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Fig. 153 Tableau chronologique simplifié des XXIIe et XXIIIe dynasties. inconnu par

Publié le 06/01/2014

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Fig. 153 Tableau chronologique simplifié des XXIIe et XXIIIe dynasties. inconnu par ailleurs, envoyé par Osorkon Ier (Kitchen : 1986, 309), cette expédition malheureuse sonnerait le las d'une politique extérieure qui ne reprendra que sous Osorkon II. La situation ne va probablement pas audelà d'une perte de suzeraineté sur le royaume de Juda : le prince de Byblos, Elibaal, consacre à son tour une statue d'Osorkon Ier à Baalat-Gebal (Paris : 1987, 166). Dans les premières années de son règne, Osorkon Ier poursuit la politique de son père envers les domaines divins, fournissant abondamment les grands clergés du royaume à Memphis, Héliopolis, Hermopolis, Karnak et Bubastis, sa ville natale, où il construit ou reconstruit le temple d'Atoum et celui de Bastet, la déesse éponyme. Il conforte également la position créée par son père autour d'Hérakléopolis en poursuivant les travaux commencés dans le temple d'El-Hibeh et dans celui d'Isis à Atfih. Il fonde un camp militaire pour tenir le assage vers le Fayoum et est aussi présent à Coptos et Abydos. À Karnak, il remplace dans la charge de Grand Prêtre d'Amon son frère Ioupout par l'un de ses propres fils, Chéchonq, qu'il prendra comme corégent vers 890. Cette mesure renforce la légitimité de la nouvelle lignée, puisque le futur Chéchonq II est un petit-fils de Psousennès II par sa mère, Maâtkarê. Malheureusement pour lui, si Chéchonq fit une brillante carrière de Grand Prêtre, il n'eut guère le temps de régner : il mourut avant son père, à l'âge d'environ cinquante ans, alors qu'il n'était encore que corégent. Celui-ci l'enterra à Tanis et ne lui survécut que quelques mois, laissant le trône à un fils qu'il avait eu d'une épouse secondaire, Takélot Ier. Celuii règne de 889 à 874, sans que l'on puisse lui attribuer avec certitude le moindre monument. Son autorité ne araît pas être respectée par son propre frère Iouwelot, qui remplit la charge de Grand Prêtre à Thèbes. urieusement même, son nom n'apparaît pas sur les documents thébains, et il semble que seule la présence e la garnison militaire installée par Osorkon Ier à proximité d'Hérakléopolis empêche Iouwelot d'étendre son utorité plus loin vers le nord. Petit à petit, l'équilibre relatif instauré par les premiers rois tanites et repris par les ubastites se dégrade. Le système des apanages et des alliances par mariage qui visait à coordonner le ouvoir du Nord et celui du Sud se morcelle : les prébendes servent à constituer des féodalités de plus en plus utonomes qui ravivent les vieilles tendances séparatistes. Le règne parallèle des deux petits-fils d'Osorkon Ier, es cousins Osorkon II et Harsiesis, montre que le jeu est de moins en moins facile à mener. L'erreur d'Osorkon II fut d'accepter qu'Harsiesis succédât, même indirectement, à son père Chéchonq II dans la harge de Grand Prêtre d'Amon : il créait ainsi un précédent dangereux de transmission héréditaire, le plus rand risque que pût courir la politique d'équilibre jusqu'ici respectée. Grâce à lui, Harsiesis put penser suivre ne carrière comparable à celle de son père, à la différence près que ce fut lui qui se proclama roi, dès la uatrième année de règne de son cousin. Il adopta une titulature qui faisait de lui un nouveau Pinedjem Ier en e déclarant comme lui l'Horus « Taureau puissant couronné à Thèbes ». Osorkon II, lui, avait établi un rogramme de titulature remontant à Chéchonq Ier, reprenant à sa suite une épithète de Ramsès II pour en faire on nom d'Horus : l'Horus « que Rê a couronné pour en faire le roi des Deux Terres » (Grimal : 1986, 60001)... Cette guerre des titulatures ne donnait pas à Harsiesis plus de pouvoir qu'il n'en avait déjà comme pontife. En revanche, elle limitait celui d'Osorkon II qui fit changer de main le pontificat d'Amon à la mort d'Harsiesis en installant à sa place l'un de ses fils, Nimlot, qui jusque-là tenait la garnison d'Hérakléopolis et le ontificat