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Cisjordanie.

Publié le 20/04/2013

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Cisjordanie. 1 PRÉSENTATION Cisjordanie, territoire du Proche-Orient, situé à l'ouest du Jourdain dont il tire son nom. Occupée à partir de 1967 par Israël, qui y a implanté des colonies de peuplement, la Cisjordanie constitue partiellement une zone autonome placée sous le contrôle de l'Autorité palestinienne. Cette partie forme, avec la bande de Gaza, les Territoires palestiniens. Le territoire cisjordanien s'étend sur 5 879 km2. Ses limites sont très découpées et constituent un enjeu très sensible dans les négociations entre Israël et Palestiniens. Ainsi, la partie est de Jérusalem, habitée par une majorité de Palestiniens et annexée, après la guerre des Six-Jours, par Israël, est revendiquée par les Palestiniens. Aux termes des accords signés dans le sillage de l'accord de Washington (septembre 1993), l'autonomie totale est accordée aux villes cisjordaniennes suivantes : Jéricho, Jénine, Qaiqilya, Ramallah, Turkarem, Naplouse et Bethléem, la ville d'Hébron faisant l'objet d'un statut particulier. Les bourgades et les camps de réfugiés bénéficient d'une autonomie partielle. Les colonies israéliennes implantées en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sont sous le contrôle de l'État d'Israël. Le contrôle exercé par l'Autorité palestinienne est cependant soumis aux aléas du processus de paix israélo-palestinien. Ainsi, à partir de septembre 2000 et le début de la seconde Intifada palestinienne, la Cisjordanie est l'objet de nombreuses incursions israéliennes en représailles aux attentats-suicides perpétrés par des extrémistes palestiniens sur la population israélienne. 2 GÉOGRAPHIE ET RESSOURCES La rareté des précipitations et l'aridité du sol sont des facteurs qui limitent l'activité humaine en Cisjordanie. Les terrains agricoles et les établissements humains sont concentrés sur la bande de collines qui s'étend du nord au sud et le long des pentes occidentales orientées vers la plaine côtière méditerranéenne. Céréales et légumes sont cultivés dans les vallées septentrionales ; les collines sont couvertes de champs d'oliviers, tandis que la vigne est cultivée dans le Sud. Compte tenu de son aridité, la partie orientale du territoire est peu habitée ; à l'exception des oasis et des fermes établies à proximité de points d'eau, comme à Jéricho, cette zone sert essentiellement de pâturage aux troupeaux d'ovins et de caprins. La vallée du Jourdain, située au-dessous du niveau de la mer, connaît des hivers doux et des étés très chauds. Sur les collines, le climat est de type méditerranéen, avec des hivers froids et humides et des étés chauds et secs. Les précipitations sur les sommets les plus élevés de la Cisjordanie, qui ne dépassent pas 1 000 m, sont essentielles pour les réserves hydrauliques des Territoires palestiniens et d'Israël. Le Jourdain, qui court de la mer de Galilée à la mer Morte, ne fournit pas une quantité d'eau suffisante pour l'irrigation. 3 POPULATION ET SOCIÉTÉ 3.1 Démographie L'établissement de statistiques démographiques pose un problème, tant les enjeux politiques sont grands : le statut définitif du territoire est indissociablement lié, dans l'esprit de chaque partie, au poids démographique des différentes communautés. Les Israéliens tendent à minimiser la population arabe, tandis que les Palestiniens sont enclins à la surestimer. La population de la Cisjordanie est évaluée en 2004 à environ 2,3 millions d'habitants. Majoritairement constituée d'Arabes palestiniens (plus de 1,4 million en 1996), elle compte environ 120 000 colons juifs, qui contrôlent 40 p. 100 du territoire. Leur implantation a été encouragée depuis 1967, avec une accélération du mouvement depuis 1977, sous le