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bestiaire.

Publié le 08/05/2013

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bestiaire. 1 PRÉSENTATION bestiaire, type d'ouvrage rassemblant des descriptions d'animaux réels et imaginaires utilisées dans un but d'enseignement de la morale chrétienne. Apparus au cours de l'Antiquité, les bestiaires ont connu un succès notable entre le XIIe et le milieu du XIIIe siècle, notamment en Angleterre et dans le nord de la France. 2 ORIGINES 2.1 Physiologus, le premier bestiaire Le plus ancien bestiaire, par ailleurs principale source des bestiaires médiévaux, est le Physiologus (le Naturaliste), oeuvre anonyme rédigée en grec à Alexandrie au milieu du IIe siècle. Il regroupe, outre plusieurs notices consacrées aux pierres et aux plantes, quelque cinquante descriptions d'animaux, chacune d'entre elle étant mise en relation avec des citations bibliques. Chaque notice présente ainsi deux volets, le premier consacré à la description des particularités physiques et comportementales de l'animal, le second les reliant à des extraits de textes saints dans le but de produire un message instructif destiné à l'édification des croyants. Dans le Physiologus, le lion, la panthère, le crocodile, l'éléphant et toutes sortes d'animaux sauvages d'Orient voisinent avec le cerf, le corbeau, l'aigle, la tourterelle ou la belette. On y trouve également des animaux mythiques et fantastiques à l'image de la licorne, du dragon et du phénix -- certains d'entre eux possédant la particularité d'être hybrides, tels la sirène, le griffon ou le centaure --, ou encore des insectes, telle la fourmi. L'ouvrage, qui se détourne de toute visée scientifique, fait l'objet de traductions dans un grand nombre de langues, dont le latin au 2.2 IVe siècle, qui lui assurent diffusion et popularité aussi bien en Orient qu'en Occident. Les Étymologies L'autre source majeure des bestiaires médiévaux est le livre XII des Étymologies, oeuvre publiée au VIIe siècle par Isidore de Séville dans le but d'établir une synthèse du savoir de l'Antiquité en s'appuyant, au travers de vingt volumes, sur une analyse étymologique des mots. Les informations relatives aux animaux contenues dans cet ouvrage, présentées avec une volonté de classification des espèces citées, se basent en partie sur celles figurant dans l' Histoire naturelle de l'auteur latin Pline l'Ancien (Ier siècle) ou dans les oeuvres d'Ovide ou de Virgile. Proposant une approche plus rigoureuse que le Physiologus, l'ouvrage se signale également par la mise en doute de certaines légendes véhiculées par ce dernier. 3 L'ÂGE D'OR DES BESTIAIRES 3.1 Des ouvrages richement illustrés À partir du XIIe siècle, l'Angleterre puis la Normandie et le nord de la France connaissent un vif intérêt pour le genre du bestiaire. Directement inspirés du Physiologus, divers manuscrits enluminés sont alors réalisés, certains en latin, à l'usage des ecclésiastiques, d'autres en langue vulgaire. Les illustrations qui s'y déploient poursuivent une tradition de représentation des figures animales déjà connue au travers des Bibles illustrées ou des dessins peuplant les marges de manuscrits. Les figures dépeintes dans les vignettes des bestiaires conduisent en outre à l'élaboration d'un répertoire symbolique, qui inspire très fortement les sculpteurs et guide leur main dans l'ornementation des édifices romans puis gothiques. Le premier des bestiaires de langue française est l'oeuvre du clerc Philippe de Thaon. L'ouvrage, rédigé en Angleterre à partir de 1121, comprend plus de trois mille vers rimés et répartit les animaux en emblèmes de Dieu, de l'homme ou du diable. Trois ouvrages marquent les décennies suivantes : les Bestiaires de Gervaise, de Guillaume le Clerc de Normandie et de Pierre de Beauvais. Le Bestiaire divin de Guillaume le Clerc, en vers, date, tout comme l'ouvrage de Gervaise, des environs de 1210. Il apparaît comme celui de ces textes où le talent littéraire de l'auteur se déploie avec le plus de force. Celui de Pierre de Beauvais existe sous la forme de deux versions en prose, l'une de trente-huit notices, l'autre, s'inspirant de sources diverses, en comportant soixante-et-onze. 3.2 Un répertoire symbolique chrétien Les représentations des animaux, réels ou imaginaires, que l'on trouve dans les bestiaires sont prétexte à développer les thématiques et la morale chrétiennes au travers de figures symboliques fortes. Ainsi, même les caractéristiques physiques