d'Arsaphès. Il pratiqua la même politique à Memphis, où il imposa un autre de ses fils, le prince héchonq, comme Grand Prêtre de Ptah au détriment de la lignée locale. À Tanis même, il nomme Grand rêtre d'Amon son jeune fils Hornakht qui meurt avant d'avoir atteint dix ans. Le jeune âge de son titulaire ontre clairement la nature purement politique de cette nomination : elle n'avait d'autre but que de regrouper utour de la famille royale les féodalités qui existaient de fait à travers le pays. ous son règne, la XXIIe dynastie brille de son dernier éclat. Le roi embellit le temple de Bastet dans sa ville de ubastis, en en décorant la salle hypostyle et en y ajoutant une cour des fêtes, sur le portique de laquelle il fait eprésenter le jubilé qu'il célèbre en l'an 22 (853). La célébration de cette cérémonie est d'autant plus emarquable qu'elle est pour le moins rare dans cette période troublée. L'étude du texte qui l'accompagne a évélé qu'elle reproduit un modèle de la XVIIIe dynastie, illustré par Amenhotep III à Soleb. Cette reproduction a jusqu'à évoquer une exemption fiscale accordée pour l'occasion aux temples du pays. Que l'on reconnaisse u non une réalité à cette mesure, elle montre que le roi a eu recours à un modèle classique thébain pour sa ête-sed (Kitchen : 1986, 320-322). Cela témoigne certes des liens étroits qui unissent Thèbes et Tanis, mais ussi et surtout de la continuité des institutions, beaucoup plus grande qu'on ne pourrait le croire à l'énoncé des ffrontements politiques qui déchirent l'Égypte depuis deux siècles. sorkon II est aussi présent au moins à Léontopolis, Memphis et Tanis, où il construit une cour en avant du emple d'Amon, dans laquelle on a retrouvé une statue le représentant en stéléphore : sur la stèle est écrit le exte d'une prière qu'il adresse à Amon, lui demandant de confirmer par son oracle la politique qu'il a mise en lace (Paris : 1987, 108). À Thèbes, il construit une chapelle et confirme les privilèges du clergé d'Amon. l'extérieur de l'Égypte, la répartition des forces est en train de changer. Osorkon II poursuit la politique 'alliance avec Byblos de ses prédécesseurs, mais il va devoir tenir compte du pouvoir montant de l'Assyrie. ssurnasirpal II, « le dieu Assur est le gardien du fils aîné », est monté sur le trône en 883. Prototype du onquérant, il étend sans cesse son empire et rapporte dans son palais de Nimroud, à proximité de l'actuelle ossoul, les trophées conquis sur ses ennemis et ses rivaux avec une cruauté complaisamment étalée : « Je bâtis un pilier devant la porte de la ville et j'écorchai tous les chefs qui s'étaient révoltés contre moi et j'étalai leur peau sur le pilier. Certains d'entre eux, je les emmurai dans le pilier, d'autres, je les empalai sur des pieux sur le pilier, d'autres encore je les empalai sur des pieux autour du pilier. J'en écorchai beaucoup à travers mon pays et je drapai leur peau sur les murs (...). Je brûlai beaucoup de prisonniers parmi eux. Je capturai beaucoup de soldats vivants. De certains, je coupai les bras ou les mains; d'autres, je coupai le nez, les oreilles et les extrémités. J'arrachai les yeux de nombreux soldats. Je fis une pile de vivants et une autre de têtes. Je pendis leurs têtes à des arbres autour de la cité... » (Roux : 1985, 257.) l conquiert ainsi le nord de la Mésopotamie, le Moyen Euphrate, puis gagne la Syrie, l'Oronte et la côte 'Amourrou. Son fils Salmanazar III, « le dieu Sulmanu est prééminent », lui succède en 858 et règne jusqu'en 24 : il est donc contemporain d'Osorkon II et de Takélot II. Pendant trente et un ans, il poursuit les guerres xtérieures de son père, cherchant à conquérir définitivement la Syrie du Nord, mais en vain. En effet, sa olitique agressive réussit ce que la diplomatie égyptienne n'était pas arrivée à obtenir. Les royaumes 'Hamath, Damas et Israël s'allient en 853 pour faire front contre l'envahisseur. Byblos et l'Égypte envoient hacune un contingent à la mesure de leurs moyens respectifs : 500 et 1000 hommes. La bataille eut lieu à arqar, sur l'Oronte. Salmanazar III fut peut-être vainqueur, mais son avance