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Vocabulaire: CONFUS, -USE, adjectif.

Publié le 17/11/2015

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Vocabulaire: CONFUS, -USE, adjectif. A.— 1. Dont les éléments, les détails, sont disposés sans ordre ou dans un ordre tel qu'il est difficile de les distinguer. Un amas confus; une masse, une foule confuse : Ø 1. M. Monet est certainement l'homme qui a le plus contribué à persuader le public que le mot « impressionnisme » désignait exclusivement une peinture demeurée à l'état de confus rudiment, de vague ébauche. GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, L'Art mod, 1883, page 292. Ø 2. Une époque n'est confuse que pour un esprit confus. La nôtre passe, à cause même de sa richesse, pour un casse-tête. Les uns y pataugent, d'autres s'en écartent en se réfugiant dans le passé... JEAN COCTEAU, Poésie critique, 1, 1959, page 73. SYNTAXE : Un assemblage confus; une agitation, une bousculade, une époque, une forme, l'immensité, une image, une ligne, une lueur, une situation, une végétation confuse; des odeurs, des ombres, des silhouettes, des teintes confuses. Remarque : [Souvent en parlant de sons] Un bruit, un bourdonnement, un chuchotement, un murmure confus; une clameur, une rumeur, une voix confuse; des plaintes confuses : Ø 3. Mon plaisir s'accrut encore quand je commençai à distinguer derrière ce rideau baissé des bruits confus comme on en entend sous la coquille d'un oeuf quand le poussin va sortir. MARCEL PROUST, À l'ombre des jeunes filles en fleurs, 1918, page 447. — DROIT. [En parlant de biens] Synonymes : confondu, réuni en un même tout (Confer Dictionnaire de la langue philosophique (PAUL FOULQUIÉ, RAYMOND SAINT-JEAN) 1962). — En particulier. [En parlant d'entités abstraites ou de leur expression] Dont l'objet ou le sens n'apparaissent pas ou apparaissent mal. Comparez-le [T. Gautier] à Victor Hugo, dont l'oeuvre, touffue et confuse, a des sauts et des duretés de forme (ÉMILE ZOLA, Documents littéraires, Théophile Gautier, 1881, page 121) : Ø 4. Charles marchait comme un homme ivre. Ses jambes allaient devant lui et l'emportaient. Une volonté confuse, impersonnelle et mécanique, le poussait. Rien de lui n'agissait plus en lui. Il ne se rappelait plus, il ne pensait pas. Il sentait seulement sa tête vide, et quelque chose comme le courant qui roule un noyé : c'était tout. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 341. SYNTAXE : Un désir, un pressentiment confus; une angoisse, une aspiration, une connaissance, une crainte, une émotion, une espérance, une idée, une idéologie, une intuition, une (des) impression(s) confuse(s); des raisons confuses. Un (des) rêve(s) confus; des souvenirs confus; des réminiscences confuses. Un bavardage, un langage, un style, un texte, un verbalisme confus; une discussion, une explication, une histoire, une lettre, une prière confuse; des discours confus; des évocations, des paroles confuses. — Par extension, rare. Vague, incertain, parfois jusqu'à induire en erreur. Des faits confus; des dates confuses. Il y a des sincérités si confuses qu'elles sont pires que des mensonges (ALBERT CAMUS, Actuelles I, 1944-48, page 155) : Ø 5. À certaines phrases couvertes qu'il jetait avec intention peut-être, je crus saisir qu'il avait vent confus de quelque chose qui se tramait dans l'air alentour... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupté, tome 2, 1834, page 241. — Littéraire et mélioratif. La louange détend l'être, et lui rend toutes choses suavement confuses (PAUL VALÉRY, Variété III, 1936, page 73) : Ø 6. L'air est tiède et par ma fenêtre ouverte la lune entre et j'écoute le silence immense des cieux. Ô confuse adoration de la création tout entière où fond mon coeur dans une extase sans paroles. ANDRÉ GIDE, La Symphonie pastorale, 1919, page 924. — Emploi comme adverbe : Ø 7. Si, au lieu d'écouter, vous regardez jouer du piano, vous constaterez que le relèvement des doigts se fait souvent d'une façon paresseuse et nonchalante. Certaines touches restent enfoncées qui devraient depuis longtemps être à leur place et les étouffoirs ne