gouvernement conservateur de Menahem Begin. Les colonies en Cisjordanie communiquent entre elles grâce à un réseau routier très dense qui contourne les principales localités arabes. Les colons sont placés sous la protection de l'armée israélienne, et sont eux-mêmes fortement armés. Le démantèlement des colonies est un enjeu capital dans les négociations israélo-palestiniennes, entamées en 1993. En dehors de Jérusalem, centre géographique de ce territoire orienté suivant un axe vertical, les grandes villes de Cisjordanie sont Naplouse, au nord, Hébron au sud, Jéricho à l'est et Ramallah à l'ouest. La population palestinienne connaît un très fort taux d'accroissement naturel, estimé à 5 p. 100 par an, en dépit d'une très importante mortalité infantile (20 p. 1000), liée à l'insuffisance des infrastructures sanitaires. L'accès aux soins et à l'eau potable est en outre extrêmement difficile en raison des restrictions de circulation des biens et des personnes imposées par l'armée israélienne. 3.2 Langues et religions La langue des Palestiniens est l'arabe. L'anglais est maîtrisé par l'élite. Les Palestiniens sont, dans leur grande majorité, musulmans sunnites, mais 8 p. 100 sont des chrétiens, établis principalement à Jérusalem et à Bethléem, près des lieux saints du christianisme. Les chrétiens palestiniens, fortement représentés dans l'élite intellectuelle, économique et politique de Palestine, ont joué un rôle important au sein du mouvement nationaliste palestinien. La société palestinienne est fortement hiérarchisée. La famille, comme dans le reste du Proche-Orient, est un élément central des relations sociales. En l'occurrence, on peut constater l'importance des familles palestiniennes en observant la représentation de chacune dans le mouvement nationaliste palestinien au XXe siècle. Ainsi, parmi les élites politiques que l'on retrouve dans le mouvement nationaliste, sont représentées les familles Nashashibi, Husseïni, Khalidi, qui sont d'anciennes et grandes familles palestiniennes. Ce phénomène est à rapprocher du cadre clientéliste de la société arabe. 3.3 Éducation Environ 86 p. 100 des Palestiniens de plus de 14 ans sont alphabétisés. Pour les Palestiniens, l'éducation a traditionnellement constitué une arme contre l'occupation israélienne, même si l'accès à une éducation de haut niveau a été cependant plus facile pour la population qui a quitté la Palestine et qui a été formée dans les pays occidentaux. La nécessité de développer les infrastructures scolaires s'est imposée alors que plus de 40 p. 100 de la population cisjordanienne a moins de 15 ans. L'accès à l'éducation est toutefois entravé par la situation de guerre larvée israélo-palestinienne. Les Territoires palestiniens comptent plusieurs universités, dont cinq sont situées en Cisjordanie. 3.4 Médias La presse palestinienne est considérée comme l'une des plus libres du monde arabe. Le grand quotidien en langue arabe al-Qods al-arabi (« la Jérusalem arabe «) est diffusé dans l'ensemble du monde arabe. C'est l'un des rares grands quotidiens à ne pas être financé par des capitaux saoudiens. La radio-télévision palestinienne est la « Palestinian Broadcasting Corporation «, dont les locaux ont été détruits en janvier 2002 par l'armée israélienne. 