoup d'expérience et de réflexion. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 306. Ø 5. Il m'a fallu beaucoup de temps et de vagabondages pour arriver à établir un tracé commode et aussi fourni que possible. ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 11. Ø 6. Je lui devais donc mes premières élégances et mes premières amours et lui en avais beaucoup de reconnaissance. FRANÇOISE SAGAN, Bonjour tristesse, 1954, page 19. 3. [Le substantif est remplacé par un pronom] (Supra 1 et 2). [Le substantif est remplacé par le pronom indéfinis autres.] Lire tous ces vers et beaucoup d'autres encore (JULIEN GREEN, Moïra, 1950, page 49 ). [Le substantif est remplacé par le pronom indéfini en antéposé mis pour un substantif au pluriel] Des palais et des ruines, j'en ai retrouvé beaucoup (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 3 1848, page 418 ) ou mis pour un substantif au singulier (type : du talent, il en a beaucoup). [Le substantif est remplacé par le pronom relatif dont.] Un réseau (...) de règles et de contraintes, dont beaucoup nous sont insensibles! (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 226 ). [Exceptionnellement, le substantif peut être remplacé par un pronom personnel (avoir1 * exemple 51) où beaucoup d'elle signifie beaucoup de choses d'elle.] Remarque : 1. Le substantif est introduit à l'aide de la préposition de. Toutefois " si ce nom est déterminé par un complément ou par une proposition relative ou, plus généralement, si l'on exprime vraiment l'idée partitive, il demande du, de la, de l', des " (LE BON USAGE (MAURICE GREVISSE) 1964, § 329) : exe=7. Mais, du seul fait qu'elle existait, (...) elle attira vers son orbite, sans les y enfermer, beaucoup des écrivains que lisait un public moins rare. MAURRAS, L'Avenir de l'Intelligence, 1905, page 46. exe=8. Je conçus en même temps qu'il devait y en avoir beaucoup des comme lui dans notre armée, [des comme lui mis pour des gens comme lui] . CÉLINE, Voyage au bout de la nuit, 1932, page 18. Certains substantifs peuvent être précédés non seulement de l'article mais aussi d'un adjectif démonstratif ou possessif La physionomie de beaucoup de ces femmes (Voyage de La Pérouse, tome 2, 1797, page 83). Beaucoup de nos généraux (JOFFRE, Mémoires, tome 1, 1931, page 38) ou remplacés par des pronoms démonstratifs (beaucoup de celles-là) ou possessifs beaucoup des nôtres (HUYSMANS, L'Oblat, tome 1, 1903, page 148). La présence de l'article, du démonstratif ou du possessif a permis le remplacement de la préposition de par la préposition entre : beaucoup entre ces hommes (ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908, page 56). Remarque : 2. Les pronoms personnels ne peuvent être introduit directement par de mais par d'entre : beaucoup d'entre nous (HENRI POINCARÉ, La Valeur de la science, 1905, page 173) par parmi synonyme de d'entre : beaucoup parmi eux (JACQUES MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, page 46). Remarque : 3. Pas beaucoup de. Rarement employé. Synonyme de peu. Pas beaucoup de jours auparavant (Paul Bourget, Le Disciple, 1889, page 80), ce que nous lisons, avec pas beaucoup de plaisir (Paul Claudel, Visages radieux, 1947, page 765). Remarque : 4. Un adjectif en rapport avec beaucoup suivi d'un substantif s'accorde généralement avec ce substantif mais il peut se mettre au masculin singulier, tout se passant comme si l'adjectif s'accordait avec beaucoup : exe=9. Beaucoup de