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CHAMPAIGNE Philippe de : EX-VOTO DE 1662 (analyse)

Publié le 16/09/2012

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Son langage, quiva à l'essentiel, est à rapprocher du naturalisme propre auxécoles nordiques (Champaigne vécut à Bruxelles dix-neuf années durant) ; quant à la gamme chromatique, elle est faite de blancs, de marrons et de gris sur lesquels se détachent des touches de couleurs vives...

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« CHAMPAIGNEPhilippe de EX-VOTO DE 1662 1662 Peintre français Biographie N^Philippe de Champaigne (Bruxelles 1602-Paris 1674), après quelques expériences de jeunesse dans le cercle de la peinture flamande de paysage, arrive àParis en 1621. Après un court passage dans l'atelierde Georges Lallemant, Champaigne acquiert la charge de peintre de la reine mère, Marie de Médicis. Ilgagne les faveurs de Louis XIII et de Richelieu etplus tard celles de la reine Anne et de Mazarin,grands amateurs d'art. Grâce à la protection et au patronage de la cour, ilreçoit d'importantes commandes offi cielles,comme la décoration de l'église de la Sorbonne (1641-1644), du château de Vm- cennes et du palais des Tuileries. Dès 1643, il est en contact avec l'abbayede Port-Royal, foyer du jansénisme.

On désigne sous ce nom un vaste courant religieux opposé pendant tout lexvif siècle et au- delà, à la hiérarchie catholique défendue par les jésuites. Dans une vision assez pessimiste de l'homme, le jansénisme enseigne une grande austérité des mœurs et de la pratique religieuse. L'homme doit s'en remettre entiè rement à la grâce de Dieu, qui seul dispose de son salut. De religieuse, lacontestation, essentiellement animée par Biaise Pascal et l'abbaye de Port-Royal dirigée par la famille Arnaud, devint politique. Louis XIV inter vint et fit raser l'abbaye (1709). Champaigne fut parmi les fondateurs de l'Académie royale de France où il soutenait, dans les débats théoriques, lasupériorité du dessin sur lacouleur. Analyse >^La genèse de ce tableau et les moyens d'ex pression choisis sont indissociables de l'expé rience janséniste du peintre ; par ailleurs, la forme adoptée, celle de l'ex-voto, souligne qu'il MUSEE DU LOUVRE PARIS XVHe siècle Toile 165 x229 cm s'agit d'une œuvre de dévotion et de reconnais sance. L'inscription latine quiapparaît sur la gauche raconte lamiraculeuse guérison de sœur Catherine.

L'artiste n'a pas voulu représenter le prodige au moment de son accomplissement mais apréféré saisir l'instant où mère Agnès al'intui tion du miracle.

Le thème choisi est profondé mentintériorisé ; Philippe de Champagneréussit à exprimer le caractère sacré de l'événement par lebiais de procédés tout à fait naturels, et il rend sensible l'enveloppante atmosphère mystique grâce à la lumière, au cadre, aux objets. Son langage, qui va àl'essentiel, est à rappro cher du naturalisme propre aux écoles nordiques (Champaigne vécut àBruxelles dix-neuf années durant) ; quant à la gamme chromatique, elle est faite deblancs,de marrons et de gris sur lesquels se détachent des touches de couleurs vives. La scène est comme arrêtée; les religieuses, s'abstenant de touteémotivité facile,expriment une foi austère mais profonde telle que l'ensei gnait le jansénisme. L'œuvre Q L'œuvre fut exécutée par l'artiste après laguéri- son miraculeuse de sa fille Catherine. Celle-ci, tombée gravement malade le 12 octobre 1660 et restée paralysée, retrouva miraculeusement lasanté suite àune «neuvaine »faite par la communauté janséniste de Port-Royal près de Paris, où Catherine était religieuse. Le 6 janvier 1662, mère Agnès, au moment où elle se trouvait en prière auprès de la malade, eut la révélation que Dieu l'exaucerait : le jour suivant, sœur Catherine recommençait à marcher. Ayant pris connaissance de l'événement le 12 janvier, Philippe de Champaigne exécuta letableau, sans hésitations comme l'attestent les études prépa ratoires, etl'offrit àl'abbaye de Port-Royal. Photo R.M.N. S Nardini Editore, 1991.

VPC Larousse-Laffont pour l'édition française, 1991. ..;'. »

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