4 ÉCONOMIE L'économie de la Cisjordanie était essentiellement agricole avant 1967. L'occupation israélienne a entraîné de profonds bouleversements sociaux. Israël a favorisé le développement d'une main-d'oeuvre industrielle en faisant appel à des dizaines de milliers de travailleurs palestiniens employés dans l'industrie israélienne, et notamment dans le secteur du bâtiment. Cette main-d'oeuvre journalière, bon marché, accomplit un travail sous-qualifié et précaire. Elle est la première touchée par les mesures de bouclage périodiques des territoires occupés -- l'accès au territoire israélien est sévèrement contrôlé (un titre de passage est nécessaire). L'activité industrielle n'a pas compensé les pertes en emplois agricoles, également dues à la colonisation des meilleures terres. Aujourd'hui, l'agriculture réalise moins de 20 p. 100 du produit national brut (PNB), contre 40 p. 100 pour l'industrie et les services. La Cisjordanie est une région de plantations arbustives (olivier, figuier, vigne) avec également, une polyculture méditerranéenne. Le territoire bénéficie de ressources hydrauliques importantes et proches. Le plus grand aménagement entrepris est la construction d'un canal d'irrigation à partir du Yarmouk, un affluent du Jourdain, qui a permis la mise en valeur du fossé du Jourdain (une zone située à 400 mètres en dessous du niveau de la mer). Cela a permis de cultiver des agrumes au nord et des bananes au sud. L'activité industrielle se limite à l'industrie légère parfois très proche de l'activité artisanale. L'expérience industrielle palestinienne, qui a exclu le développement d'industries lourdes -- sidérurgie, métallurgie, etc. -- se distingue de celle des autres pays arabes, pour qui les grands bassins industriels étaient des attributs de la souveraineté nationale. L'absence d'État dans le cas de la Palestine constitue un début d'explication, dans la mesure où l'industrialisation lourde est traditionnellement menée sur l'initiative de l'État. Par ailleurs, l'économie palestinienne, à l'image du territoire, est de faible dimension. Deux mille entreprises environ ont été répertoriées en Cisjordanie. 60 p. 100 d'entre elles emploient moins de quatre salariés. La plupart travaillent dans les secteurs de l'alimentation, des boissons et du tabac, du textile et de l'habillement, du bois et de l'industrie du bois. L'essentiel des recettes de l'Autorité palestinienne naissante est affecté à la mise en place des institutions autonomes et des infrastructures essentielles, ainsi qu'aux dépenses courantes de fonctionnement (paiement des fonctionnaires, notamment de la police palestinienne). Les recettes proviennent majoritairement d'aides venant de l'étranger, de la Banque mondiale, de l'Union européenne, des États-Unis et des pays arabes. La balance commerciale est structurellement déficitaire. De plus, les échanges sont majoritairement effectués avec Israël, qui se charge en réalité de réexporter les produits agricoles palestiniens (principalement des agrumes) vers les marchés européens. Comme dans l'ensemble des Territoires palestiniens, le développement de la Cisjordanie est soumis aux aléas du processus de paix israélo-palestinien. Ainsi, à la suite la reprise de l'Intifada en septembre 2000, nombre d'infrastructures des villes cisjordaniennes ont été détruites par l'armée israélienne en représailles aux attentats perpétrés par des terroristes palestiniens en Israël. L'économie palestinienne s'est effondrée, avec des conséquences dramatiques pour la population, dont près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté, le chômage touchant environ un quart de la population active. 5 HISTOIRE 5.1 De l'Empire ottoman au protectorat britannique La Cisjordanie couvre les provinces historiques de Samarie et de Judée. La population arabe a été islamisée dès le VIIe siècle. La Cisjordanie devient province de l'Empire ottoman au XVIe siècle, avant de subir, au XIXe siècle, l'influence croissante de la Grande-Bretagne. Cette dernière considère l'Égypte et la Palestine comme des verrous protégeant l'accès au canal de Suez et donc à la route des Indes. Elle obtient, en 1922, après la chute de l'Empire ottoman, un mandat de la Société des Nations (SDN) sur la Palestine. L'établissement d'un foyer national juif, promis en 1917 par la déclaration Balfour, suscite l'hostilité croissante des Arabes palestiniens, dépossédés de leurs terres. Les Britanniques sont entraînés dans le conflit entre Palestiniens et colons juifs après 1936, date de la publication d'un Livre blanc limitant l'émigration juive en Palestine. 