sagesse serait bien surprenant de sa part. MART. Comment parle 1927, page 324 dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, § 376 nota bene 2. Remarque : 5. Le substantif, toujours déterminé, peut précéder beaucoup. Vous avez (...) de l'esprit beaucoup (Tocqueville, Correspondance [avec Gobineau] , 1843, page 43), beaucoup équivaut alors à un renchérissement, à une précision donnée après coup, ce tour est comparable à ceux où beaucoup est introduit à l'aide de et ou de mais. Elle avait des canons et beaucoup (Eugène Sue, Atar Gull, 1831, page 8); il y a des âmes (et beaucoup) religieusement ardentes (Barbey d'Aurevilly, Memorandum pour l'A... B..., 1864, page 442); ça en avait [de l'importance] (...), et beaucoup (Georges Courteline, Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, page 181); n'avoir pas une seule femme, mais beaucoup (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 352). B.— Nominal. 1. Il fonctionne comme sujet, attribut ou complément et peut commuter avec la construction beaucoup de + substantif. a) Fonctionne comme sujet : Ø 10. Et beaucoup qui n'auraient pas voulu pénétrer dans la sacristie de Léopold venaient pousser des pointes jusque sur la colline,... MAURICE BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, page 166. Ø 11. Ces boutiques sont étroites de façade, et très creuses. Beaucoup ressemblent à un long couloir, tout grand ouvert sur la rue;... LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 19. Remarque : 1. Le sujet est généralement de l'animé, toutefois il peut désigner de l'inanimé (confer exemple 11). 2. Employé en construction parallèle avec un peu de, beaucoup mis pour beaucoup de passion commande l'accord du verbe à la 3e. personne du singulier un peu de passion augmente l'esprit, beaucoup l'éteint (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page 362). b) Fonctionne comme attribut : Ø 12. Quatre ans d'austérité, quatre ans à ne s'occuper que des autres : c'est beaucoup, c'est trop. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 11. c) Fonctionne comme complément déterminatif : Ø 13. L'erreur de beaucoup est de s'imaginer que la philosophie naît d'une sorte d'échec de la science et a pour but d'y remédier. JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 61. d) Fonctionne comme complément d'un verbe : Ø 14.... c'était une femme très aimable, très bonne et très belle, à qui beaucoup devaient certainement beaucoup. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 962. e) Fonctionne comme complément prépositionnel (beaucoup désigne généralement, dans ce cas, de l'animé et se trouve après de nombreuses prépositions comme : à, après, chez, contre, de, envers, par, pour, etc.) : Ø 15. Honneur à celui qui fut seul contre beaucoup. ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 894. — Pour beaucoup (beaucoup toujours de l'inanimé et après des verbes tels que être, compter, contribuer, entrer). Pour une grande part : Ø 16. Bien qu'il eût plusieurs fois mérité la Croix de la Légion d'honneur, elle ne lui fut jamais offerte. Son père était pour beaucoup la cause de cette injustice :... RAYMOND RADIGUET, Le Bal du comte d'Orgel, 1923, page 31. f) Fonctionne en phrase elliptique : Ø 17. — Combien de gâteaux? — Beaucoup, de toutes les sortes, une grande quantité, tous les gâteaux que vous avez... ROGER VAILLAND, Drôle de jeu, 1945, page 57. Remarque : Pas beaucoup, synonyme de peu employé pour désigner l'animé ou l'inanimé connaît les mêmes emplois que beaucoup (supra). Pas beaucoup ne t'aimeront autant que Rouart et que moi (ANDRÉ GIDE, Correspondance [avec Valéry] , 1894, page 214); j'ai aperçu un peu de fumée, oh pas beaucoup! (SAINT-EXUPÉRY, Pilote de guerre, 1942, page 291). 