était stoppée. Une nouvelle phase e la politique extérieure égyptienne commençait : celle d'un appui aux royaumes de Syro-Palestine, l'ultime empart protégeant la Vallée des appétits grandissants de l'Assyrie. Elle dura moins de vingt ans : le temps que ces royaumes se soumettent à Salmanazar III. Jéhu, monté sur le trône d'Israël en 841, paye tribut à partir de cette date à l'Assyrie, qui se flatte alors de recevoir également l'hommage de l'Égypte. En fait, Salmanazar III n'est pas arrivé à concrétiser son avancée, et les troubles qui éclatent à la fin de son règne, provoquant une véritable guerre civile, vont éloigner l'Assyrie pour presque un siècle de la Syro-Palestine. « L'anarchie libyenne » La succession d'Osorkon II n'est pas, elle non plus, facile : le prince héritier Chéchonq meurt avant son père, et c'est son frère cadet, Takélot II qui monte sur le trône de Tanis à la mort d'Osorkon II. Son règne, qui dure à peu près autant que celui de son père, n'a laissé que des traces minimes à travers le pays. Il n'en va pas de même des pontifes d'Amon. Le demi-frère de Takélot II, Nimlot, avait fait du chemin depuis son installation par Osorkon II. Il avait en particulier réuni sous sa seule autorité Hérakléopolis, dont il avait confié le gouvernement à son fils Ptahoudjânkhef, et Thèbes, et marié sa fille Karoâama Mérytmout à... Takélot II. Il se trouvait ainsi beau-père de son demi-frère et, surtout, père du prince héritier, appelé Osorkon en souvenir de son grand-père. Une paix relative s'installe pendant les dix premières années du règne de Takélot II entre Tanis et Thèbes. Le pharaon réalise même un certain nombre de mariages entre des princesses royales et des dignitaires thébains de vieille souche, de moins en moins enclins à accepter la mainmise de la famille tanite sur les prébendes d'Amon. Les hostilités éclatent à la mort du Grand Prêtre d'Amon en titre, en l'an 11 de Takélot II. Qui allait-on choisir ? 'un des deux fils de Nimlot, Ptahoudjânkhef d'Hérakléopolis et un autre Takélot, ou le prétendant local, un ommé Harsiesis, petit-fils du Grand Prêtre et « roi » Harsiesis ? Takélot II fit un choix que ne pouvaient pas atifier les Thébains, déjà déçus quelque temps auparavant par la nomination d'un fils du roi, jedptahiouefânkh, dans la charge de Deuxième Prophète d'Amon : celui du prince héritier Osorkon. Harsiesis ousse Thèbes à la révolte. Ptahoudjânkhef accepte le choix de Tanis, et le prince Osorkon le confirme dans on commandement d'Hérakléopolis. Puis il quitte sa forteresse d'El-Hibeh pour remonter le fleuve vers hèbes. Il s'assure au passage de la région d'Hermopolis. Arrivé à Karnak, il fait droit à la « plainte » du clergé ontre les révoltés. Non seulement il exécute les insurgés, mais encore il fait brûler leurs corps, les privant ainsi de toute vie éternelle. La révolte est matée par la force. Pendant les quatre années qui suivent, il cherche à s'attacher le clergé thébain par des dons et des confirmations de bénéfices, et tout semble rentrer dans l'ordre. Mais en l'an 15, la guerre civile éclate brutalement et Osorkon trouve pour la décrire dans les Annales qu'il a aissées à Karnak (Caminos : 1958) des termes qui rappellent les pires temps de la Première Période ntermédiaire et soulèvent également des problèmes de datation qui sont loin d'être résolus (Kitchen : 1986, 42 sq.). Quoi qu'il en soit, le conflit dure une dizaine d'années et se termine par une réconciliation générale à hèbes en l'an 24. Il ne s'agit que d'une trêve : moins de deux ans après, les Thébains reprennent la lutte et sorkon perd pied en Haute-Égypte. Le temps pour lui de regagner Tanis, Takélot II était mort, enterré dans un ercueil de remploi dans l'antichambre de la tombe d'Osorkon II, et la place occupée par son jeune frère Chéchonq III. Cette prise de pouvoir, qui fausse le jeu de la succession, déclenche une nouvelle querelle dynastique. Dans les premières années de son règne, Chéchonq III paraît accepté par les Thébains, autant parce qu'il a spolié Osorkon du trône qui lui revenait et qui aurait dangereusement augmenté son autorité que parce