5.2 De l'annexion jordanienne à l'occupation israélienne Lorsque l'État d'Israël se constitue en mai 1948, il occupe une partie de la Cisjordanie qui, selon le plan de partage établi en 1947 par l'Organisation des Nations unies (ONU), revient aux Palestiniens -- lesquels ont refusé le plan. Les pays arabes -- Égypte, Transjordanie, Syrie et Liban -- déclarent la guerre à Israël. À l'issue de la première guerre israélo-arabe, la Cisjordanie est occupée par la Transjordanie, qui annexe ce territoire l'année suivante. La fusion des deux rives du Jourdain entraîne une nouvelle dénomination du royaume hachémite : la Jordanie. Ce fait va peser sur la société jordanienne, dont une grande partie de la population est, dès lors, palestinienne. En 1967, Israël s'empare de la région durant la guerre des Six-Jours. Elle y établit des colonies de peuplement et soumet le territoire à son administration militaire. Les lois civiles jordaniennes s'appliquent cependant toujours aux Palestiniens. De même, le royaume hachémite continue de contrôler la fonction publique (hôpitaux, écoles, municipalités) et de gérer les lieux saints islamiques. La guerre provoque l'exode de 250 000 Palestiniens. Ils s'installent, pour la plupart d'entre eux, en Jordanie. La colonisation est d'autant plus mal ressentie qu'elle bouleverse profondément la société ; les hiérarchies traditionnelles, qui ont pu être maintenues sous l'occupation jordanienne, sont bouleversées, favorisant l'émergence d'une nouvelle élite, plus jeune, plus radicale et plus hétérogène. L'Organisation de libération de la Palestine (OLP), fondée en 1964, fédère les différentes tendances du mouvement nationaliste palestinien, tandis que les islamistes, encouragés par Israël pour faire contrepoids aux nationalistes, prennent de plus en plus d'ampleur. Le mouvement nationaliste, né parmi les réfugiés palestiniens dans les pays arabes, va devoir compter de plus en plus sur les Palestiniens de l'intérieur. Ce mouvement se manifeste clairement lorsque éclate l'intifada, mouvement de révolte lancé par les Palestiniens des territoires occupés en décembre 1987. Le 31 juillet 1988, le roi Hussein de Jordanie annonce « la rupture des liens administratifs et légaux « entre son pays et la Cisjordanie, renonçant de fait à toute prétention territoriale sur la rive droite du Jourdain. En novembre de la même année, l'OLP proclame unilatéralement un État palestinien englobant la Cisjordanie, sans grande réalité puisque le transfert de la souveraineté ne s'est pas produit. Il faut attendre cinq années pour envisager un début de souveraineté palestinienne, avec les premières négociations israélopalestiniennes. 5.3 Vers l'autonomie palestinienne ? 5.3.1 La création des Territoires palestiniens Des négociations secrètes ont lieu à Oslo entre Palestiniens et Israéliens, en vue d'une reconnaissance mutuelle d'Israël et de l'OLP. Le 9 septembre 1993, Yasser Arafat, chef de l'OLP, reconnaît Israël et son droit à l'existence ; Israël, par son Premier ministre, Yitzhak Rabin, reconnaît l'organisation comme « le représentant du peuple palestinien «. Le 13 septembre, une « déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d'autonomie « est solennellement signée à Washington entre les deux dirigeants. Cet accord est également connu sous le nom de « Gaza et Jéricho d'abord «, car il prévoit, en premier lieu, l'autonomie de la bande de Gaza et de la zone de Jéricho, en Cisjordanie, premier pas vers une autonomie palestinienne plus large. Malgré la signature d'un protocole de redéploiement de l'armée israélienne, le retrait effectif de Gaza et de