2. Locutions. a) À beaucoup près. " À beaucoup de choses près ", être loin de... : Ø 18. Après le dîner, Messieurs de Locmaria et Coëtlogon dansèrent (...), d'un air que les courtisans n'ont pas à beaucoup près :... FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 1, 1848, page 197. Remarque : Cette locution a permis la création de à beaucoup moins : Ø 19. On sait bien qu'on peut se passer de tout, qu'on pourrait ne pas mourir à beaucoup moins;... EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823. page 366. b) Il s'en faut beaucoup, il s'en faut de beaucoup. DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) et l'Dictionnaire de l'Académie Française voient dans la 1re. locution une différence de qualité et dans la seconde une différence de quantité. Actuellement, ces deux locutions ont même signification mais seule la seconde demeure vivante. Être loin du compte : Ø 20.... d'ailleurs il s'en faut beaucoup qu'il soit toujours désirable que l'action soit si soudaine et si rapide. ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY, Commentaire sur l'Esprit des lois de Montesquieu. 1807, page 189. Ø 21. Que n'a-t-il assez de dévotion pour aller au couvent! Mais il s'en faut de beaucoup qu'il en ait assez. HENRI DE MONTHERLANT, Les Célibataires, 1934, page 758. c) C'est déjà beaucoup, c'est beaucoup que... (ou de + infinitif). C'est déjà une grande chose : Ø 22. C'était beaucoup que de séparer le client du patron dans les moments les plus solennels de la vie,... NUMA-DENIS FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 1864, page 347. Ø 23. Ce serait déjà beaucoup, ce serait même à peu près tout, que, sans préoccupation ou arrière-pensée religieuse, je me reprisse en mains,... CHARLES DU BOS, Journal, 1926, page 46. d) C'est beaucoup dire. Dans cette locution, beaucoup glisse vers le sens de trop : Ø 24. Tous appartiennent à des familles juives. Diamantaires, c'est peut-être beaucoup dire. BLAISE CENDRARS, Bourlinguer, 1948, page 79. Remarque : C' peut être remplacé par un substantif : Ø 25.... je parle de la ville arabe. Ville est beaucoup dire. Une rue large à maisons basses où sont les bazars. EUGÈNE FROMENTIN, Voyage en Égypte, 1869, page 68. II.— Exprimant une forte intensité. A.— Modifiant un verbe ou une locution verbale : Ø 26.... et, en effet, je l'aime [L'Éducation sentimentale] beaucoup, mais beaucoup! JULES LEMAÎTRE, Les Contemporains, 1885, page 232. Ø 27.... le médecin m'inquiète beaucoup. Pense qu'une boule de neige a suffi pour le renverser,... JEAN COCTEAU, Les Enfants terribles, 1929, page 99. Ø 28. Pourquoi est-ce que dès qu'un être humain témoigne qu'il a peu ou beaucoup besoin d'un autre, celui-ci s'éloigne? SIMONE WEIL, Le Judaïsme, 1931, page 11. — Avec un verbe suggérant une idée de mouvement, beaucoup se prête à un emploi spatial : Ø 29. Cette pratique a les plus grands inconvénients en ce qu'elle attire machinalement tous les acteurs vers le trou, bien que ce qu'ils ont à dire dût au contraire les en éloigner souvent beaucoup. ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1827, page 467. — Beaucoup peut suggérer une idée de grande fréquence : Ø 30. — Télémaque, il est beaucoup sur le quai, fit Colline. On l'y trouve à toute heure, je l'ai acheté cinq sous, parce que c'était une occasion;... HENRI MURGER, Scènes de la vie de bohème, 1851, page 131. Ø 31. Clotilde attend depuis longtemps Mme. Simpson qui n'a pas l'air de venir beaucoup;... HENRY BECQUE, La Parisienne, 1885, II, 9, page 312. · Souvent employé sous la forme négative : Ø 32. — Vous avez monté la garde? — Pas beaucoup. JULES RENARD, Journal, 1906, page 1026. — " tient lieu quelquefois d'adverbe de temps. " (Dictionnaire de l'Académie Française). « Ainsi on dit, Parler beaucoup, marcher beaucoup, attendre beaucoup, pour dire, Parler long-temps, marcher long-temps, attendre long-temps » (Dictionnaire de l'Académie française. 1798). Remarque : Dans cet emploi, beaucoup précédé de et peut ajouter, après coup, une précisionsupplément (supra I A Remarque : 5). Toutes vos lettres me font plaisir et beaucoup (Paul-Louis Courier, Lettres de France et d'Italie, 1793, page 649); il avait souffert et beaucoup (Jules Verne, Les Enfants du capitaine Grant, tome 2, 1868, page 72); il aimait l'autre et beaucoup (Joris-Karl Huysmans, Les Soeurs Vatard, 1879, page 61). Précédé de mais il peut aussi servir à renforcer beaucoup employé précédemment (confer exemple 26). B.— Renforçant un comparatif de supériorité ou d'infériorité. Beaucoup plus..., beaucoup moins..., beaucoup trop..., beaucoup mieux..., beaucoup moindre... : Ø 33. Ainsi les guerres n'étant plus provoquées, seront et beaucoup plus rares et beaucoup moins cruelles... JEAN-PAUL MARA, DIT MARAT, Les Pamphlets, Supplément de l'Offrande à la Patrie, 1789, page 64. Ø 34. Ma santé m'interdit le professorat. Elle est devenue cependant beaucoup meilleure. ÉDOUARD ESTAUNIÉ, L'Empreinte, 1896, page 180. Ø 35. Ici c'est un beaucoup plus beau château. JEAN BRULLER, DIT VERCORS, Le Silence de la mer, 1942, page 32. Ø 36. — Je suis beaucoup trop fatigué. Je m'endormirais au volant et nous nous réveillerions dans le fossé. JEAN-PAUL SARTRE, La Mort dans l'âme, 1949, page 157. Remarque : 1. Au XVIIe. siècle, beaucoup pouvait modifier un adjectif au sens positif et " Aubert l'admet dans cet emploi avec la négation " (Syntaxe française du XVIIe. siècle (A. Haase), 1914, page 242); à présent c'est bien qu'il faut employer. Toutefois " Avec le pronom le représentant un adjectif, on met beaucoup, et non bien : Aimable, il l'est beaucoup " (Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, § 844 a). Actuellement, dans certains emplois où le participe passé fonctionne comme adjectif, c'est sans doute à cause de sa valeur verbale que l'emploi de beaucoup est possible : il en donnait une seconde bien améliorée et beaucoup enrichie (Anatole France, La Vie littéraire, tome 1, 1888, page 305); ce visage beaucoup aimé (Paul Claudel, Connaissance de l'Est, 1907, page 119). Précédé par et et ajouté après coup, beaucoup modifie un adjectif : un peu triste et beaucoup (Eugénie de Guérin, Journal, 1840, page 402). Dans certaines locutions verbales avec être, beaucoup est employé avec un sens voisin de très. Des femmes qui sont beaucoup femmes (Anatole France, Sur la pierre blanche, 1905, page 302); je suis beaucoup sensible (Marcel Pagnol, Fanny, 1932, I, 1er. r tableau, 2, page 13). 