ARIA.

Mot italien qui signifie «air». Désigne une mélodie vocale isolée, de longueur variable, chantée par un soliste. D'origine religieuse, l'aria a pris place dans l'opéra dès sa naissance (Orfeo*). Monteverdi voulait en effet briser la monotonie de la récitation musicale (recitar cantando) prônée par les artistes florentins : alors que le récitatif fait avancer l'action, l'aria constitue un moment d'épanchement ou de réflexion. Jusqu'au dix-neuvième siècle, l'aria obéit au principe de l'aria da capo (air avec reprise), inaugurée par Monteverdi (Le Couronnement de Poppée*), et mise au point par le compositeur Alessandro Scarlatti au début du dix-huitième siècle. La mélodie est construite en trois sections : selon le schéma ABA, où la troisième partie consiste en une reprise ornementée de la première, ou bien selon le schéma ABB (récitatif, aria, cabalette), la troisième partie reprenant la deuxième. Wagner fut un des premiers à se révolter contre la tyrannie de l'aria, qui allait de pair avec celle des chanteurs, et qui lui paraissait trahir la vérité dramatique : il fondit progressivement l'aria au récitatif en une sorte d'arioso. Dans l'opéra moderne, l'aria tend à disparaître au profit d'une mélodie continue. V. aussi cavatine, romance.