Jéricho n'intervient qu'en mai 1994. Il s'accompagne d'un transfert de l'autorité du gouvernement militaire israélien vers un Conseil intérimaire de l'autonomie, désigné par l'Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat et chargé de l'ensemble des pouvoirs civils et de police, mais sans aucune compétence en matière de défense ou de politique étrangère. Toujours aux termes de l'accord israélo-palestinien, le redéploiement de l'armée israélienne dans les autres localités de Cisjordanie doit intervenir à la veille des élections d'un Conseil palestinien de l'autonomie, prévu neuf mois après l'entrée en vigueur de la « Déclaration de principes «, soit le 13 juillet 1994. Il s'effectue finalement à la fin de l'année 1995 et au début de l'année 1996, à la suite de l'accord de Taba du 28 septembre 1995, qui étend l'autonomie aux villes de Naplouse, Ramallah, Jénine et Béthléem. Le 20 janvier 1996, les Palestiniens des zones autonomes peuvent élire au suffrage universel le président de l'Autorité palestinienne (exécutif) et les 88 membres du Conseil législatif. En dépit du boycott des partis islamistes, Yasser Arafat, sans concurrent sérieux, est élu président avec 88,1 p. 100 des voix, tandis que l'écrasante majorité des députés palestiniens lui apporte un net soutien. 5.3.2 Le processus de paix dans l'impasse Le changement de majorité parlementaire en Israël et l'élection de Benyamin Netanyahou, membre du Likoud, la droite conservatrice, comme Premier ministre, en mai 1996, enraye la progression du processus de paix. Après l'évacuation de Hébron en janvier 1997 par l'armée israélienne, le gouvernement israélien poursuit la colonisation en Cisjordanie, y agrandissant les implantations existantes et les reliant par des routes contournant les territoires sous contrôle palestinien. Le mémorandum signé par Benjamin Netanyahou et Yasser Arafat, à l'issue du sommet de Wye Plantation, organisé par Bill Clinton en octobre 1998, n'est que très partiellement appliqué, l'armée israélienne ne se retirant que de 2 p. 100 des territoires de Cisjordanie contre les 13 p. 100 initialement prévus. Le nouveau chef du gouvernement israélien, le travailliste Ehoud Barak, élu en mai 1999, s'engage à relancer le processus de paix, et s'il se prononce contre la création de nouvelles colonies, il annonce qu'il ne démantèlera pas les colonies existantes. Malgré la reprise des pourparlers (en septembre et novembre 1999 et en mars 2000) et la pression de la diplomatie américaine, les désaccords persistants compromettent le retrait partiel de Cisjordanie, et les négociations achoppent sur le statut définitif des territoires et sur celui de Jérusalem, ainsi que sur la question du retour des réfugiés palestiniens. Après l'échec du sommet de Camp David II, en juillet 2000, et la reprise des tensions à l'automne, qui donnent naissance à la seconde Intifada, la Cisjordanie est en proie à une situation extrêmement difficile où tirs de mortiers de Palestiniens et incursions de l'armée israélienne se répondent. Au printemps 2002, Israël lance sa plus grande offensive armée dans les territoires autonomes (l'opération « Rempart «), provoquant la mort de centaines de civils et la destruction de nombreuses infrastructures palestiniennes, dont le quartier général du président Arafat, à Ramallah. Le bouclage des territoires occupés, notamment de la Cisjordanie, entraîne des conséquences économiques et sociales catastrophiques. Cette situation se détériore encore davantage avec la construction, à partir du mois de juin 2002, d'un mur de séparation entre le territoire israélien et la Cisjordanie visant à protéger les civils israéliens des attentats-suicides palestiniens. Ce mur de quelque 700 kilomètres, qui empiète sur les territoires occupés, entoure en outre toute la ville de Jérusalem. '