qu'il laisse manifestement le clergé de Karnak, décider lui-même du choix du Grand Prêtre d'Amon : Harsiesis réapparaît comme pontife en l'an 6 de Chéchonq III. Une scission se produit pourtant. Elle vient non pas de Thèbes, mais de la famille royale elle-même. En l'an 8, le prince Pétoubastis se proclame roi et fonde une nouvelle dynastie à Léontopolis dans le Delta, la XXIIIe de Manéthon, tout en se réclamant dans sa titulature des rois de la XXIIe. Les deux pharaons vont régner concurremment, chacun avec sa propre éponymie : la coupure n'est plus entre le Nord et le Sud, mais dans le Delta même. Le clergé d'Amon reconnaît très rapidement le nouveau pharaon, dès l'an 12 de Chéchonq III au moins, et accueille en son sein deux de ses fils. Le prince Osorkon, quoique dépouillé par son frère, est le seul à mentionner encore son nom. Il n'a d'ailleurs pas dit son dernier mot. Apparemment réconcilié avec Chéchonq III, il récupère le pontificat d'Amon l'année où Pétoubastis institue son fils (?) Ioupout Ier corégent -- une corégence qui ne durera probablement pas plus de deux ans, Ioupout Ier s'éteignant avec son père : en l'an 22 de Chéchonq III (15 de Pétoubastis), c'est-à-dire 804 avant notre ère. Harsiesis le lui reprend en l'an 25 de Chéchonq III avant de disparaître définitivement en l'an 29. Osorkon est alors maître du terrain pour une dizaine d'années. Les mêmes difficultés étaient survenues entre-temps à Hérakléopolis, où le pouvoir change de mains à la mort de Ptahoudjânkhef, peut-être jusqu'en l'an 39 de Chéchonq III : Hérakléopolis est alors gouvernée par un jeune frère de l'inusable prince Osorkon, le général Bakenptah... Dans le Delta, Chéchonq III, appuyé par son lignage memphite, reste plus puissant que son concurrent de Léontopolis comme le montre son oeuvre à Tanis : la porte monumentale du temple d'Amon qui commémore peut-être sa fête-sed, bien qu'aucun texte ne vienne confirmer cette hypothèse, et aussi la tombe qu'il s'est aménagée dans la nécropole royale. Il construit également à Mendès, Mostaï et jusqu'à Memphis. Fig. 154. Carte politique du Delta vers l'an 800 (d'après Kitchen : 1986, 346). Son autorité ne semble guère toutefois dépasser la branche de Damiette, à condition même d'y inclure le fief inféodé d'Athribis. Dans le Delta central, celui de Bousiris lui rend hommage, ainsi que Saïs et Bouto. Au-delà de la branche de Rosette, tout l'Ouest est tenu par les Libyens. Lorsqu'il meurt, en 773, après cinquante-trois ans de règne, la situation dans le Delta est assez confuse. À Léontopolis, Chéchonq IV a succédé en 793 à Pétoubastis Ier, mais son règne a été éphémère. Osorkon III lui succède en 787 : il est donc contemporain des reize dernières années de Chéchonq III et règne jusqu'en 759. Son autorité est reconnue par la chefferie Mâ de Mendès, c'est-à-dire par son voisin immédiat. l apparaît également à Memphis, et il est plus présent que Chéchonq III en Moyenne-Égypte. À Hérakléopolis, a lignée alliée de la dynastie tanite est encore en place dans les premières années de Chéchonq V, c'est-à-dire ers 766 av. J.-C. Mais Osorkon III arrive à la supplanter en installant son fils Takélot. Il parvient peut-être aussi mettre en place un « roi » d'Hermopolis qui serait le Nimlot que soumettra Pi(ânkh)y plus de trente ans plus ard. a XXIIe dynastie joue un rôle de plus en plus réduit en Thébaïde, où Osorkon III arrive à ce que son fils akélot cumule la charge de Grand Prêtre avec son commandement d'Hérakléopolis : la XXIIIe dynastie a econstitué, au moins en apparence, l'alliance entre Thèbes et la capitale politique. De fait, le clergé d'Amon, le rand Prêtre à part, semble solidement tenu par des Thébains. n 765/764, Osorkon III associe au trône son fils, le Grand Prêtre Takélot. Il meurt six ans plus tard, et Takélot II règne seul très peu de temps : un an ou deux, sa date la plus basse, l'an 8, se situant vers 757. Son oncurrent de Tanis est alors Chéchonq V qui a succédé en 767 à son père, l'éphémère Pimay. Il règne usqu'en 730 et son autorité ne dépasse guère Tell el-Yahoudiyeh. À Tanis, il construit un temple à la triade monienne