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Dictionnaire en ligne: DÉPÊCHER, verbe transitif.

Publié le 20/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉPÊCHER, verbe transitif. A.— Accomplir une tâche avec rapidité ou précipitation afin d'en finir ou de s'en débarrasser (confer expédier). Dépêcher un travail : Ø 1. D'un geste précis, en femme qui a l'habitude de dépêcher la besogne pour aller travailler à l'usine, madame Julien s'empara du bagage de Pauline, le porta dans la chambre et sortit aussitôt. JACQUES CHARDONNE, Les Destinées sentimentales, Porcelaine de Limoges, 1936, page 24. — Par extension et souvent familier. Faire vite quelque chose. Dépêcher un discours; un écolier qui dépêche ses devoirs; dépêcher ses prières, son chapelet, dépêcher une messe. Enfin s'il dort..., il dort vite, dépêchant son sommeil comme il dépêche sa vie (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 2, 1850, page 223 ). · Dépêcher son repas. Manger vite. — Par analogie. Dépêcher quelqu'un. L'abbé Fulcran, assis sur la planchette du confessionnal, dépêchait ses dévotes, accourues en grand nombre aux approches de l'Assomption (FERDINAND FABRE, Norine, 1889, page 187 ). · [En parlant d'un mauvais médecin dont beaucoup de clients meurent ou sont morts] Il en a beaucoup dépêché (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). Je regrette bien de n'être pas médecin comme le Docteur Bretonneau, j'irais de ce pas en Perse ou en Chine et je vivrais tant que j'aurais des malades à dépêcher (PROSPER MÉRIMÉE, Lettres à la comtesse de Boigne, 1870, page 6 ). — Expression au figuré et familière. Travailler à dépêche compagnon. Travailler négligemment et trop vite. C'est un ouvrage fait à dépêche compagnon (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). Se battre à dépêche compagnon. Se battre sans quartier pour dépêcher l'adversaire dans l'autre monde. Patientez un peu, repartit Charette, nous y entrerons ensemble. C'est l'affaire de quelques jours. Nous nous battrons à dépêche-compagnon et la ville sera prise en deux jours (PAUL MORAND, Parfaite de Saligny, 1947, page 166 ). — Courant, emploi pronominal. Se dépêcher de + infinitif, vers quelque chose. Synonyme : se hâter. [Je] me suis dépêché vers l'antichambre (ANDRÉ GIDE, Journal, 1912, page 385) : Ø 2.... mes jours s'écoulaient, et j'étais effrayé de leur vitesse, et je me disais : — dépêche-toi donc d'être heureux! Encore un jour, et tu ne pourras plus être aimé. FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 796. · emploi absolu. Les canonniers, devant nous, se dépêchaient comme des forcenés (ÉMILE ERCKMANN ET ALEXANDRE CHATRIAN, DITS ERCKMANN-CHATRIAN, Le Conscrit de 1813, 1864, page 127 ). · Par ellipse, familier. — Monseigneur, sa majesté, ou camarade. Appelle-moi comme tu voudras. Mais dépêche. Qu'as-tu à dire pour ta défense? (VICTOR HUGO, Notre-Dame de Paris, 1832, page 102 ). B.— Dépêcher quelqu'un à, auprès de, vers quelqu'un. 1. Envoyer à quelqu'un. Dépêcher un courrier, un émissaire. Antonio fut dépêché en courrier à la brodeuse du portrait (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 369) : Ø 3. Dare-dare, il dépêche vers le navire qu'il présume contaminé la barque du pilote et quelques hommes, avec l'ordre pour le Grand-Saint-Antoine d'avoir à virer de bord tout de suite, et de faire force de voiles hors de la ville, sous peine d'être coulé à coups de canon. La guerre contre la peste. ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 20. — emploi absolu. On a dépêché à Rome (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-78). 2. Péjoratif familier. Dépêcher quelqu'un dans l'autre monde; dépêcher un adversaire. En finir avec quelqu'un en le tuant Il eût préféré dépêcher son rival lui-même, sans la supériorité de Sigognac à l'escrime (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 353 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin dépêchement, rare et vieilli. Action d'envoyer une dépêche; action de dépêcher quelque chose ou quelqu'un; spécialement synonyme de envoi à la mort. Des hommes d'un grand nom ou d'un haut rang scientifique, ne craignirent pas de louer le dépêchement du prince (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, tome 2, 1848, page 173; confer également DICTIONNAIRE DES MOTS SAUVAGES (MAURICE RHEIMS) 1969). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 229. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 1 190, b) 2 523; XXe. siècle : a) 2 176, b) 1 547. DÉRIVÉS : Dépêcheur, -euse, substantif. peu usité. Celui, celle qui fait rapidement quelque chose. L'homme de sport, (...) grand dépêcheur de bouteilles (LÉON DAUDET, Mes Idées esthétiques, 1939, page 183 ). Familier. [Par allusion littéraire à l'expression créée par Rabelais] . Un beau dépêcheur d'heures. Moine qui dit ses prières avec hâte et sans dévotion. Ce moine, jeune, galant, aventureux, « bien fendu de gueule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d'heures, beau débrideur de messes, beau décroteur de vigiles » (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 272 ).

« 1.

Envoyer à quelqu'un.

Dépêcher un courrier, un émissaire. Antonio fut dépêché en courrier à la brodeuse du portrait (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND,Mémoires d'Outre-Tombe, tome 4, 1848, page 369) : Ø 3.

Dare-dare, il dépêche vers le navire qu'il présume contaminé la barque du pilote et quelques hommes, avec l'ordre pour le Grand-Saint-Antoine d'avoir à virer de bord tout de suite, et de faire force de voiles hors de la ville, sous peine d'être coulé à coups de canon.

La guerre contre la peste. ANTONIN ARTAUD, Le Théâtre et son double, 1938, page 20. — emploi absolu.

On a dépêché à Rome (Dictionnaire de l'Académie française.

1835-78). 2.

Péjoratif familier.

Dépêcher quelqu'un dans l'autre monde; dépêcher un adversaire.

En finir avec quelqu'un en le tuant Il eût préféré dépêcher son rival lui-même, sans la supériorité de Sigognac à l'escrime (THÉOPHILE GAUTIER, Le Capitaine Fracasse, 1863, page 353 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin dépêchement, rare et vieilli.

Action d'envoyer une dépêche; action de dépêcher quelque chose ou quelqu'un; spécialement synonyme de envoi à la mort.

Des hommes d'un grand nom ou d'un haut rang scientifique, ne craignirent pas de louer le dépêchement du prince (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND, Mémoires d'outre-tombe, tome 2, 1848, page 173; confer également DICTIONNAIRE DES MOTS SAUVAGES (MAURICE RHEIMS) 1969). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 229.

Fréquence relative littéraire : XIXe.

siècle : a) 1 190, b) 2 523; XXe. siècle : a) 2 176, b) 1 547. DÉRIVÉS : Dépêcheur, -euse, substantif.

peu usité.

Celui, celle qui fait rapidement quelque chose.

L'homme de sport, (...) grand dépêcheur de bouteilles (LÉON DAUDET, Mes Idées esthétiques, 1939, page 183 ).

Familier.

[Par allusion littéraire à l'expression créée par Rabelais] .

Un beau dépêcheur d'heures.

Moine qui dit ses prières avec hâte et sans dévotion.

Ce moine, jeune, galant, aventureux, « bien fendu de gueule, bien avantagé en nez, beau dépêcheur d'heures, beau débrideur de messes, beau décroteur de vigiles » (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 272 ). 2. »

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