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Auguste RENOIR: FÊTE ARABE

Publié le 22/12/2010

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auguste

Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919

• Fête arabe, ou La Mosquée • Huile sur toile 73 cm x 92 cm • Signé et daté en bas, à droite, «Renoir 81« • Peint en 1881 • Localisation : Paris, musée d'Orsay • Expositions : Paris, Londres, 1985; Boston, 1986

auguste

« Renoir, sans doute le dernier des grands peintres dont le talent se soit manifesté dans toutes les branches de lapeinture, est parfois négligé comme paysagiste.

Il a passé d'une palette où les verts et les bleus dominaient à desharmonies "en rouge", quand il ramena toutes les autres nuances à cette couleur généreuse.

Les aspects "sublimes"de la nature ne l'ont point tenté et, même quand elle semble soulevée dans ses derniers paysages du Midi par unélan dionysiaque, elle n'accable point l'homme, elle est sa compagne bienveillante.

L'image que Renoir se fait del'espace nous offre cette atmosphère de paradis païen.

Ce que le regard embrasse suffit à l'artiste.

Il n'a rien d'unanalyste, ce magicien généreux et immobile.

De son seul regard, il "charme" les apparences.

Elles se posent sur satoile et s'y prennent à un réseau de poésie.

Il observe avec la vigilance exclusive et infaillible des peintres descavernes à qui leur pas réglé sur celui du gibier avait enseigné à en discerner les plus fugitives attitudes.

Après avoirusé de toutes les ressources de l'impressionnisme par quoi l'espace emprunte la fluidité du temps, Renoir éprouvaque cette vaine poursuite tend à subordonner l'artiste.

Pour Renoir, civilisé occidental, jamais ne s'efface lasuprématie de l'homme, qui seul est capable à la fois de sentir et d'organiser la nature.

Pour exprimer la profondeur,il inventera un milieu idéal où flotteront les objets, selon que la vivacité de leurs tons les éloigne ou les rapproche denous.

En situant les choses par la fermeté de leurs accents, il trouvera, pour des motifs analogues, une réponsepersonnelle aux questions que posaient les cubistes. Si la renommée qui salue en Renoir un des plus grands peintres du nu est trop exclusive, elle lui donne sa valeurauthentique.

Courbet est l'inventeur du type que Renoir réalisera peu à peu : la créature forte, saine, généreuse,dont la peau "prend bien la lumière".

Il échappait à cette superstition du dessin linéaire qui imposait aux corps lasilhouette voulue par la mode et parait les visages d'une suavité idéale.

Les nus de Renoir offriront longtemps uncontraste avec leurs "têtes expressives".

C'est au cours de son voyage en Italie qu'il fixe les traits si distinctifs dontil ne s'écarte plus ; la Baigneuse blonde de 1881 est à la limite imprécise entre deux penchants de notre être : sonregard va bientôt oublier les émotions de la vie humaine, au moment où elle va s'en retourner vers cette mer, dontla nuance des flots effacera la lueur plus sombre qu'y avait allumé le reflet de l'esprit. Les nus de la dernière époque ont suscité des critiques et des enthousiasmes irréductibles.

Il y avait pour Renoirune relation évidente entre la dilatation des formes et la "montée en rouge" qui nuance les corps et les choses.

Bienqu'il y ait dans cette production abondante et éclatante des pages où la vie semble surnager plutôt qu'elle n'animeles êtres, on hésiterait à condamner cette "expérience" suprême d'un génie admirablement honnête.

Quand on vientde revoir après huit années les deux Baigneuses couchées du Louvre, la nuance de nacre rose et non plus le vifincarnat qui nourrit leur peau et la force sereine et palpable qui irradie de leurs flancs et anime les plantes, l'eau,leurs compagnes mêmes et le ciel, on ne doute plus que le vieux créateur infirme n'a pas cessé de nous étonner parses leçons. L'OEUVRELe peintre adopte ici une vue plongeante sur un groupe de spectateurs rassemblés autour de quelques acteursambulants.

La foule compacte est traitée avec des touches blanches, rouges et brunes en pleine pâte, qui créentun effet de frémissement.

Les acteurs au centre de la toile, rendus tout aussi sommairement, gardent leur mystère.Loin de nous faire participer au spectacle, Renoir préfère suggérer une ambiance de fête exotique qui capte notreimagination.

A l'arrière-plan, sur la gauche, une casbah aux murs blancs se profile contre la mer.

« En Algérie j'aidécouvert le blanc.

Tout est blanc, les burnous, les murs, les minarets, la route», écrit Renoir.

En 1882, l'artiste feraun deuxième voyage dans ce pays, où il peindra plusieurs portraits d'Arabes. Pierre-Auguste RENOIR 1841-1919• Fête arabe, ou La Mosquée• Huile sur toile 73 cm x 92 cm• Signé et daté en bas, à droite, «Renoir 81»• Peint en 1881• Localisation : Paris, musée d'Orsay• Expositions : Paris, Londres, 1985; Boston, 1986 LÀ CRITIQUEUne ébauche d'un grouillement d'Arabes à Alger ne rend qu'insuffisamment le mouvement polychrome de ces foulesorientales», écrit Gustave Kahn. L'HISTOIREAcheté à l'artiste par Durand-Ruel en 1892, le tableau a été vendu à Monet en 1900.

Après avoir fait partie de lacollection de Michel Monet, il a appartenu à Wildenstein, puis à Mme Margaret Thompson Biddle.

La fondation Biddleen a fait don au Jeu de Paume en 1957.

Il a été transféré au musée d'Orsay en 1986. LA COTEOn peut acheter un Renoir entre 55000 FF (10000 dollars) et 43 millions de francs français (8 millions de dollars).Une toile de la même époque, Petite-fille algérienne, a changé de main pour 6,49 millions de francs français (1,2. »

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