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Dictionnaire en ligne: DÉDIER, verbe transitif.

Publié le 12/12/2015

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Dictionnaire en ligne: DÉDIER, verbe transitif. I.— [L'idée dominante est celle de service demandé et/ ou offert, et dépassant le niveau ordinaire de la vie] A.— Domaine religion, cultuel et rituel. [Le destinataire est un être surnaturel] 1. Vieux. [Sans complément indicatif exprimant le dédicataire] Consacrer au culte un monument religieux. Dédier une église, une chapelle, un autel (Dictionnaire de l'Académie française. 1798-1932). 2. [Généralement avec un complément introduit par la préposition à désignant le dédicataire] Consacrer en plaçant sous l'invocation d'une divinité, sous le patronage d'un saint ou d'une sainte, en vue de leur protection spéciale. a) [L'objet désigne un édifice, un autel] : Ø 1. Cependant ce maître eut la modestie de refuser la dédicace du temple, et Agrippa se vit obligé de le dédier à tous les dieux de l'Olympe pour remplacer le dieu de la terre, la puissance. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Corinne ou l'Italie, tome 1, 1807, page 151. b) [L'objet est personnel] Une jeune fille en se mariant dédiait à Vénus sa ceinture virginale (ANDRÉ CHÉNIER, Bucoliques, 1794, page 282 ). Quand un navigateur antique avait fini sa course, il tirait le vaisseau sur le rivage et le dédiait à la divinité du lieu, à Neptune sauveur (CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Tableau historique et critique de la poésie et du théâtre français au XVIe. siècle, 1828, page 315 ). — Par métaphore. Dédier au soleil leur naissante verdure (MAURICE DE GUÉRIN, Poésies, 1839, page 74 ). Ils ont quelque part, dans un coin secret de leur vie, un autel dédié à la souffrance (GEORGES BERNANOS, Un Mauvais rêve, 1948, page 941 ). 3. [Par analogie de l'objet] Dédier un arbre à quelqu'un. Je dédie aux dents blanches d'Ève Tous les pommiers de mon verger (VICTOR HUGO, Chansons des rues et des bois, 1865, page 67 ). B.— Domaine religion ou profane. 1. Domaine de la vie spirituelle ou morale. Engager ses forces (morales, spirituelles ou matérielles) au service d'une valeur estimée très haute. a) [L'acte spirituel ou moral est de nature religieuse] Vie dédiée au service de Dieu. Splendeur irrésistible, que rien ne peut arrêter parce qu'elle est tout entière dédiée au service de Dieu (PAUL CLAUDEL, Un Poète regarde la croix, 1938, page 178 ). — Emploi pronominal réfléchi. S'offrir à Dieu pour le servir en se mettant sous sa protection. Elle renonça à Charles pour toujours, et elle prononça ces mots à voix basse, en s'agenouillant : « ô mon Dieu! C'est donc à vous que je me dédie! » (HONORÉ DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 1, 1824, page 140 ). · Par extension. Les buts religieux auxquels il s'est dédié (RENÉ HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 132 ). b) [L'acte spirituel ou moral est de nature profane] — [Le destinataire est une personne] Ce vain amour que Jacques Malessert lui [Irène] avait dédié (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire?, 1934, page 177 ). · Emploi pronominal réfléchi. Le plus beau ce fut lorsque je pus penser « je suis à toi » et me dédier à cette femme, qui allait apparaître par la petite porte du boudoir (PIERRE-JEAN JOUVE, La Scène capitale, 1935, page 243 ). — [Le destinataire est une chose] Bien jeune encore, M. Dubois dédia sa vie aux arts et aux lettres (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 157 ). La dialectique marxiste (...) accapare une partie de l'attention que nous devrions dédier à une autre dialectique active (FRANÇOIS PERROUX, L'Économie du XXe. siècle. 1964, page 154 ). 2. Domaine de l'action. [L'objet désigne une chose concrète ou abstraite; le dédicataire est une personne ou une entité plus ou moins personnifiée] Mettre au service de quelqu'un ou de quelque chose pour lui faire honneur, pour lui venir en aide... Quelque chapitre dédié à l'amour (...) un chapitre tout aveuglé d'amour (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, La Naissance du jour, 1928, page 11 ). La fête, dédiée aux enfants réfugiés de Madrid (ANDRÉ MALRAUX, L'Espoir, 1937, page 791 ). Un hiver que j'ai dédié d'avance au bonheur de vivre (LOUIS FARIGOULE, DIT JULES ROMAINS, Les Hommes de bonne volonté, 1939, page 40) : Ø 2. Il devait, sans l'oser dire, éprouver quelque chose, une vague tendresse secrète pour Lise. Il planta un arbre, dans le jardin, une bouture de marronnier qu'il lui dédia, comme un souvenir de lui. MAXENCE VAN DER MEERSCH, Invasion 14, 1935, page 389. II.— Usuel. [L'idée dominante est celle de l'honneur rendu] A.— [Le complément d'objet désigne une oeuvre littéraire ou artistique; un complément indirect indique ordinairement le dédicataire] Mettre sous le patronage de quelqu'un que l'on souhaite ainsi honorer par une inscription imprimée ou gravée. Je n'ai point oublié (...) l'engagement que j'ai pris de vous dédier ce conte (STÉPHANIE FÉLICITÉ DUCREST DE SAINT-AUBIN, COMTESSE DE GENLIS, Les Chevaliers du Cygne, tome 1, 1795, page V. ). Leopardi dédie ses premiers vers à Monti (JULES MICHELET, Journal, 1854, page 272 ). Sonate opus 2 no. 2 de Beethoven. — Dédiée à J. Haydn (VINCENT-PAUL-MARIE-THÉODORE D'INDY, Cours de composition musicale, tome 2, 1897-1900, page 328 ). SYNTAXE : Dédier une comédie, un sonnet, une traduction, une thèse, un monument, un bas relief; dédier (une oeuvre) à son père, à ses enfants, à un prince, au roi. B.— Par analogie et souvent ironiquement. [L'objet désigne un signe, une parole, une expression...] Adresser, envoyer dans une intention précise (indiquée ou suggérée par le contexte), parfois en mauvaise part. [Les] ormes de mon pays peuvent crever (comme ils font tous) sans que je leur dédie une larme (FRANÇOIS MAURIAC, Journal 2, 1937, page 116 ). Une mauvaise humeur dédiée à sa soeur aînée (GABRIELLE COLLETTE, DITE COLETTE, Chambre d'hôtel, 1940, page 170 ). Perrault, vexé, lui dédia un mauvais regard (HERVÉ BAZIN, Vipère au poing, 1948, page 70 ). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 598. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 631, b) 959; XXe. siècle : a) 1 087, b) 832.