au nord-est de l'enceinte d'Amon, sans doute à l'emplacement du futur lac sacré. Il y aménage un difice jubilaire que l'on peut donc dater de sa trentième année. u cours de son règne, la situation évolue dans le Delta occidental. Vers 767 se constitue à Saïs une chefferie â, dirigée par un Osorkon, qui étend son pouvoir vers l'ouest au détriment des chefs libyens, vers le nord en bsorbant Bouto, et vers le sud en direction de Memphis. À la fin de son règne et au début de celui de son uccesseur, Osorkon IV, vers 730, Saïs est gouvernée par Tefnakht qui s'est proclamé « Grand Chef des Libou t Grand Prince de l'Ouest » et dont l'autorité couvre tout l'Ouest et la moitié du Delta central. À la mort de héchonq V, son fils Osorkon IV, le dernier représentant de la XXIIe dynastie, ne gouverne que sa propre ville, anis, et Bubastis, et encore : son « royaume » est coupé en deux par la chefferie Mâ de Pharbaïtos, qui lui end théoriquement hommage... ais revenons à la XXIIIe dynastie. Takélot III est monté sur le trône, et sa soeur Chépénoupet Ire est Divine Adoratrice d'Amon : elle partage donc avec lui les privilèges régaliens en Thébaïde. Elle semble même jouer lus ou moins le rôle de Grand Prêtre que Takélot III abandonne pour gouverner le pays. C'est ce que l'on peut éduire de leur association (avec Osorkon III) pour la construction et la décoration de la chapelle d'Osiris héqajet, « Seigneur de l'éternité », à Karnak. Elle est la dernière Divine Adoratrice d'origine libyenne : la prochaine era éthiopienne. En Moyenne-Égypte, Takélot s'est fait remplacer à Hérakléopolis par un nommé eftjaouaouibastet qui épouse une fille de Roudamon, le frère de Takélot III, qui succède à celui-ci en 757 pour n règne tout aussi bref. C'est sous le successeur de ce dernier, Ioupout II, que Peftjaouaouibastet adopte, omme son collègue d'Hermopolis Nimlot, une titulature royale. Ces trois « rois » seront au nombre des dversaires du conquérant éthiopien Pi(ânkh)y qui va mettre fin à « l'anarchie libyenne ». De 757 à 729, oudamon, puis Ioupout II n'ont de pouvoir que dans leur propre royaume, Léontopolis, et à Thèbes : oudamon fait quelques travaux dans la chapelle d'Osiris héqa-djet à Karnak et dans le temple de Medinet abou. orsque le roi de Napata entreprend la conquête de la vallée, la situation politique est à peu près la suivante. 'essentiel des forces du Delta est aux mains de Tefnakht de Saïs, qui a fédéré autour de lui les quatre grandes hefferies Mâ : celles de l'ouest de la branche de Damiette, Sébennytos et Bousiris, celle de Mendès à l'est de a même branche, celle de Pi-Soped, enfin, au sud-est de la branche pélusiaque. Les royaumes d'Athribis et de anis, dirigés par Osorkon IV, le rejoignent, ainsi que celui de Léontopolis, sous l'autorité de Ioupout II qui ntraîne avec lui Thèbes, Hérakléopolis et Hermopolis. Cette apparente union politique n'est due qu'au danger enu du lointain Sud, mais elle conforte le pouvoir montant des Saïtes, qui seront désormais les seuls rivaux es Éthiopiens. Fig. 155 Carte politique du Delta vers 730 (d'après Kitchen : 1986, 367) La tradition artistique La conquête de Pi(ânkh)y va mettre fin à l'une des périodes les plus confuses de l'histoire égyptienne, pour laquelle les historiens n'arrivent pas encore à se dégager d'une masse documentaire très fragmentaire et éparpillée, du fait même du morcellement politique du pays. Les querelles d'éponymie entre ces différents souverains compliquent encore la mise au point d'une datation continue en rendant nécessaire le détour par une prosopographie minutieuse des dignitaires de l'État à travers la documentation funéraire et juridique, qui est loin d'être complète. Ces trois siècles donnent ainsi l'impression d'une pagaille indescriptible, qui n'est le reflet que du désordre politique de l'Égypte. La civilisation elle-même conserve, dans tous les domaines, un niveau qui n'a peut-être plus la grandeur magnifique qu'elle avait atteint sous les Ramsès, mais qui reste d'une très haute qualité. Le Ier millénaire avant notre ère voit l'épanouissement des arts du métal au Proche-Orient et tout

