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Bhoutan

Publié le 11/04/2013

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1 PRÉSENTATION

Bhoutan, en dzongkha Druk-Yul, pays d’Asie situé dans l’Himalaya. Sa capitale est Thimphou.

Le Bhoutan est limité au nord et au nord-ouest par la région autonome chinoise du Tibet et à l’est, au sud et au sud-ouest par l’Inde.

2 LE PAYS ET SES RESSOURCES

Le Bhoutan s’étend sur 47 000 km². Il est en quasi-totalité occupé par les montagnes. D’ouest en est, et du nord au sud, se trouve le Haut Himalaya, moins élevé qu’au Népal et au Tibet. Néanmoins, le Bhoutan possède deux sommets à plus de 7 000 m, le Chomo Lari (7 314 m) et le Kula Kangri (7 554 m). Une région de hauts plateaux et de montagnes s’étend ensuite vers le sud, c’est le Moyen-Himalaya, traversé du nord au sud par un massif médian, les Blacks Mountains qui culminent à 5 000 m d’altitude. Le Sud est formé par la plaine des Duars et un rebord montagneux qui surplombe l’Assam. Les rivières qui traversent le Bhoutan, dont aucune n’est navigable, se dirigent vers le sud pour se jeter dans le Brahmapoutre, en Inde.

Tropical humide dans la plaine des Duars, le climat se tempère dans les vallées montagneuses, avec des hivers froids et des étés chauds. La moyenne pluviométrique annuelle est considérable, passant de 1 520 mm dans les vallées montagneuses à plus de 5 080 mm dans la plaine des Duars, ce qui rend cette zone très inhospitalière. Plus des deux tiers du pays (70 p. 100) sont recouverts de forêts. La faune est variée : éléphants, léopards, tigres, cerfs et ours. Le pays dispose par ailleurs de ressources minérales telles que le cuivre, le gypse, le minerai de fer, le calcaire, le plomb, le charbon et la dolomie ; l’exploitation à des fins commerciales est cependant très restreinte.

3 POPULATION ET SOCIÉTÉ

En 2008, la population du Bhoutan était estimée à 682 321 habitants. Les Bhotias, dont la plupart habitent l’est du pays, constituent l’ethnie la plus nombreuse (60 p. 100 de la population). Les Népalais représentent la minorité la plus importante (35 p. 100 de la population).

Les langues officielles sont le dzonkha, un dialecte tibétain, le népali et l’indien. Les religions pratiquées sont le bouddhisme lamaïste tantrique du Mahayana (70 p. 100 de la population) — le Bhoutan compte de nombreux monastères et environ 6 000 moines —, l’hindouisme (25 p. 100) et l’islam (5 p. 100). Bien que tous les enfants soient censés suivre onze années de scolarisation, rares sont ceux qui fréquentent l’école. 47,3 p. 100 de la population sait lire et écrire.

4 INSTITUTIONS ET VIE POLITIQUE

Le Bhoutan est une monarchie héréditaire. Le roi, Jigme Singye Wangchuk, au pouvoir depuis 1972, est assisté par le Conseil royal, dont il nomme les membres. Théoriquement, c’est l’Assemblée nationale (Tsongdu) qui détient le pouvoir législatif ; 106 des 151 membres sont élus par le peuple, les autres sont choisis par le roi ou élus indirectement. Le pays est divisé en 20 districts (dzongkhas) dirigés par des gouverneurs.

5 ÉCONOMIE

L’économie du Bhoutan est essentiellement agricole. L’agriculture emploie 93 p. 100 de la population. Les terres cultivées (9 p. 100 du territoire) sont souvent étagées en terrasses et irriguées. Le riz pousse dans les fonds de vallées jusqu’à 2 800 m d’altitude selon l’exposition, le blé jusqu’à 3 000 m ; viennent ensuite le maïs et les pommes de terre qui peuvent être plantés jusqu’à 4 000 m d’altitude ; ils constituent les principales cultures. La cardamome et les fruits, tels que les pommes, les poires et les prunes, sont destinés à l’exportation. Les Bhoutanais pratiquent l’élevage de bovins, de yacks et de moutons. Des industries légères (textile, ciment, allumettes et boissons alcoolisées) ont été développées. Le potentiel hydroélectrique est exploité en commun avec l’Inde. La production de la centrale hydroélectrique de Chukka est presque entièrement exportée vers l’Inde.

