Vocabulaire: CIRQUE, substantif masculin.

Vocabulaire: CIRQUE, substantif masculin. I.— ANTIQUITÉ ROMAINE. Vaste enceinte à ciel ouvert ou tendue d'un velarium, au sol couvert de sable, entourée de gradins, dans laquelle on donnait des jeux publics (courses de chars, combats de fauves, de gladiateurs, etc.) : Ø 1. Les Anciens avaient le plaisir grand, leurs distractions étaient le cirque, les combats des animaux, la vraie mort des hommes, les exécutions des martyrs sur une large échelle. Les lampions de leurs illuminations étaient des chrétiens résineux. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1855, page 201. II.— Moderne. A.— Usuel. JEUX. 1. Piste entourée de gradins abritée dans un bâtiment en maçonnerie ou sous une toile de tente en forme de chapiteau où se donnent des spectacles variés : Ø 2. Cirques fixe. s et cirques voyageurs. Peu d'années après sa création, le cirque fermé et couvert trouva le moyen de devenir nomade. La tente de toile ou « chapiteau » soutenue par un mât central, les gradins démontables, une enceinte formée de matériaux légers, ont permis au cirque de transporter son spectacle de ville en ville. Dès le premier tiers du XIXe. siècle, des troupes équestres se formèrent pour couvrir la France et tout le continent européen, tandis qu'en Angleterre et aux États-Unis grandissait la vogue du cirque-ménagerie aux proportions colossales... Arts et littérature dans la société contemporaine (direction Pierre Abraham) 1935, page 7616. SYNTAXE : Cirque stable, forain, ambulant; cirque équestre; numéro. attraction de cirque; spectacle, bête de cirque. — Par métaphore : Ø 3. Chaque cerveau est comme un cirque, où tourne éternellement un pauvre cheval enfermé. Quels que soient nos efforts, nos détours, nos crochets, la limite est proche et arrondie d'une façon continue, sans saillies imprévues et sans porte sur l'inconnu. Il faut tourner, tourner toujours, par les mêmes idées, les mêmes joies, les mêmes plaisanteries, les mêmes habitudes, les mêmes croyances, les mêmes écoeurements. GUY DE MAUPASSANT, Contes et nouvelles, tome 2, Suicides, 1883, page 825. 2. Par métonymie. Entreprise qui organise ces spectacles. Cirque Pinder. — Spécialement. Cirque espagnol. Arènes où se déroulent les corridas. Les taureaux du cirque espagnol sont toujours tués par les matadors (ALFRED DE VIGNY, Le Journal d'un poète, 1853, page 1308 ). Remarque : On rencontre dans la documentation le substantif masculin cirqueux. Personne appartenant au monde du cirque. Mounnezergues demandait à tout cirqueux qu'il rencontrait si celui-ci ne saurait lui dire où il aurait des chances, lui Mounnezergues, de rencontrer Psermis (Raymond Queneau, Pierrot mon ami, 1942, page 144). 3. Au figuré. Agitation désordonnée, tumultueuse; attitude outrancière. Quel cirque!, faire le cirque, arrête ton cirque! — En particulier. [Employé comme déterminant d'un substantif désignant une personne] De cirque. Dont l'attitude est si outrancière que sa sincérité est douteuse. L'empressement à la servitude de quelques patriotes de cirque (GEORGES CLEMENCEAU, L'Iniquité, 1899, page 257 ). B.— [Par analogie de forme] GÉOGRAPHIE. Plaine de forme plus ou moins circulaire creusée dans les flancs d'un massif montagneux. Glacier de cirque; cirque d'érosion, de collines, de rochers; cirque de Gavarnie : Ø 4. Le Marborée, c'est quelque chose d'indescriptible. Une muraille de glaces, de neiges, de rochers incommensurables entourant un cirque où l'on est mouillé par la chute de cascades de douze cents pieds perpendiculaires. Des ponts de neige sur lesquels passent des caravanes de pâtres et de troupeaux... AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Histoire de ma vie, tome 4, 1855, page 16. — Par extension. Cirque lunaire. Dépression circulaire creusée à la surface de certains astres ou planètes. STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 770. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 553, b) 1 857; XXe. siècle : a) 1 109, b) 1 140.