2. Emplois rares de beaucoup mis pour bien dans quelques exemples : beaucoup au-dessous de l'état sauvage (Félicité-Robert de Lamennais, L'Avenir, 1831, page 236); beaucoup avant minuit (Maupassant, Contes et nouvelles, tome 2, Yvette, 1884, page 481); l'occasion d'un enthousiasme nouveau, beaucoup plutôt qu'une fin rigoureuse (Élie Faure, L'Esprit des formes, 1927, page 157). C.— Locution, familière. Un peu beaucoup. Trop : Ø 37. Elle [Suzanne] aime un peu beaucoup le bal et la valse, cette dévote. OCTAVE FEUILLET, Scènes et proverbes, 1851, page 346. Ø 38. «... on y montrait de jeunes gars en plein travail rédempteur, un peu beaucoup abrutis par « l'émulation socialiste ». JEAN-GEORGES SOULÈS, DIT RAYMOND ABELLIO, Heureux les pacifiques, 1946, page 36. · Merci beaucoup. " Au lieu de grand merci, formule de politesse de l'usage classique " (Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, § 844, a, remarque 2) : Ø 39. CORTE. — Mais non. Je me ferai un plaisir, voyons... CLARETTA. — Merci, merci beaucoup. Je savais qu'avec vous tout s'arrangerait immédiatement. ALBERT CAMUS, Un Cas intéressant, adapté de Dino Buzzati, 1955, 2e. temps, 6e. tableau, page 670. III.— De beaucoup. Locution adverbiale. Locution adverbiale qui signifie l'importance en quantité ou en intensité d'une différence suggérée soit par certains termes (substantifs, adjectifs ou verbes), soit par le comparatif ou par le superlatif. — Locution qui signifie l'importance en quantité : Ø 40. Parmi les premiers, de beaucoup les plus nombreux, se trouvaient Grégoire, évêque de Tours,... AUGUSTIN THIERRY, Récits des temps mérovingiens, tome 2, 1840, page 140. Ø 41.... mais il n'en est pas moins vrai que l'eau montait toujours, pas de beaucoup, de deux pouces peut-être par heure, mais enfin elle montait. ALEXANDRE DUMAS PÈRE, Le Comte de Monte-Cristo, tome 1, 1846, page 355. SYNTAXE : L'aîné de beaucoup; antérieur de beaucoup; déborder, dépasser, excéder, passer (au sens de dépasser), précéder, retarder de beaucoup; de beaucoup le(s), le plus, le(s), la moins... — Locution qui signifie l'importance en qualité : Ø 42. Le monde attend que de beaucoup elle vaille mieux que l'Allemagne. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-1920, page 94. Ø 43. Ce film, de beaucoup celui qui m'a le plus frappé, s'appelait : L'Étreinte de la pieuvre. ANDRÉ BRETON, Nadja, 1928, page 31. SYNTAXE : Dépasser (au sens figuré), emporter, préférer, prédominer, surclasser, surpasser, se tromper de beaucoup; de beaucoup le(s), la plus, moins; plus..., moins... de beaucoup. Remarque : 1. " Beaucoup, placé après un comparatif d'adjectif ou après un verbe d'excellence, ou employé avec un superlatif, doit être précédé de la préposition de (...) Placé avant un comparatif d'adjectif, il peut être précédé de la préposition de " (Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, § 844 a) Remarque : 1). 2. De beaucoup précédé de et peut s'ajouter après coup ou s'intercaler dans les mêmes conditions que ci-dessus. Antérieurs et de beaucoup (Romain Rolland, Beethoven, tome 1, 1928, page 17); il lui préfère, et de beaucoup (Jean Rostand, La Genèse de la vie, 1943, page 51); une expression moins inadéquate (et de beaucoup) (Perroux, L'Économie du XXe. siècle, 1964, page 423). — Employé substantivement. [Par opposition avec peu] : Ø 44. Dans le chemin de fer, choisir n'importe quel compartiment; et dans le métro entrer par la première porte qui se présente, sans chercher mieux. Ne pas dédaigner les petites victoires; dès qu'il s'agit de la volonté, le beaucoup n'est que la patiente addition du peu. ANDRÉ GIDE, Journal, 1912, page 359.