En 1968, le Bhoutan s’est ouvert au tourisme. En 2006, 17 000 visiteurs se sont rendus dans le pays ; le tourisme représente depuis lors la principale source de devises. Le pays ne dispose pas de voies ferrées, mais en 2003, 8 050 km de routes reliaient différentes villes du pays entre elles. Des vols réguliers assurent par ailleurs la liaison entre le Bhoutan et l’Inde, le Bangladesh, le Népal et la Thaïlande. La monnaie est le ngultrum, divisé en 100 chetrums, la roupie indienne est d’usage courant.

6 HISTOIRE

Converti au bouddhisme au viie siècle, le Bhoutan est dominé par les Bhotias venus du Tibet voisin à partir du ixe siècle. De 1300 à 1600, l’histoire du Bhoutan est traversée par des conflits entre les diverses élites. Au xviie siècle, le lama tibétain Zhabs-drung Ngag-dbangr nam-rgyal, reconnu comme l’incarnation du fondateur du monastère de Brug, le plus important du pays, affirme son autorité et met en place la hiérarchie religieuse et civile qui donne son ossature au pays jusqu’à l’avènement de la monarchie. Il institue la fonction de régent en charge du pouvoir temporel, conservant pour lui-même et ses réincarnations successives le pouvoir spirituel. Le Bhoutan mène alors une politique agressive à l’égard de principautés voisines qui s’étaient placées sous la protection de la Compagnie britannique des Indes occidentales. En 1772, un premier conflit éclate. L’annexion de l’Assam par les Britanniques en 1826 aggrave les tensions frontalières, et une nouvelle guerre se produit en 1864. La paix est signée l’année suivante ; le Bhoutan est contraint de céder des territoires du Terai aux Anglais en échange d’une pension annuelle. Depuis 1907, le Bhoutan est une monarchie. En 1910, un traité conclu avec la Grande-Bretagne place le Bhoutan sous protectorat anglais. L’autonomie interne du pays est garantie en échange du contrôle des relations extérieures et de la défense. Ce traité est prorogé par l’Inde le 6 août 1949. Depuis, l’Inde est omniprésente dans la vie du Bhoutan qui joue un peu le rôle d’un État-tampon entre les deux grands voisins que sont l’Inde et la Chine. Les fonctionnaires indiens représentent 55 p. 100 de la fonction publique bhoutanaise. Les 496 km de routes goudronnées ont été construits par l’Inde, qui exploite en commun le potentiel hydroélectrique du pays. Les revendications territoriales de la Chine et la querelle au sujet des réfugiés tibétains, en 1959, ont amené le Bhoutan et l’Inde à resserrer leurs relations (aides économiques, assistance militaire, représentation diplomatique).

En 1971, le Bhoutan adhère à l’Organisation des Nations unies (ONU) et au mouvement des pays non-alignés en 1973. L’annexion du Sikkim par l’Inde en 1975 inquiète la classe dirigeante bhoutanaise, qui craint de connaître le même sort. Les réformes sociales et économiques entreprises par le roi Jigme Dorji Wangchuk de 1952 à 1972 sont poursuivies par son fils, le roi Jigme Singye Wangchuk. Cette politique rencontre de violentes oppositions : assassinat du Premier ministre en 1964, tentative d’assassinat du roi en 1974, rébellion d’une partie de la communauté népalaise en 1990-1991 qui refuse l’usage du dzongkha comme langue administrative.

En juillet 1997 se tient la huitième rencontre internationale népalo-bhoutanaise. Elle porte sur le sort réservé aux 100 000 Bhoutanais, d’origine népalaise, réfugiés au Népal. Aucune avancée réelle n’est alors constatée, les autorités bhoutanaises considérant que ces réfugiés ont volontairement quitté le pays, renonçant ainsi à leur nationalité. Il faut attendre 2000 pour que le Népal et le Bhoutan parviennent à un accord sur le processus de recensement des réfugiés, mais cela ne débouche pas pour autant sur leur rapatriement. En décembre 2003, l’armée du Bhoutan lance une vaste offensive contre les rebelles du Front de libération de l’Assam et du Front national démocratique du Bodoland. Ces rebelles séparatistes assamais (l’Assam est un État du nord-est de l’Inde) utilisent en effet le sol du Bhoutan depuis plusieurs années pour mener leurs incursions contre l’Inde. En décembre 2004, le Parlement vote une loi qui interdit la vente du tabac sur tout le territoire. Le Bhoutan est ainsi l’un des premiers pays à s’opposer à la cigarette, introduite dans le royaume dans les années 1960.

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