« d'Harsiesis eninstallant àsa place l'undeses fils,Nimlot, quijusque-là tenaitlagarnison d'Hérakléopolis etle pontificat d'Arsaphès.

Ilpratiqua lamême politique àMemphis, oùilimposa unautre deses fils,leprince Chéchonq, commeGrandPrêtredePtah audétriment delalignée locale.

ÀTanis même, ilnomme Grand Prêtre d'Amon sonjeune filsHornakht quimeurt avantd'avoir atteintdixans.

Lejeune âgedeson titulaire montre clairement lanature purement politiquedecette nomination :elle n'avait d'autre butque deregrouper autour delafamille royalelesféodalités quiexistaient defait àtravers lepays. Sous sonrègne, laXXII e dynastie brilledeson dernier éclat.Leroiembellit letemple deBastet danssaville de Bubastis, enendécorant lasalle hypostyle eten yajoutant unecour desfêtes, surleportique delaquelle ilfait représenter lejubilé qu'ilcélèbre enl'an 22(853).

Lacélébration decette cérémonie estd'autant plus remarquable qu'elleestpour lemoins raredans cettepériode troublée.

L'étudedutexte quil'accompagne a révélé qu'elle reproduit unmodèle delaXVIII e dynastie, illustréparAmenhotep IIIàSoleb.

Cettereproduction va jusqu'à évoquer uneexemption fiscaleaccordée pourl'occasion auxtemples dupays.

Quel'onreconnaisse ou non uneréalité àcette mesure, ellemontre queleroi aeu recours àun modèle classique thébainpoursa fête- sed (Kitchen :1986, 320-322).

Celatémoigne certesdesliens étroits quiunissent ThèbesetTanis, mais aussi etsurtout delacontinuité desinstitutions, beaucoupplusgrande qu'onnepourrait lecroire àl'énoncé des affrontements politiquesquidéchirent l'Égyptedepuisdeuxsiècles. Osorkon IIest aussi présent aumoins àLéontopolis, MemphisetTanis, oùilconstruit unecour enavant du temple d'Amon, danslaquelle onaretrouvé unestatue lereprésentant enstéléphore :sur lastèle estécrit le texte d'une prière qu'iladresse àAmon, luidemandant deconfirmer parson oracle lapolitique qu'ilamise en place (Paris :1987, 108).ÀThèbes, ilconstruit unechapelle etconfirme lesprivilèges duclergé d'Amon. À l'extérieur del'Égypte, larépartition desforces estentrain dechanger.

OsorkonIIpoursuit lapolitique d'alliance avecByblos deses prédécesseurs, maisilva devoir tenircompte dupouvoir montant del'Assyrie. Assurnasirpal II,«le dieu Assur estlegardien dufils aîné »,est monté surletrône en883.