« L’économie de la Cisjordanie était essentiellement agricole avant 1967.

L’occupation israélienne a entraîné de profonds bouleversements sociaux.

Israël a favorisé ledéveloppement d’une main-d'œuvre industrielle en faisant appel à des dizaines de milliers de travailleurs palestiniens employés dans l’industrie israélienne, et notammentdans le secteur du bâtiment.

Cette main-d’œuvre journalière, bon marché, accomplit un travail sous-qualifié et précaire.

Elle est la première touchée par les mesures debouclage périodiques des territoires occupés — l’accès au territoire israélien est sévèrement contrôlé (un titre de passage est nécessaire).

L’activité industrielle n’a pascompensé les pertes en emplois agricoles, également dues à la colonisation des meilleures terres. Aujourd’hui, l’agriculture réalise moins de 20 p.

100 du produit national brut (PNB), contre 40 p.

100 pour l’industrie et les services. La Cisjordanie est une région de plantations arbustives (olivier, figuier, vigne) avec également, une polyculture méditerranéenne.

Le territoire bénéficie de ressourceshydrauliques importantes et proches.

Le plus grand aménagement entrepris est la construction d’un canal d’irrigation à partir du Yarmouk, un affluent du Jourdain, qui apermis la mise en valeur du fossé du Jourdain (une zone située à 400 mètres en dessous du niveau de la mer).

Cela a permis de cultiver des agrumes au nord et desbananes au sud. L’activité industrielle se limite à l’industrie légère parfois très proche de l’activité artisanale.

L’expérience industrielle palestinienne, qui a exclu le développement d’industrieslourdes — sidérurgie, métallurgie, etc.

— se distingue de celle des autres pays arabes, pour qui les grands bassins industriels étaient des attributs de la souveraineténationale.

L’absence d’État dans le cas de la Palestine constitue un début d’explication, dans la mesure où l’industrialisation lourde est traditionnellement menée surl’initiative de l’État.

Par ailleurs, l’économie palestinienne, à l’image du territoire, est de faible dimension.

Deux mille entreprises environ ont été répertoriées en Cisjordanie.60 p.

100 d’entre elles emploient moins de quatre salariés.

La plupart travaillent dans les secteurs de l’alimentation, des boissons et du tabac, du textile et de l’habillement,du bois et de l’industrie du bois. L’essentiel des recettes de l’Autorité palestinienne naissante est affecté à la mise en place des institutions autonomes et des infrastructures essentielles, ainsi qu'auxdépenses courantes de fonctionnement (paiement des fonctionnaires, notamment de la police palestinienne).

Les recettes proviennent majoritairement d’aides venant del’étranger, de la Banque mondiale, de l’Union européenne, des États-Unis et des pays arabes.

La balance commerciale est structurellement déficitaire.

De plus, les échangessont majoritairement effectués avec Israël, qui se charge en réalité de réexporter les produits agricoles palestiniens (principalement des agrumes) vers les marchéseuropéens. Comme dans l’ensemble des Territoires palestiniens, le développement de la Cisjordanie est soumis aux aléas du processus de paix israélo-palestinien.

Ainsi, à la suite lareprise de l’Intifada en septembre 2000, nombre d’infrastructures des villes cisjordaniennes ont été détruites par l’armée israélienne en représailles aux attentats perpétréspar des terroristes palestiniens en Israël.

L’économie palestinienne s’est effondrée, avec des conséquences dramatiques pour la population, dont près de la moitié vit sous leseuil de pauvreté, le chômage touchant environ un quart de la population active. 5 HISTOIRE 5.1 De l’Empire ottoman au protectorat britannique La Cisjordanie couvre les provinces historiques de Samarie et de Judée. La population arabe a été islamisée dès le VIIe siècle.

La Cisjordanie devient province de l’Empire ottoman au XVIe siècle, avant de subir, au XIXe siècle, l’influence croissante de la Grande-Bretagne.

Cette dernière considère l’Égypte et la Palestine comme des verrous protégeant l’accès au canal de Suez et donc à la route des Indes.

Elle obtient,en 1922, après la chute de l’Empire ottoman, un mandat de la Société des Nations (SDN) sur la Palestine.

L’établissement d’un foyer national juif, promis en 1917 par ladéclaration Balfour, suscite l’hostilité croissante des Arabes palestiniens, dépossédés de leurs terres.

Les Britanniques sont entraînés dans le conflit entre Palestiniens etcolons juifs après 1936, date de la publication d’un Livre blanc limitant l’émigration juive en Palestine. 5.2 De l’annexion jordanienne à l’occupation israélienne Lorsque l’État d’Israël se constitue en mai 1948, il occupe une partie de la Cisjordanie qui, selon le plan de partage établi en 1947 par l’Organisation des Nations unies(ONU), revient aux Palestiniens — lesquels ont refusé le plan.

Les pays arabes — Égypte, Transjordanie, Syrie et Liban — déclarent la guerre à Israël.

À l’issue de lapremière guerre israélo-arabe, la Cisjordanie est occupée par la Transjordanie, qui annexe ce territoire l’année suivante.

