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Vocabulaire: CHÂTEAU, CHÂTEAUX, substantif masculin.

Publié le 11/11/2015

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Vocabulaire: CHÂTEAU, CHÂTEAUX, substantif masculin. A.— FÉODALITÉ. Château fort. Forteresse souvent construite sur une hauteur et/ou difficilement accessible, aux murs flanqués de tours et entourés d'un fossé, servant d'habitation seigneuriale. Château féodal; les ruines du château : Ø 1. Avant que la Révolution eût passé par là, c'était un vaste château avec tours et bastions, pont-levis et fossés, créneaux et plates-formes, vraie place forte qui écrasait de sa masse imposante l'architecture élégante et fleurie de son svelte et gracieux confrère. JULES SANDEAU, Mademoiselle de la Seiglière, 1848, page 24. Ø 2. Les Genêts avaient été, il est vrai, jadis un château, un vrai castel du moyen âge, avec fossés bourbeux, mâchicoulis, pont-levis et créneaux; il avait soutenu des sièges et enduré de longs blocus... PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 1, L'Héritage mystérieux, 1859, page 399. Ø 3. Le lendemain, à la nuit tombante, j'arrivai au château de Murol. La vieille forteresse, tour géante (...) se dresse sur le ciel, brune, crevassée, bosselée, mais ronde, depuis son large pied circulaire jusqu'aux tourelles croulantes de son faîte. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Humble drame, 1883, page 402. SYNTAXE : Grand, vieux château; château gothique, historique, médiéval, royal, seigneurial; château abandonné, délabré, démantelé, détruit, ruiné. La basse cour, la haute cour, le donjon, les fossés, les oubliettes, le pont-levis, les souterrains, les tours du château. 1. Par extension. Forteresse. Le château de Vincennes; la garnison, le gouverneur du château. 2. Spécialement et par analogie. a) HÉRALDIQUE. " Meuble d'armoiries représentant une forteresse flanquée de deux tours rondes, couvertes et crénelées, terminées chacune par une girouette " (Dictionnaire héraldique (CHARLES GRANDMAISON) 1852). Château ouvert, ajouré, maçonné, girouetté, masuré, découvert (Dictionnaire héraldique (CHARLES GRANDMAISON) 1852). Cités (...) venues (...) inscrire allégoriquement leur donjon de sinople ou leur château d'argent dans son champ d'azur [de Guermantes] (MARCEL PROUST, Le Côté de Guermantes 1, 1920, page 14 ). b) MARINE. — Construction élevée située à la proue ou à la poupe des anciens navires et qui faisait office de défense et de protection à l'origine. Château d'avant ou de proue, d'arrière ou de poupe. Les châteaux de poupe des galions de Vera-Cruz (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itinéraire espagnol, 1933, page 43 ). Confer aussi accastillage. — Superstructure établie sur la partie centrale d'un pont supérieur, tenant la largeur du navire. Long château, court château. c) TECHNOLOGIE. Château d'eau. Bâtiment surélevé, en forme de tour surmontée d'un réservoir cylindrique, destiné à fournir l'eau sous pression. — Fontaine de grandes dimensions à bassins multiples. Auprès de nous s'ébruitaient les cascades du château d'eau de la ville (ANDRÉ GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 179 ). B.— 1. Vaste construction de prestige, avec tours ou tourelles, entourée d'un parc avec jardins, pièces d'eau, etc., servant de résidence royale ou seigneuriale. Château de Fontainebleau, de Versailles; châteaux de la Loire; visiter un château (Confer arcade exemple 9). SYNTAXE : Château magnifique; château de la Renaissance, du XVIIIe. siècle; ailes, appartements, cour, grilles, parc, tourelles du château. — Absolument. Le château. La résidence royale. Il [Napoléon] n'était pas monté au château, on l'y avait porté (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 1, 1823, page 432 ). Remarque : Dans la plupart des exemples du XIXe. siècle, il s'agit du château des Tuileries, résidence royale sous la Restauration. · Par métonymie. Le roi, la cour. Nous avons de cette bienveillance du Château des preuves que je vous détaillerai (HENRI BEYLE, DIT STENDHAL, Lucien Leuwen, tome 3, 1836, page 298 ). · La vie de château. Existence très agréable passée dans le luxe, les loisirs et où l'on est servi par une nombreuse domesticité. Vie de château, images de richesse et de bonheur, châtelaine charmante (JULES RENARD, Journal, 1897, page 428 ). Remarque : Chez Balzac, le petit Château désigne la noblesse du faubourg Saint-Germain. Dans le grand salon à la Louis XIV (...) où se trouvait cette société d'élite, la crème de Paris, nommée alors le petit Château (Splendeurs et misères des courtisanes, 1844, page 106). 