Vocabulaire: CLUB1, substantif masculin.

Vocabulaire: CLUB1, substantif masculin. A.— Vieux. Société où l'on s'entretenait des affaires publiques ou de questions philosophiques et politiques. Fermer un club. Clubs pour lectures publiques (JULES MICHELET, Journal, 1848, page 692 ). Les clubs sont en permanence pour la nuit, tous armés, barricadés, ne laissant sortir aucun membre, dans la crainte qu'on ne vienne les assassiner (AURORE DUPIN, BARONNE DUDEVANT, DITE GEORGE SAND, Correspondance, tome 3, 1812-76, page 43 ). Club conservateur (ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS, La Vie de Disraëli, 1927, page 332) : Ø 1. Quarante-quatre mille municipalités renfermaient chacune un club de jacobins qui relevait de celui de Paris, soumis lui-même aux ordres des faubourgs. GERMAINE NECKER, BARONNE DE STAËL, Considérations sur les principaux événements de la Révolution française, tome 1 1817, 1817, page 380. — Par analogie. POLITIQUE. néologisme. Groupe de personnes issues de milieux politiques ou professionnels divers, qui organise des réflexions, quelquefois suivies de publications, sur des questions politiques, économiques ou sociales. Club Droit et Démocratie (Quid ? Tout pour tous (DOMINIQUE FRÉMY, MICHÈLE FRÉMY) 1974, Paris, Plon. 1973, page 471 ). B.— Cercle aristocratique. Jockey-club. On se réunit pour jouer, pour parler, pour ne rien dire, pour fumer, pour manger (...) de là le club (HONORÉ DE BALZAC, Œuvres diverses, tome 3, 1850, page 463 ). Le marquis (...) profitant des loisirs que lui faisait sa femme, se hâtait de courir à son club pour y faire une partie d'échecs (PIERRE-ALEXIS, VICOMTE PONSON DU TERRAIL, Rocambole, les drames de Paris, tome 3, Le Club des valets de coeur, 1859, page 254) : Ø 2. Il y a ici un membre de l'Épatant et à son sujet, je remarque l'assurance un peu prétentieuse que donne le club et le ton supérieur que les hommes de club prennent dans leur parlage superficiel de tout. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Journal, 1890, page 1218. Ø 3. J'ai remarqué à ce moment que tout le monde se rencontrait, s'interpellait et conversait, comme dans un club où l'on est heureux de se retrouver entre gens du même monde. ALBERT CAMUS, L'Étranger, 1942, page 1183. — Par ellipse. Fauteuil club ou absolument club. Fauteuil de cuir large et profond. Le fauteuil club, l'atmosphère douillette du salon, m'amollissaient (JULES SIMON, Touchez pas au grisbi, 1953, page 25 ). C.— Association dont les membres ont des goûts, des intérêts ou un but communs. Fonder un club. Nos lectures ont recommencé. Notre petit club se compose de Mérimée, d'Albert Stapfer, d'Amédée Bouffé et de moi (ÉTIENNE-JEAN DELÉCLUZE, Journal, 1828, page 305 ). Des clubs d'épiciers retraités (ARTHUR RIMBAUD, Poésies, À la musique, 1871, page 59 ). Le fameux club de l'ordre qui réunit (...) les principaux négociants et armateurs de Bouville (JEAN-PAUL SARTRE, La Nausée, 1838, page 120) : Ø 4. Dès le collège, immédiatement, nous allons créer un centre où nous puissions nous retrouver. Que pourra être ce centre, un club, un cercle, une société, une académie? Camarades, vous en déciderez. ANATOLE-FRANÇOIS THIBAULT, DIT ANATOLE FRANCE, La Vie en fleur, 1922, page 418. SYNTAXE : Appartenir, s'inscrire à un club; président d'un club. — Par analogie. INSTITUTIONS. Club atomique (GÉNÉRAL ANDRÉ BEAUFRE, Dissuasion et stratégie, 1964, page 109 ). — Spécialement. Association à caractère sportif ou à but touristique. Club sportif. Club Méditerranée (PIERRE DEFERT, Pour une politique du tourisme en France, 1960, page 71 ). Le club de foot-ball s'agrandit chaque jour (HENRI, ALBAN FOURNIER, DIT ALAIN-FOURNIER, Correspondance [avec Jacques Rivière] , 1913, page 337 ). Les promenades du club Alpin (LOUIS ARAGON, Les Beaux quartiers, 1936, page 44 ). Remarque : En ce sens, club fonctionne comme second élément de substantif composés : aéro*-club, automobile-club (confer automobile II a), racing-club, touring-club; ciné-club, photo-club. — Par extension. Club de nuit ou absolument club. Synonyme : boîte de nuit (confer boîte II par extension). C'était le videur d'un club de nuit des faubourgs de la ville (ALBERT CAMUS, Requiem pour une nonne, adapté de William Faulkner, 1956, 2e. partie, 4e. tableau, page 873 ).