et comportementales (désignées sous le terme de « natures «) des animaux réels sont pétries de croyances héritées des auteurs antiques ou inspirées par les récits fabuleux venus d'Orient. Du cerf, il est ainsi dit qu'il débusque les serpents dans leur trou et les dévore pour reprendre des forces -- une description héritée du Physiologus --, ce qui fait de lui, dans l'imagerie des bestiaires, un symbole de Jésus-Christ ayant vaincu le diable. De façon générale, tous les animaux à symbolique positive sont traités sous l'angle de la christologie. Parmi les thèmes les plus fréquemment abordés, celui de la Résurrection occupe une place de premier ordre. La légende du phénix, qui renaît de ses cendres trois jours après sa mort, en est l'une des principales allégories. Mais la capacité du lion, placé au sommet de la hiérarchie des animaux sauvages, à redonner vie à ses petits mort-nés grâce à son souffle, illustre le même thème -- de même que la repousse annuelle des bois du cerf. Le pélican se perce quant à lui le flanc de son bec, et son sang versé nourrit ses petits affamés, référence directe au Christ ayant versé son sang pour sauver les hommes. La licorne est elle aussi un attribut christique, le récit de sa mise à mort par les chasseurs symbolisant la Passion. Pour sa part, la fable relative à l'aigle, qui s'approche du soleil pour s'y brûler les ailes avant de se plonger trois fois dans une source d'eau pure, incarne le renouvellement que procure le baptême. À l'opposé, un certain nombre d'animaux symbolisent les forces maléfiques. Ainsi le loup, par exemple, est clairement lié à la figure du diable, de même que le renard, dit rusé et fourbe. Le léopard, quant à lui, hérite tous les traits mauvais attribués au lion lors des premiers temps du christianisme : représenté comme une sorte de lion dégradé, progéniture bâtarde de la lionne et du mâle de la panthère, il est associé à Satan et sa gueule rappelle l'entrée de l'enfer. Il est toutefois à noter que certains animaux, loin de livrer des allégories univoques, présentent des caractéristiques ambivalentes, à l'exemple du chien qui peut figurer, selon l'angle envisagé, un pécheur ou un prédicateur de la Parole divine. 4 DÉVELOPPEMENTS ULTÉRIEURS DU GENRE Le genre du bestiaire moralisé disparaît vers le milieu du XIIIe siècle. Il donne naissance à des variations réalisées dans une optique laïque, telle celle élaborée vers 1245 par Richard de Fournival (v. 1200-v. 1250) dans le Bestiaire d'amour, qui fait usage de la structure propre au bestiaire pour aborder des thèmes en rapport avec l'amour courtois. D'autre part, l'époque, qui voit la redécouverte d'Aristote (auteur d'une Histoire des animaux) au travers de traductions et d'adaptations en langue arabe, est soucieuse d'une approche plus scientifique du monde animalier. Cette tendance a pour conséquence la production d'ouvrages à vocation encyclopédique, à l'image du Livre du Trésor (Li livres dou Tresor) rédigé en 1266 par l'écrivain florentin Brunetto Latini. L'influence du bestiaire médiéval a laissé une empreinte forte dans la culture occidentale, qui s'illustre notamment, en littérature, dans les oeuvres de Jules Renard ( Histoires naturelles, 1896-1910) ou de Guillaume Apollinaire (le Bestiaire ou Cortège d'Orphée, 1911). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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Il donne naissance à des variations réalisées dans une optique laïque, telle celle élaborée vers 1245 par Richard de Fournival (v.

1200-v.

1250) dans le Bestiaire d’amour, qui fait usage de la structure propre au bestiaire pour aborder des thèmes en rapport avec l’amour courtois.

D’autre part, l’époque, qui voit la redécouverte d’Aristote (auteur d’une Histoire des animaux ) au travers de traductions et d’adaptations en langue arabe, est soucieuse d’une approche plus scientifique du monde animalier.

Cette tendance a pour conséquence la production d’ouvrages à vocation encyclopédique, à l’image du Livre du Trésor (Li livres dou Tresor) rédigé en 1266 par l’écrivain florentin Brunetto Latini. L’influence du bestiaire médiéval a laissé une empreinte forte dans la culture occidentale, qui s’illustre notamment, en littérature, dans les œuvres de Jules Renard ( Histoires naturelles, 1896-1910) ou de Guillaume Apollinaire ( le Bestiaire ou Cortège d’Orphée, 1911). Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation.

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