2. Par extension. a) Maison de maître de grandes dimensions située au milieu d'une vaste propriété. Château flanqué de tourelles. Le château coquet, pavoisé, décoré de balcons en saillie, et riant au soleil avec ses briques rouges, ses colonnes à la rustique (ÉLÉMIR BOURGES, Le Crépuscule des dieux, 1884, page 230) : Ø 4.... et, là-bas, le château, une grande bâtisse de construction moderne, blanche avec des tours trop grêles et ses toits en poivrière, se rapproche à chaque lacis de la route grise. PAUL BOURGET, Le Disciple, 1889, page 106. Ø 5. Ces bois, étendus sur une centaine d'hectares, rejoignaient les deux ailes du château, une ancienne demeure, de style Louis XIII, à l'allure de ce qu'on appelle encore dans certaines campagnes une « maison de noblesse ». ALPHONSE DE CHATEAUBRIANT, Monsieur des Lourdines, 1911, page 5. · Château branlant (confer Jules Sandeau, Sacs et parchemins, 1851, page 19). Par métaphore et au figuré. [En parlant d'une personne, d'une chose] Ce qui semble sur le point de tomber. Le tout [un lit à baldaquin] était si massif et pourtant si peu solide, qu'il donnait l'idée d'un château branlant (EMMANUEL DIEUDONNÉ, COMTE DE LAS CASES, Le Mémorial de Sainte-Hélène, tome 2, 1823, page 272 ). — Par métonymie. Les habitants du château. Tout le château était juché dans la tour et se tassait contre la porte inébranlable (RENÉ TARDIVAUX, DIT BOYLESVE, La Leçon d'amour dans un parc, 1902, page 136 ). b) [Suivi d'un nom propre] Dans le Bordelais, maison de maître dont le domaine est un vignoble. Château Lafite, château Yquem. Par métonymie. [Sans majuscule] Grand cru de ce domaine. Un choix de vins vraiment royal : (...) château-filhot 58 aux hors-d'oeuvre, (...) château-lafite 48 aux entrées (ÉMILE ZOLA, Pot-Bouille, 1882, page 188 ). — Populaire et par plaisanterie. Château-la-pompe. Eau du robinet (présentée comme un grand cru). C.— Domaines du jeu, du symbole, de l'imaginaire. 1. JEUX. · Château de cartes. Construction faite avec des cartes à jouer posées en équilibre sur plusieurs étages. Par analogie Maison de campagne peu solide (confer Dictionnaire de l'Académie Française 1835-1932). [Dans des comparaisons] Ce qui croule facilement. Ruinés (...) Ce qu'avait construit ton père s'est écroulé comme un château de cartes (...) tout y a passé (PAUL VIALAR, Clara et les méchants, 1958, page 239 ). · Château de sable. Construction faite par les enfants au bord de la mer avec le sable humide. Châteaux de sable qu'il élevait (...) à la marée montante pour lutter contre la lame (ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, Les Désirs de Jean Servien, 1882, page 168 ). 2. Domaines de la mystique, de la littérature, de l'onirisme. a) MYSTIQUE. [Par référence au Château de l'âme de Thérèse d'Avila où l'âme juste est comparée à un admirable château que Dieu choisit pour sa demeure; confer Première demeure, chapitre 1] Le château intérieur. Ce grand château de l'âme avec Dieu (PAUL CLAUDEL, Feuilles de saints, 1925, page 661 ). Le château du souvenir (MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 12, 1919-20, page 251 ). La musique de Mozart est une sorte de château magique où l'âme peut encore trouver asile, qui se sent trop malheureuse (JULIEN GREEN, Journal, 1942, page 198 ). b) FOLKLORE. Château de la Belle au bois dormant (d'après le conte de Perrault). Château endormi d'un sommeil magique se réveillant au passage du prince charmant Par métaphore. Le quai d'Orsay, longtemps château de la Belle au bois dormant, s'éveillant à l'activité (CHARLES DE GAULLE, Mémoires de guerre, 1959, page 45 ). — Au figuré. Châteaux en Espagne. Projets, rêves chimériques. Bâtir, faire des châteaux en Espagne locution créée à l'époque des chansons de geste, les fiefs attribués en terre sarrazine devant ensuite être conquis de haute lutte : Ø 6. FLORICOUR. — Le plus court est d'en rire; mais j'avais fait de beaux châteaux en Espagne sur cette rencontre. ROSALIE. — S'il ne s'agit que de châteaux, nous ne sommes pas en reste avec vous, et ceux que nous avons bâtis de notre côté ne le cèdent pas aux vôtres. THÉODORE LECLERCQ, Proverbes dramatiques, Le Désoeuvrement des comédiens, 1835, 6, page 445. c) [Titres d'oeuvres littéraire] Le Château (de Kafka). Le Château de ma mère (de Pagnol). Petits châteaux de Bohême (de Nerval) : « Château de cartes, château de Bohême, château en Espagne, — telles sont les premières stations à parcourir pour tout poëte » (GÉRARD DE NERVAL, Petits châteaux de Bohême, [Œuvres, tome 1] , Paris, Gallimard, 1952 [1853] , page 99) : Ø 7. Puis un château de brique à coins de pierre, Aux vitraux teints de rougeâtres couleurs, Ceint de grands parcs, avec une rivière Baignant ses pieds, qui coule entre des fleurs; Puis une dame, à sa haute fenêtre, Blonde aux yeux noirs, en ses habits anciens, Que, dans une autre existence peut-être, J'ai déjà vue... et dont je me souviens! GÉRARD DE NERVAL, Odelettes, Fantaisie, [Œuvres, tome 1] , Paris, Gallimard, 1952 [1853] , page 48 . Remarque : Le château est soit un symbole de sécurité et de protection, soit un monde mystérieux, fermé, inaccessible et hostile. D'après Dictionnaire des symboles (Jean Chevalier, Alain Gheerbrant, Marian Berlewi) 1969, il figure encore " parmi les symboles de la transcendance : la Jérusalem céleste prend la forme dans les oeuvres d'art, d'un château fort hérissé de tours et de flèches au sommet d'une montagne... Il est censé abriter un pouvoir mystérieux et insaisissable (...). [Il] symbolise la conjonction des désirs. " DÉRIVÉS : Châtelé, -ée, adjectif, HÉRALDIQUE. [Qualifiant une bordure, un lambel] Chargé de plusieurs châteaux. La bordure de Portugal et le lambel d'Artois sont châtelés (Dictionnaire de l'Académie française. 1835-1878). Grand dictionnaire universel du XIXe. siècle (Pierre Larousse) juge le terme " peu usité; on dit plus souvent chargé ou semé suivant le cas ". Présent dans Dictionnaire de l'Académie Française 1798-1878.

