Dictionnaire en ligne: DISCONVENIR, verbe.

Dictionnaire en ligne: DISCONVENIR, verbe. A.— Absolument. [Correspond à convenir I; le sujet désigne deux ou plusieurs choses] Ne pas s'accorder, ne pas convenir, ne pas être en harmonie. Le lieu et la dame disconvenaient (MAURICE BARRÈS, Le Voyage de Sparte, 1906, page 144) : Ø 1. Il s'agit maintenant de comparer ces deux idées, de savoir si elles conviennent ou disconviennent entre elles, de percevoir le rapport de convenance ou de disconvenance qui les sépare ou qui les lie. VICTOR COUSIN. Histoire de la philosophie du XVIIIe. siècle tome 2, 1829, page 414. — Emploi pronominal réciproque. [En parlant de deux individus, de deux caractères] Ne pas être faits l'un pour l'autre : Ø 2.... cette jeune harmonie n'a que faire de songer si les moustiques et les bipèdes se disconviennent. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 11, 1914-18, page 38. B.— Vieilli. Disconvenir à. [Correspond à convenir II] Ne pas convenir à, déplaire à. C'est surtout sa figure qui me disconvient (BENJAMIN HENRI CONSTANT DE REBECQUE, Journaux intimes, 1804, page 141 ). C.— Disconvenir de ou que. [Correspond à convenir III; le plus souvent à la forme négative; le sujet désigne une personne] Je ne disconviens pas de cela, je n'en disconviens pas. 1. Disconvenir de quelque chose. Ne pas convenir d'une chose, ne pas l'admettre, ne pas la reconnaître. Ce sont là des vérités dont on ne sauroit disconvenir (JEAN-BAPTISTE LAMARCK, Philosophie zoologique, tome 2, 1809, page 278 ). Cela est anormal au premier chef : on n'en peut pas disconvenir (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 436 ). 2. a) (Ne pas) disconvenir que + indicatif (pour indiquer un fait vécu). [Fadette à Landry] : (...) nous ne pouvons pas disconvenir que ma première petite jeunesse a été folle (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, La Petite Fadette, 1849, page 245 ). b) (Ne pas) disconvenir que + ne (explétif) + subjonctif (pour indiquer un fait probable). L'on ne peut disconvenir que ces hommes n'eussent une doctrine, auprès de laquelle notre érudition est bien peu de chose (FRANÇOIS-RENÉ DE CHATEAUBRIAND. Le Génie du christianisme, tome 1, 1803, page 124 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le participe passé adjectivé disconvenu, ue. Qui n'est pas établi à l'avance. De là, ce quelque chose d'alerte et de primesautier, de disconvenu, de subit et de nu qui nous ravit toujours à neuf dans son style [celui de Stendhal] (ANDRÉ GIDE, Journal, 1937, page 1271). Emploi substantival singulier (avec valeur de neutre). Ce qu'il croit sentir en moi de goût pour le particulier, l'étrange et le disconvenu, lui est insupportable (IDEM, ibidem, 1930, page 977). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 58 (disconvenu : 2).