« 312660 Mémoires, tome 1, 1931, page 38) ou remplacés par des pronoms démonstratifs(beaucoup de celles-là) ou possessifs beaucoup des nôtres (HUYSMANS, L'Oblat,tome 1, 1903, page 148).

La présence de l'article, du démonstratif ou dupossessif a permis le remplacement de la préposition de par la prépositionentre : beaucoup entre ces hommes (ANATOLE FRANCE, L'Île des pingouins, 1908,page 56).Remarque : 2.

Les pronoms personnels ne peuvent être introduit directement parde mais par d'entre : beaucoup d'entre nous (HENRI POINCARÉ, La Valeur de lascience, 1905, page 173) par parmi synonyme de d'entre : beaucoup parmi eux(JACQUES MARITAIN, Humanisme intégral, 1936, page 46).Remarque : 3.

Pas beaucoup de.

Rarement employé.

Synonyme de peu.

Pas beaucoupde jours auparavant (Paul Bourget, Le Disciple, 1889, page 80), ce que nouslisons, avec pas beaucoup de plaisir (Paul Claudel, Visages radieux, 1947, page765).Remarque : 4.

Un adjectif en rapport avec beaucoup suivi d'un substantifs'accorde généralement avec ce substantif mais il peut se mettre au masculinsingulier, tout se passant comme si l'adjectif s'accordait avec beaucoup :exe=9.

Beaucoup de sagesse serait bien surprenant de sa part.MART.

Comment parle 1927, page 324 dans Le Bon Usage (MAURICE GREVISSE) 1964, §376 nota bene 2.Remarque : 5.

Le substantif, toujours déterminé, peut précéder beaucoup.

Vousavez (...) de l'esprit beaucoup (Tocqueville, Correspondance [avec Gobineau] ,1843, page 43), beaucoup équivaut alors à un renchérissement, à une précisiondonnée après coup, ce tour est comparable à ceux où beaucoup est introduit àl'aide de et ou de mais.

Elle avait des canons et beaucoup (Eugène Sue, AtarGull, 1831, page 8); il y a des âmes (et beaucoup) religieusement ardentes(Barbey d'Aurevilly, Memorandum pour l'A...

B..., 1864, page 442); ça en avait[de l'importance] (...), et beaucoup (Georges Courteline,Messieurs-les-Ronds-de-cuir, 1893, page 181); n'avoir pas une seule femme, maisbeaucoup (Marcel Proust, Le Côté de Guermantes 2, 1921, page 352).B.— Nominal.1.

Il fonctionne comme sujet, attribut ou complément et peut commuter avec laconstruction beaucoup de + substantif.a) Fonctionne comme sujet :Ø 10.

Et beaucoup qui n'auraient pas voulu pénétrer dans la sacristie de Léopold venaient pousser des pointes jusque sur la colline,... MAURICE BARRÈS, La Colline inspirée, 1913, page 166. Ø 11.

Ces boutiques sont étroites de façade, et très creuses.

Beaucoup ressemblent à un long couloir, tout grand ouvert sur la rue;... LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, La Douceur de la vie, 1939, page 19.Remarque : 1.

Le sujet est généralement de l'animé, toutefois il peut désignerde l'inanimé (confer exemple 11).

2.

Employé en construction parallèle avec unpeu de, beaucoup mis pour beaucoup de passion commande l'accord du verbe à la3e.

personne du singulier un peu de passion augmente l'esprit, beaucoupl'éteint (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Vie de Henry Brulard, tome 2, 1836, page362).b) Fonctionne comme attribut :Ø 12.

Quatre ans d'austérité, quatre ans à ne s'occuper que des autres : c'est beaucoup, c'est trop. SIMONE DE BEAUVOIR, Les Mandarins, 1954, page 11. c) Fonctionne comme complément déterminatif :Ø 13.

L'erreur de beaucoup est de s'imaginer que la philosophie naît d'une sorte d'échec de la science et a pour but d'y remédier. JEAN LACROIX, Marxisme, existentialisme, personnalisme, 1949, page 61. d) Fonctionne comme complément d'un verbe :Ø 14....

c'était une femme très aimable, très bonne et très belle, à qui beaucoup devaient certainement beaucoup. EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 962.e) Fonctionne comme complément prépositionnel (beaucoup désigne généralement,dans ce cas, de l'animé et se trouve après de nombreuses prépositions comme : à,après, chez, contre, de, envers, par, pour, etc.) :Ø 15.

Honneur à celui qui fut seul contre beaucoup.ÉMILE-AUGUSTE CHARTIER, DIT ALAIN, Propos, 1929, page 894. — Pour beaucoup (beaucoup toujours de l'inanimé et après des verbes tels queêtre, compter, contribuer, entrer).

Pour une grande part :Ø 16.

Bien qu'il eût plusieurs fois mérité la Croix de la Légion Pge p. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles