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Vocabulaire: CLOAQUE, substantif masculin.

Publié le 13/11/2015

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Vocabulaire: CLOAQUE, substantif masculin. A.— Endroit prévu pour servir de réceptacle aux eaux sales et aux immondices. Les filles, (...) vidaient en hâte leurs seaux de toilette, de la vie souillée, gâchée, qui s'en allait au cloaque (ÉMILE ZOLA, Fécondité, 1899, page 74 ). — Spécialement. Galerie souterraine voûtée, en pierre, pour l'écoulement des eaux de pluie et des immondices. Synonyme moderne : égout*.", · En particulier. ARCHÉOLOGIE. substantif féminin ou masculin. La (ou le) grand(e) cloaque de Rome (en latin cloaca maxima). Premier et principal égout de l'ancienne Rome par lequel les eaux pluviales et les ordures de la ville allaient s'écouler dans le Tibre : Ø 1. Quelquefois, l'égout de Paris se mêlait de déborder, (...). Par moments, cet estomac de la civilisation digérait mal, le cloaque refluait dans le gosier de la ville, et Paris avait l'arrière-goût de sa fange. (...); la ville s'indignait que sa boue eût tant d'audace, et n'admettait pas que l'ordure revînt. VICTOR HUGO, Les Misérables, tome 2, 1862, page 514. Remarque : DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) note dans une remarque : " Dans la grande cloaque, le genre étymologique a été conservé par le latin maxima cloaca, qui est le nom de cet égout. Au XVIXVIe. siècle cloaque était tantôt masculin, tantôt féminin; c'est à tort que le masculin l'a emporté, ne fût-ce qu'à cause de cette anomalie d'avoir un même mot de deux genres suivant l'emploi. " On lit dans NOUVEAU DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (JEAN-CHARLES LAVEAUX ) Difficultés 1892 : " L'Académie [1835, Compléments 1842, 1878] le fait féminin en parlant des ouvrages des anciens, (...); et masculin dans toutes les autres acceptions. On ne voit pas trop pourquoi l'Académie a embarrassé la langue de cette distinction frivole. Aujourd'hui, la plupart des auteurs le font masculin dans toutes ses acceptions, et nous pensons qu'on doit les imiter. L'Encyclopédie le fait masculin, même en parlant des cloaques des anciens. " (Noter que Dictionnaire de l'Académie Française 1932 n'enregistre pas l'emploi de cloaque au sens d'égout). · Par métaphore. — Monsieur le Comte, le coeur humain est un cloaque; descendons-y cependant quelquefois, en nous bouchant le nez, pour y recevoir quelques leçons utiles (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, 1786-1805, page 262 ). Il [Pierre] ne s'était jamais senti plongé ainsi dans un cloaque de misère (GUY DE MAUPASSANT, Pierre et Jean, 1888, page 431 ). La Tamise (...) est devenue cet égout énorme, ce cloaque maxime où dégorgent les docks (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 321 ). — Par analogie. ANATOMIE ANIMALE. [Chez certains vertébrés inférieurs, notamment chez les poissons, les reptiles, les oiseaux] Poche située à l'extrémité du tube intestinal et constituant le réceptacle commun aux excrétions des voies digestives et aux produits des voies génitales. L'ouverture, la commissure, la fente, la paroi, les fibres, les muscles, le constricteur, l'intérieur du cloaque; canal qui s'ouvre dans le cloaque; cloaque de la femelle. B.— Par extension. 1. Poche d'eaux sales et stagnantes où croupissent des ordures. Cloaque de boue, de fange et de ténèbres; cloaque gluant et profond, fangeux; la boue des cloaques. Les amas d'eaux stagnantes, les cloaques boueux, les ordures humides (PIERRE CABANIS. Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 34) : Ø 2. Boues, fondrières, cloaques abondaient dans le pays, où, les pluies finies, toute sorte de détritus croupissaient, fermentant et pourrissant sous les premiers soleils. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 114. Remarque : Dans l'exemple suivant, le syntagme rouler au cloaque est synonyme de l'expression tomber, rouler dans le ruisseau (ruisseau désignant ici les eaux sales coulant le long des trottoirs avant d'aller se jeter dans les égouts). Elle [Josine] devenait comme la victime unique (...) que la prostitution roulerait au cloaque (ÉMILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 169). 2. Péjoratif. Endroit, lieu très sale, malsain. Cloaques industriels. Le peuple, celui qui se pourrit dans le cloaque des faubourgs (ÉMILE ZOLA, Le Docteur Pascal, 1893, page 115 ). C.— Emploi métaphorique ou figuré, péjoratif, littéraire (de l'emploi B) [Pour exprimer le caractère immonde du foyer de corruption que constituent certains milieux ou groupes socio-professionnels, certains êtres, etc.] . Cette attitude qui décelait la fille traînée par tous les cloaques des villes (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, Marthe, histoire d'une fille, 1876, page 119 ). Et tandis que sa faux [à la mort] reluit à l'horizon, La vie est un cloaque où tout être patauge (MAURICE ROLLINAT, Les Névroses, 1883, page 348) : Ø 3. Il fallut se noyer l'âme dans les malpropres soucis d'argent, dans la purulence des égoïsmes sollicités, dans le cloaque des poignées de main. LÉON BLOY, La Femme pauvre, 1897, page 218. Ø 4. Objection de Soury à la religion de l'humanité : rien n'est plus vil que l'humanité. Il vaudrait mieux rendre un culte aux chiens, si bons, excellents. Mais quel cloaque dans l'homme. MAURICE BARRÈS, Mes cahiers, tome 3, 1902-03, page 17. SYNTAXE : Le cloaque de l'humanité, de la société, de la presse, des modes; cloaque de vanités et de vices; cloaques d'ignominie, d'impiété et de mauvaises moeurs; cloaque immonde, impur; le cloaque littéraire, parisien. — [En tant que symbole de la pourriture, de la souillure, par opposition à ce qui est propre, pur, intact] Le cloaque. En d'autres termes, je fuis le cloaque et je cherche le sec et le propre, certaine que c'est la loi de mon existence (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 6, 1812-76, page 374 ). Remarque : On rencontre dans la documentation l'adjectif cloaqueux, euse, dans le syntagme bouche cloaqueuse et avec la signification « Bouche d'où ne sortent que des propos dont la bassesse, le caractère immonde... inspirent le dégoût » (correspond à l'emploi figuré et péjoratif de cloaque). Le gorille latin, l'ouistiti parisien, la pétroleuse à teint de limande, le sans-culotte à la bouche cloaqueuse et à la voix de fille, tous ces gens gris tendus vers le mal faire — tromper, voler, b..., resquiller, se défiler, — (...) — ce fumier battu de soleil (fumier de corps et d'âmes), c'était cela dont il recouvrait sa terre, et qui la faisait germer si dru (HENRI DE MONTHERLANT, Les Lépreuses, 1939, page 1507). STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 269. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 632, b) 555; XXe. siècle : a) 388, b) 72. DÉRIVÉS : Cloacal, -ale, -aux, adjectif, ANATOMIE ANIMALE. [Chez certains vertébrés inférieurs, notamment chez les poissons, les reptiles, les oiseaux] Qui est relatif au cloaque et en particulier, qui en fait partie. Région, poche, fente cloacale; orifice cloacal; paroi, membrane cloacale; diverticule, os cloacal; nerfs cloacaux. Par extension. PSYCHANALYSE. Théorie cloacale. " Théorie sexuelle de l'enfant qui méconnaît la distinction du vagin et de l'anus : la femme ne posséderait qu'une cavité et qu'un orifice, confondu avec l'anus, par lequel naîtraient les enfants et se pratiquerait le coït " (Vocabulaire de la psychanalyse (JEAN LAPLANCHE, JEAN-BAPTISTE PONTALIS)). Synonyme : théorie du cloaque.