Prototype du conquérant, ilétend sanscesse sonempire etrapporte danssonpalais deNimroud, àproximité del'actuelle Mossoul, lestrophées conquissurses ennemis etses rivaux avecunecruauté complaisamment étalée:« Je bâtis unpilier devant laporte delaville etj'écorchai tousleschefs quis'étaient révoltéscontremoietj'étalai leurpeau surlepilier.

Certains d'entreeux,jeles emmurai danslepilier, d'autres, jeles empalaisur des pieux surlepilier, d'autres encorejeles empalai surdes pieux autour dupilier.

J'enécorchaibeaucoup àtravers monpays etjedrapai leurpeau surlesmurs (...).Jebrûlai beaucoup deprisonniersparmi eux.Jecapturai beaucoup desoldats vivants.

Decertains, jecoupai lesbras oules mains; d'autres,je coupai lenez, lesoreilles etles extrémités.

J'arrachailesyeux denombreux soldats.Jefisune piledevivants etune autre detêtes.

Jependis leurstêtes àdes arbres autour delacité...

»(Roux :1985, 257.) Il conquiert ainsilenord delaMésopotamie, leMoyen Euphrate, puisgagne laSyrie, l'Oronte etlacôte d'Amourrou.

SonfilsSalmanazar III,«le dieu Sulmanu estprééminent »,lui succède en858 etrègne jusqu'en 824 :il est donc contemporain d'OsorkonIIet de Takélot II.Pendant trenteetun ans, ilpoursuit lesguerres extérieures deson père, cherchant àconquérir définitivement laSyrie duNord, maisenvain.

Eneffet, sa politique agressive réussitceque ladiplomatie égyptienne n'étaitpasarrivée àobtenir.

Lesroyaumes d'Hamath, DamasetIsraël s'allient en853 pour fairefront contre l'envahisseur.

Byblosetl'Égypte envoient chacune uncontingent àla mesure deleurs moyens respectifs :500 et1000 hommes.

Labataille eutlieu à Qarqar, surl'Oronte.

Salmanazar IIIfut peut-être vainqueur, maissonavance étaitstoppée.

Unenouvelle phase de lapolitique extérieure égyptienne commençait :celle d'unappui auxroyaumes deSyro-Palestine, l'ultime rempart protégeant laVallée desappétits grandissants del'Assyrie.

Elledura moins devingt ans:le temps que ces royaumes sesoumettent àSalmanazar III.Jéhu, monté surletrône d'Israël en841, paye tribut àpartir de cette dateàl'Assyrie, quiseflatte alorsderecevoir également l'hommage del'Égypte.

Enfait, Salmanazar III n'est pasarrivé àconcrétiser sonavancée, etles troubles quiéclatent àla fin de son règne, provoquant une véritable guerrecivile,vontéloigner l'Assyrie pourpresque unsiècle delaSyro-Palestine. « L'anarchie libyenne» La succession d'OsorkonIIn'est pas,ellenon plus, facile :le prince héritier Chéchonq meurtavantsonpère, et c'est sonfrère cadet, Takélot IIqui monte surletrône deTanis àla mort d'Osorkon II.Son règne, quidure àpeu près autant quecelui deson père, n'alaissé quedestraces minimes àtravers lepays.

Iln'en vapas demême des pontifes d'Amon.

Ledemi-frère deTakélot II,Nimlot, avaitfaitduchemin depuissoninstallation par Osorkon II.Ilavait enparticulier réunisoussaseule autorité Hérakléopolis, dontilavait confié legouvernement à son filsPtahoudjânkhef, etThèbes, etmarié safille Karoâama Mérytmout à...Takélot II.Ilse trouvait ainsi beau-père deson demi-frère et,surtout, pèreduprince héritier, appeléOsorkon ensouvenir deson grand-père. Une paixrelative s'installe pendantlesdixpremières annéesdurègne deTakélot IIentre Tanis etThèbes.

Le pharaon réalisemêmeuncertain nombre demariages entredesprincesses royalesetdes dignitaires thébains de vieille souche, demoins enmoins enclins àaccepter lamainmise delafamille tanitesurlesprébendes d'Amon.. »

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