s'abaissant pas, trop de cordes vibrent ensemble, le jeu sonne confus... PAUL ROËS, Essai sur la technique du piano, traduit par Marie-Rose Clouzot, 1935, page 49. — Emploi comme substantif. Ce qui est confus : Ø 8.... il n'est point juste de dire que l'expression d'un grand musicien soit « illimitée » (...) il n'est d'illimité en art que le flou, le vague, le confus. Rien de plus précis, de plus arrêté, que le dessin d'un maître comme Beethoven. ROMAIN ROLLAND, Beethoven, tome 1, 1928, page 121. Ø 9. Supposez que notre langue ne nous permette, à nous Français, de n'accepter de nous que des expressions finies, nettement articulées, de ne souffrir que des constructions dont on voit la charpente, notre métaphysique en sera tout influencée. Le passage du confus au net... sera plus laborieux chez nous. PAUL VALÉRY, Regards sur le monde actuel, 1931, page 190. 2. Par métonymie. [En parlant d'animés humains ou de ce qui leur est propre] a) Une oreille confuse; être confus d'esprit (Confer exemple 4) : Ø 10. L'aventure de l'homme est une oscillation continue entre son insatiable volonté de devenir un animal intelligent et son insatiable envie de demeurer un dieu confus. ÉLIE FAURE, L'Esprit des formes, 1927, page 122. Ø 11.... exposer des idées à Augusta était l'exercice le plus vain du monde. Dans son esprit confus et sautillant, les idées glissaient aussitôt vers les limbes de l'indéterminé. ÉMILE HERZOG, DIT ANDRÉ MAUROIS. Lord Byron et le démon de la tendresse, tome 1, 1930, page 272. b) PSYCHIATRIE. Qui souffre de confusion mentale; par métonymie, qui est dû à la confusion mentale. Toutes les fonctions organiques sont troublées dans les cas de manie confuse (DOCTEUR HENRI CODET, Psychiatrie, 1926, page 100 ). — En emploi comme substantif. Malade atteint de confusion mentale : Ø 12. Les troubles relativement légers [...] sont des névroses. Les autres troubles, plus graves [...] sont des psychoses. C'est le cas [...] de ces confus qui piquent une tête sur le trottoir en croyant plonger dans une piscine... HERVÉ BAZIN, La Fin des asiles, 1959, pages 24-25. · Par extension, familier et péjoratif. Dis pauvre confus?... tu n'as rien remarqué? (LOUIS-FERDINAND DESTOUCHES, DIT CÉLINE, Mort à crédit, 1936, page 546 ). B.— [En parlant d'animés humains] 1. Honteux et embarrassé (mais généralement sans que l'on se sente vraiment coupable). Je suis confus, Monsieur, de ne pouvoir mettre à votre disposition que ce logement peu confortable (GEORGES-CHARLES, DIT JORIS-KARL HUYSMANS, En route, tome 2, 1895, page 20 ). Elle s'interrompit, un peu confuse de son égoïsme (HENRI PETIOT, DIT DANIEL-ROPS, Mort, où est ta victoire? 1934, page 70 ). — Par métonymie. Une mine, une pudeur confuse. On éprouve devant l'homme qu'on a été un moment une humiliation confuse (JEAN THARAUD, JÉRÔME THARAUD, La Fête arabe, 1912, page 177 ). Je lâchais la pièce qui trouvait pour la recevoir une main confuse, mais tendue (MARCEL PROUST, Du Côté de chez Swann, 1913, page 53 ). Remarque : Simple formule de politesse. Je suis confuse, mais il va falloir que je vous renvoie tous (Eugène Melchior, vicomte de Vogüé, Les Morts qui parlent, 1899, page 161). 2. Par extension. Touché dans sa modestie, ou simplement embarrassé. Un sourire confus. Lambert. — Vous me voyez confus d'un tel accueil, madame la baronne... Je le dois moins à mon mérite qu'à vos grandes habitudes d'hospitalité!... (EUGÈNE LABICHE, Le Baron de Fourchevif, 1859, 9, page 407 ). Remarque : 1. Confus/confondu (confer confondre). 2. Confus/déconcerté, interdit. " L'homme confus est en proie à la confusion, c'est-à-dire à un trouble intérieur qui confond son esprit. L'homme déconcerté a perdu le concert de sa manière d'être, l'arrangement de sa tenue, l'équilibre de son attitude. L'homme interdit à perdu la parole. C'est ainsi que ces trois mots répondant à l'idée commune de la situation d'un homme embarrassé, le représentent par des traits distincts " (DICTIONNAIRE DE LA LANGUE FRANÇAISE (ÉMILE LITTRÉ) STATISTIQUES : Fréquence absolue littéraire : 3 287. Fréquence relative littéraire : XIXe. siècle : a) 3 887, b) 3 874; XXe. siècle : a) 5 661, b) 5 181.

