Dictionnaire en ligne: DÉTERMINATION, substantif féminin.

Dictionnaire en ligne: DÉTERMINATION, substantif féminin. A.— [Correspond à déterminer A] Action de déterminer; le résultat de cette action; état de ce qui est ainsi déterminé. 1. Définition, précision par l'analyse, l'évaluation, la mesure. Le 28, nous eûmes connaissance des îles Bashées, dont l'amiral Byron a donné une détermination en longitude, qui n'est point exacte (Voyage de la Pérouse autour du monde (MILET DE MUREAU) tome 2, 1797, page 313 ). Détermination des poids moléculaires (MARIE SKLODOWSKA, MADAME CURIE, L'Isotopie et les éléments isotopes, 1924, page 182) : Ø 1. Les essais pyrognostiques, si utiles aux prospecteurs pour des déterminations rapides sur le terrain, ont été notablement améliorés dans leur efficacité et leur précision par A. Braly (1921-26). Histoire générale des sciences (sous la direction de René Taton) tome 3, volume 2, 1964, page 482. — Langue juridique. Sont meubles par la détermination de la loi, les obligations et actions qui ont pour objet des sommes exigibles ou des effets mobiliers (Code civil des Français (ou Code Napoléon) 1804, article 529, page 97 ). 2. Caractérisation, spécification. Détermination en botanique, en géologie, en zoologie. Quelles difficultés n'éprouve-t-on pas maintenant dans l'étude et la détermination des espèces, (...)? (JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 1, 1809, page 61 ). 3. Emplois spéciaux. a) LINGUISTIQUE. Action de déterminer un mot ou groupe de mots (ou déterminé) par un autre mot ou groupe de mots (ou déterminant); le résultat de cette action : Ø 2. Par une suite des mêmes considérations, il y a encore une circonstance où un nom peut être employé comme partie d'un sujet ou d'un attribut sans aucune détermination de son extension : c'est lorsque cette extension ne fait rien au sens et que sa compréhension seule y contribue. ANTOINE-LOUIS-CLAUDE DESTUTT DE TRACY. Élémens d'idéologie, 2. Grammaire, 1803, page 108. b) MATHÉMATIQUES. Action de déterminer les inconnues d'un problème; caractère d'un problème déterminable. Le caractère de la détermination, c'est l'égalité du nombre des inconnues et de celui des équations (Larousse du 19e. siècle. ). c) MÉDECINE BIOLOGIE. Ensemble des facteurs génétiques qui caractérisent la différenciation entre mâle et femelle dans un organisme (confer Lucien Cuénot, Jean Rostand, Introduction à la génétique, 1936, page 38). PATHOLOGIE. Tendance ou localisation privilégiée d'une maladie. Maladies à détermination bronchique (DOCTEUR ERNEST CADET DE GASSICOURT, Traité clinique des maladies de l'enfance tome 1, 1880-84, page 180 ). Déterminations erratiques de la gourme purulente (EDMOND NOCARD, ÉMILE LECLAINCHE, Les Maladies microbiennes des animaux, 1896, page 468 ). d) PHILOSOPHIE (LOGIQUE). Détermination d'un concept. Définition de la compréhension d'un concept (confer déterminer*). Remarque : On rencontre dans la documentation une définition de détermination, par allusion à la philosophie de Spinoza et signifiant " que la détermination élimine ce qui n'est pas son objet ". Il [Spinoza] essaie de démontrer que Dieu ne saurait être tout ensemble infini et personnel, puisque toute détermination est une négation (Paul Bourget, Nouveaux Essais de psychologie contemporaine, 1885, page 10). B.— [Correspond à déterminer B] Action de déterminer; résultat de cette action; état de ce qui est ainsi déterminé. Relation de détermination entre deux éléments, deux faits, deux phénomènes (confer rapport de cause à effet, causalité). Rapport de détermination nécessaire entre des causes et des effets (HENRI BERGSON, L'Évolution créatrice, 1907, page 224 ). — En particulier. PHILOSOPHIE. État de ce qui est soumis à un déterminisme. La détermination de l'homme : Ø 3.... la philosophie chrétienne affirme simultanément la contingence et sa prévisibilité, parce qu'elle a dissocié la notion de contingence de celle de hasard et la notion de détermination de celle de destin. ÉTIENNE GILSON. L'Esprit de la philosophie médiévale, 1932, page 170. C.— [Correspond à déterminer C] Action de (se) déterminer. 1. Acte de la volonté se situant entre la délibération à laquelle il met fin et l'action ou exécution qu'il conditionne. Bien que cela fût constaté par le conseil des ministres, que j'y eusse marqué ma détermination de n'allouer aux intéressés que... (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 277) : Ø 4.... les princes, les seigneurs ecclésiastiques et laïcs, les foules ont plus souvent obéi dans leurs déterminations à des mobiles d'intérêt ou de passion qu'à la pure ambition de réaliser les volontés de Dieu,... Philosophie, Religion (sous la direction de Gaston Berger) 1957, page 4611. 2. Par métonymie. Résultat de cette action : décision prise. Une détermination courageuse, funeste; prendre une détermination; faire revenir quelqu'un sur sa détermination : Ø 5.... elle [Pauline] dit qu'elle s'était engagée à Valentin Verdier. Elle pensait mettre ainsi cet engagement hors de discussion, faire bien sentir ce qu'il était pour elle et sa force. Mais elle dut deviner aussitôt qu'elle avait blessé sa soeur : d'abord en ayant pris une telle détermination sans l'avoir consultée, et en venant la lui jeter à la figure ensuite. HENRI POURRAT, Gaspard des Montagnes, Le Pavillon des amourettes, 1930, page 138. SYNTAXE : Une détermination cruelle, inflexible, irréversible, irrévocable, secrète, soudaine; affirmer, justifier sa détermination; arrêter sa détermination. 3. Par extension. État d'esprit, trait de caractère de celui qui manifeste de la volonté. Avoir, montrer de la détermination; agir avec détermination; faire preuve de détermination; force de détermination. Une détermination immuable illuminait sa face virile (LÉON CLADEL, Ompdrailles, le tombeau des lutteurs, 1879, page 237) : Ø 6. Lambert hocha sa tête rouge et partit en balançant vite ses bras courts, signe d'une détermination farouche, mais rien qu'en apparence, car il était brave homme, toujours de bonne volonté au coup de main. PIERRE HAMP, Vin de Champagne, 1909, page 194. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 1 319. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 2 556, b) 1 151; XXe. siècle : a) 989, b) 2 216.