LE CHARLATAN de Pietro Falca, dit Longhi

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1 LE CHARlATAN 1757 Peintre italien Biographie ;(l:} Pietro Falca, dit Longhi, est né à Venise en 170~ ; il embrasse la Ca:rrière artistique, poussé par son père ; un orfèvre renommé.

Le nom du peintre apparaît pour la première fois dans un document de 1732, où il est cité comme l'auteur du retable San Pellegrino condamné au supplice, destiné à l'église San Pellegrino.

Pietro Longhi est également men­ tionné dans la Fraglia («corporation») des peintres vénitiens , de 1737 à 1773.

Il travaille principalement pour l'aristocratie locale ! les Segredo, les Grimani, les Michiel et surtout les Pisani, qui lui confient en 1763 la direc­ tion de la nouvelle académie de Dessin et Gravure.

L'artiste décède en 1785 , du «mal de poitrine »< Pietro Longhi fut le plus illustre représen­ tant de la peinture vénitienne au xvme siè­ cle.

Après s'être consacré, durant les premiè­ res années de sa carrière, à la peinture religieuse puis aux compositions historiques sous la conduite de son maître Antonio Balestra , il devient avec Guardi, vers 1750 , le chroniqueur le plus fidèle et le plus lucide de son temps .

n a su illustrer avec une ironie désenchantée quelques-uns des aspects les plus intéressants de la vie vénitienne de l 'époque.

Longhi fut très admiré par ses contemporains ' avec lesquels il entretint le plus souvent d'excellentes relations.

Au nombre d~ ses amis figurait notamment )() .

La renommée dÇl Longhi passa Jes frontières , s'étendant jusqu'en France 0~ 1 à l'instar de Watteau, il bénéficia des largesses de Mariette, célèbre collectionneur.

© N ard ini Ed it ore , 1993 .

VPC Lar ou sse -La ffo nt pou r l'éditi on f rançaise 1993 xvme siècle École vénitienne Huile sur toile 63 x 50 cm Analyse • Le tableau représente un charlatan qui, per­ ché sur une table, charme par s es boniments un groupe de femmes.

Derrière lui est dressé un petit théâtre de marionnettes, spectacle assez courant à Venise au XVIIIe siècle.

Au premier plan se tiennent deux nobles ; travestis, ils por­ tent des vêtements carnavalesques, typiquement XVIIIe.

Le Charlatan appartient à une importante série de toiles , toutes consacrées aux fêtes mas­ quées et aux spectacles de rues montés - sou­ vent sous les arcades du palais des Do ges -par les acteurs, les devins, les charlatans et les chiro­ manciens : ces divertissements étaient destinés avant tout à l'aristocratie locale et aux étrangers venus visiter Venise.

Le Charlatan reflète l'évolutio n de Longhi dans la seconde moitié du XVIII e siècle : tenté d'aban­ donner la palette lumineuse, en vogue depuis Rosalba Carriera, il est de plus en plus attiré par des tons franchement bruns, éta l és à coups de pinceau très rapides.

Sans doute faut-il y voir l'influence de Rembrandt , dont Bartolomeo N a zari avait fait connaître le travail aux Véni­ tiens lors de son sé jour dans leur ville.

L ' œuvre C Le tabl eau est sign é e t dat é en bas à droite : LONGH I PIN[XIJT.

1757.

Après avoir appartenu à Teodoro Carr er, L e Charlatan a été légué au mus ée Carrer , en m ê me temps que tout e la collection.

Il se tro uve aujourd 'hui au mu sée C a' Rezzonico , ancien palais ve n du par les héritiers e n 1935 à la commun e v é nitienne qui en fit plus tard un musée destiné à re c evoir les chefs-d 'œuvre du XVII f siècle vénitien.

Il exist e égalem ent des ré pliques du Char l atan, toutes dans des coll ection s priv ées.

P hoto Gi acomelli, Veni se .

21·20. »