La fusion des deux rives du Jourdain entraîne unenouvelle dénomination du royaume hachémite : la Jordanie.

Ce fait va peser sur la société jordanienne, dont une grande partie de la population est, dès lors, palestinienne. En 1967, Israël s’empare de la région durant la guerre des Six-Jours.

Elle y établit des colonies de peuplement et soumet le territoire à son administration militaire.

Les loisciviles jordaniennes s’appliquent cependant toujours aux Palestiniens.

De même, le royaume hachémite continue de contrôler la fonction publique (hôpitaux, écoles,municipalités) et de gérer les lieux saints islamiques.

La guerre provoque l’exode de 250 000 Palestiniens.

Ils s’installent, pour la plupart d’entre eux, en Jordanie.

Lacolonisation est d’autant plus mal ressentie qu’elle bouleverse profondément la société ; les hiérarchies traditionnelles, qui ont pu être maintenues sous l’occupationjordanienne, sont bouleversées, favorisant l’émergence d’une nouvelle élite, plus jeune, plus radicale et plus hétérogène.

L’Organisation de libération de la Palestine (OLP),fondée en 1964, fédère les différentes tendances du mouvement nationaliste palestinien, tandis que les islamistes, encouragés par Israël pour faire contrepoids auxnationalistes, prennent de plus en plus d’ampleur. Le mouvement nationaliste, né parmi les réfugiés palestiniens dans les pays arabes, va devoir compter de plus en plus sur les Palestiniens de l’intérieur.

Ce mouvement semanifeste clairement lorsque éclate l’intifada, mouvement de révolte lancé par les Palestiniens des territoires occupés en décembre 1987.

Le 31 juillet 1988, le roi Husseinde Jordanie annonce « la rupture des liens administratifs et légaux » entre son pays et la Cisjordanie, renonçant de fait à toute prétention territoriale sur la rive droite duJourdain.

En novembre de la même année, l’OLP proclame unilatéralement un État palestinien englobant la Cisjordanie, sans grande réalité puisque le transfert de lasouveraineté ne s’est pas produit.

Il faut attendre cinq années pour envisager un début de souveraineté palestinienne, avec les premières négociations israélo-palestiniennes. 5.3 Vers l’autonomie palestinienne ? 5.3. 1 La création des Territoires palestiniens Des négociations secrètes ont lieu à Oslo entre Palestiniens et Israéliens, en vue d’une reconnaissance mutuelle d’Israël et de l’OLP.

Le 9 septembre 1993, Yasser Arafat,chef de l’OLP, reconnaît Israël et son droit à l’existence ; Israël, par son Premier ministre, Yitzhak Rabin, reconnaît l’organisation comme « le représentant du peuplepalestinien ».

Le 13 septembre, une « déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie » est solennellement signée à Washington entre les deuxdirigeants.

Cet accord est également connu sous le nom de « Gaza et Jéricho d’abord », car il prévoit, en premier lieu, l’autonomie de la bande de Gaza et de la zone deJéricho, en Cisjordanie, premier pas vers une autonomie palestinienne plus large.

Malgré la signature d’un protocole de redéploiement de l’armée israélienne, le retraiteffectif de Gaza et de Jéricho n’intervient qu’en mai 1994.

Il s’accompagne d’un transfert de l’autorité du gouvernement militaire israélien vers un Conseil intérimaire del’autonomie, désigné par l’Autorité palestinienne présidée par Yasser Arafat et chargé de l’ensemble des pouvoirs civils et de police, mais sans aucune compétence enmatière de défense ou de politique étrangère.

Toujours aux termes de l’accord israélo-palestinien, le redéploiement de l’armée israélienne dans les autres localités deCisjordanie doit intervenir à la veille des élections d’un Conseil palestinien de l’autonomie, prévu neuf mois après l’entrée en vigueur de la « Déclaration de principes », soitle 13 juillet 1994.

Il s’effectue finalement à la fin de l’année 1995 et au début de l’année 1996, à la suite de l’accord de Taba du 28 septembre 1995, qui étend l’autonomie. »

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