« a) H?RALDIQUE.

" Meuble d'armoiries repr?sentant une forteresse flanqu?e de deux tours rondes, couvertes et cr?nel?es, termin?es chacune par une girouette " (Dictionnaire h?raldique (CHARLES GRANDMAISON) 1852). Ch?teau ouvert, ajour?, ma?onn?, girouett?, masur?, d?couvert (Dictionnaire h?raldique (CHARLES GRANDMAISON) 1852).

Cit?s (...) venues (...) inscrire all?goriquement leur donjon de sinople ou leur ch?teau d'argent dans son champ d'azur [de Guermantes] (MARCEL PROUST, Le C?t? de Guermantes 1, 1920, page 14 ).

b) MARINE.

? Construction ?lev?e situ?e ? la proue ou ? la poupe des anciens navires et qui faisait office de d?fense et de protection ? l'origine.

Ch?teau d'avant ou de proue, d'arri?re ou de poupe.

Les ch?teaux de poupe des galions de Vera-Cruz (ALBERT T'SERSTEVENS, L'Itin?raire espagnol, 1933, page 43 ).

Confer aussi accastillage.

? Superstructure ?tablie sur la partie centrale d'un pont sup?rieur, tenant la largeur du navire.

Long ch?teau, court ch?teau.

c) TECHNOLOGIE.

Ch?teau d'eau.

B?timent sur?lev?, en forme de tour surmont?e d'un r?servoir cylindrique, destin? ? fournir l'eau sous pression.

? Fontaine de grandes dimensions ? bassins multiples.

Aupr?s de nous s'?bruitaient les cascades du ch?teau d'eau de la ville (ANDR? GIDE, Les Nourritures terrestres, 1897, page 179 ).

B.? 1.

Vaste construction de prestige, avec tours ou tourelles, entour?e d'un parc avec jardins, pi?ces d'eau, etc., servant de r?sidence royale ou seigneuriale.

Ch?teau de Fontainebleau, de Versailles; ch?teaux de la Loire; visiter un ch?teau (Confer arcade exemple 9).

SYNTAXE?: Ch?teau magnifique; ch?teau de la Renaissance, du XVIIIe.

si?cle; ailes, appartements, cour, grilles, parc, tourelles du ch?teau.

? Absolument.

Le ch?teau.

La r?sidence royale.

Il [Napol?on] n'?tait pas mont? au ch?teau, on l'y avait port? (EMMANUEL DIEUDONN?, COMTE DE LAS CASES, Le M?morial de Sainte-H?l?ne, tome 1, 1823, page 432 ).

Remarque?: Dans la plupart des exemples du XIXe.

si?cle, il s'agit du ch?teau des Tuileries, r?sidence royale sous la Restauration.. »

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