« nous pensons qu'on doit les imiter.

L'Encyclop?die le fait masculin, m?me en parlant des cloaques des anciens.

" (Noter que Dictionnaire de l'Acad?mie Fran?aise 1932 n'enregistre pas l'emploi de cloaque au sens d'?gout).

? Par m?taphore.

? Monsieur le Comte, le coeur humain est un cloaque; descendons-y cependant quelquefois, en nous bouchant le nez, pour y recevoir quelques le?ons utiles (JOSEPH, COMTE DE MAISTRE, Correspondance, 1786-1805, page 262 ).

Il [Pierre] ne s'?tait jamais senti plong? ainsi dans un cloaque de mis?re (GUY DE MAUPASSANT, Pierre et Jean, 1888, page 431 ).

La Tamise (...) est devenue cet ?gout ?norme, ce cloaque maxime o? d?gorgent les docks (PAUL MORAND, Londres, 1933, page 321 ).

? Par analogie.

ANATOMIE ANIMALE.

[Chez certains vert?br?s inf?rieurs, notamment chez les poissons, les reptiles, les oiseaux] Poche situ?e ? l'extr?mit? du tube intestinal et constituant le r?ceptacle commun aux excr?tions des voies digestives et aux produits des voies g?nitales.

L'ouverture, la commissure, la fente, la paroi, les fibres, les muscles, le constricteur, l'int?rieur du cloaque; canal qui s'ouvre dans le cloaque; cloaque de la femelle.

B.? Par extension.

1.

Poche d'eaux sales et stagnantes o? croupissent des ordures.

Cloaque de boue, de fange et de t?n?bres; cloaque gluant et profond, fangeux; la boue des cloaques.

Les amas d'eaux stagnantes, les cloaques boueux, les ordures humides (PIERRE CABANIS.

Rapports du physique et du moral de l'homme, tome 2, 1808, page 34) : ? 2.

Boues, fondri?res, cloaques abondaient dans le pays, o?, les pluies finies, toute sorte de d?tritus croupissaient, fermentant et pourrissant sous les premiers soleils. JOSEPH DE PESQUIDOUX, Le Livre de raison, 1928, page 114.

Remarque?: Dans l'exemple suivant, le syntagme rouler au cloaque est synonyme de l'expression tomber, rouler dans le ruisseau (ruisseau d?signant ici les eaux sales coulant le long des trottoirs avant d'aller se jeter dans les ?gouts).

Elle [Josine] devenait comme la victime unique (...) que la prostitution roulerait au cloaque (?MILE ZOLA, Travail, tome 1, 1901, page 169).

2.

P?joratif.

Endroit, lieu tr?s sale, malsain.

Cloaques industriels.

Le peuple, celui qui se pourrit dans le. »

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