« Mauvais r?ve, 1948, page 941 ).

3.

[Par analogie de l'objet] D?dier un arbre ? quelqu'un.

Je d?die aux dents blanches d'?ve Tous les pommiers de mon verger (VICTOR HUGO, Chansons des rues et des bois, 1865, page 67 ).

B.? Domaine religion ou profane.

1.

Domaine de la vie spirituelle ou morale.

Engager ses forces (morales, spirituelles ou mat?rielles) au service d'une valeur estim?e tr?s haute.

a) [L'acte spirituel ou moral est de nature religieuse] Vie d?di?e au service de Dieu.

Splendeur irr?sistible, que rien ne peut arr?ter parce qu'elle est tout enti?re d?di?e au service de Dieu (PAUL CLAUDEL, Un Po?te regarde la croix, 1938, page 178 ).

? Emploi pronominal r?fl?chi.

S'offrir ? Dieu pour le servir en se mettant sous sa protection.

Elle renon?a ? Charles pour toujours, et elle pronon?a ces mots ? voix basse, en s'agenouillant?: ? ? mon Dieu! C'est donc ? vous que je me d?die! ? (HONOR? DE BALZAC, Annette et le criminel, tome 1, 1824, page 140 ).

? Par extension.

Les buts religieux auxquels il s'est d?di? (REN? HUYGHE, Dialogue avec le visible, 1955, page 132 ).

b) [L'acte spirituel ou moral est de nature profane] ? [Le destinataire est une personne] Ce vain amour que Jacques Malessert lui [Ir?ne] avait d?di? (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, o? est ta victoire?, 1934, page 177 ).

? Emploi pronominal r?fl?chi.

Le plus beau ce fut lorsque je pus penser ? je suis ? toi ? et me d?dier ? cette femme, qui allait appara?tre par la petite porte du boudoir (PIERRE-JEAN JOUVE, La Sc?ne capitale, 1935, page 243 ).

? [Le destinataire est une chose] Bien jeune encore, M.

Dubois d?dia sa vie aux arts et aux lettres (ANATOLE-FRAN?OIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 157 ).

La dialectique marxiste (...) accapare une partie de l'attention que nous devrions d?dier ? une autre dialectique active (FRAN?OIS PERROUX, L'?conomie du XXe.

si?cle.

1964, page 154 ).

2.

Domaine de l'action.

[L'objet d?signe une chose concr?te ou abstraite; le d?dicataire est une personne ou une entit? plus ou moins personnifi?e] Mettre au service de quelqu'un ou de quelque chose pour lui faire. »

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