« pas ou apparaissent mal.

Comparez-le [T.

Gautier] ? Victor Hugo, dont l'oeuvre, touffue et confuse, a des sauts et des duret?s de forme (?MILE ZOLA, Documents litt?raires, Th?ophile Gautier, 1881, page 121) : ? 4.

Charles marchait comme un homme ivre.

Ses jambes allaient devant lui et l'emportaient.

Une volont? confuse, impersonnelle et m?canique, le poussait.

Rien de lui n'agissait plus en lui.

Il ne se rappelait plus, il ne pensait pas.

Il sentait seulement sa t?te vide, et quelque chose comme le courant qui roule un noy?: c'?tait tout. EDMOND DE GONCOURT, JULES DE GONCOURT, Charles Demailly, 1860, page 341.

SYNTAXE?: Un d?sir, un pressentiment confus; une angoisse, une aspiration, une connaissance, une crainte, une ?motion, une esp?rance, une id?e, une id?ologie, une intuition, une (des) impression(s) confuse(s); des raisons confuses.

Un (des) r?ve(s) confus; des souvenirs confus; des r?miniscences confuses.

Un bavardage, un langage, un style, un texte, un verbalisme confus; une discussion, une explication, une histoire, une lettre, une pri?re confuse; des discours confus; des ?vocations, des paroles confuses.

? Par extension, rare.

Vague, incertain, parfois jusqu'? induire en erreur.

Des faits confus; des dates confuses. Il y a des sinc?rit?s si confuses qu'elles sont pires que des mensonges (ALBERT CAMUS, Actuelles I, 1944-48, page 155) : ? 5.

? certaines phrases couvertes qu'il jetait avec intention peut-?tre, je crus saisir qu'il avait vent confus de quelque chose qui se tramait dans l'air alentour... CHARLES-AUGUSTIN SAINTE-BEUVE, Volupt?, tome 2, 1834, page 241.

? Litt?raire et m?lioratif.

La louange d?tend l'?tre, et lui rend toutes choses suavement confuses (PAUL VAL?RY, Vari?t? III, 1936, page 73) : ? 6.

L'air est ti?de et par ma fen?tre ouverte la lune entre et j'?coute le silence immense des cieux.

? confuse adoration de la cr?ation tout enti?re o? fond mon coeur dans une extase sans paroles. ANDR? GIDE, La Symphonie pastorale, 1919, page 924.

? Emploi comme adverbe?: ? 7.

Si, au lieu d'?couter, vous regardez jouer du piano, vous constaterez que le rel?vement des doigts se fait souvent d'une fa?on paresseuse et nonchalante.

Certaines touches restent enfonc?es qui devraient depuis. »

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