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conquistador

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION conquistador, terme qui, dans l’historiographie hispano-américaine, fait généralement référence aux Espagnols qui prirent part à la découverte, à la conquête et à la colonisation de l’Amérique.
2   LE CONQUISTADOR : « UN HOMME DE DIFFÉRENTS OFFICES AUX MULTIPLES PÉCHÉS « Le mot « découverte « est entendu comme l’expression, de ce qu’on est venu à appeler récemment, dans un souci de plus grande exactitude, la rencontre de deux mondes. Le concept de « conquistador « ne peut être réduit à un archétype d’homme car tant la personnalité que les actes des conquistadores ne peuvent se prêter à une lecture unique. Événements, chroniques et documents de l’époque font état de cette diversité. Les conquistadores viennent, en majorité, des terres d’Andalousie, d’Estrémadure et de Castille. Toutes les classes sociales sont représentées : bon nombre sont des hidalgos ou des écuyers, mais on trouve également des artisans, des marchands et des paysans. Ils sont, comme le dit Hernán Cortés, « des hommes de différents offices aux multiples péchés «. Leur formation culturelle, replacée dans le contexte général de l’époque, est bien entendu plutôt rare, de même que leur formation militaire. Malgré le caractère essentiellement guerrier de la conquête, très peu d’entre eux sont des soldats de métier ou ont auparavant combattu, que ce soit en Flandre, à Grenade ou en Italie. Nombre de points de vue différents ont condamné le comportement des conquistadores espagnols en Amérique. À l’image du conquistador — soldat fidèle, patriote et défenseur de la foi chrétienne dans les nouvelles terres — qu’ont voulu répandre certains historiens espagnols, s’oppose la vision d’un homme ambitieux, sans scrupules, assoiffé d’or, de femmes et de terres, cruel et sanguinaire avec les Indiens dont les excès dénoncés par Bartolomé de Las Casas et la « leyenda negra « (légende noire) ont été ainsi diffusés. Le conquistador espagnol est un homme de son temps, modelé par des circonstances historiques concrètes, qu’il faut estimer d’après les canons moraux de son époque et non à partir des principes éthiques actuels. L’Europe, de cette époque, est faite de cruauté, d’intolérance religieuse, et de mépris pour ce que l’on n’appelle pas encore les droits de l’homme.
3   « OR, GLOIRE ET ÉVANGILE « Nombreux sont les historiens qui s’appuient sur cette devise pour résumer les motivations fondamentales qui expliquent la conquête du Nouveau Monde. L’attrait de l’or, symbole de richesse, est incontestable. Selon Bernal Díaz del Castillo les conquistadores se rendent en Amérique « pour servir Dieu, sa Majesté et apporter la lumière à ceux qui étaient dans les ténèbres, mais aussi pour acquérir des richesses, comme le recherche tout homme ordinaire «. La soif d’or et de richesses est à la fois un stimulant pour surmonter dangers et épreuves et la cause d’une grande partie de la violence et de la cruauté des conquistadores. Les terres d’Amérique permettent à un homme de basse condition d’obtenir richesses, pouvoir et reconnaissance. Le conquistador aspire à obtenir sa part de butin et au bénéfice de l’encomienda (institution consistant à placer un groupe d’Indiens au service d’un encomendero. En échange de travaux et d’impôts, l’encomendero devait assurer leur protection et leur évangélisation). La Couronne d’Espagne veille cependant à ce que les ambitions seigneuriales des conquistadores, dont la plus grande aspiration était de se voir accorder d’immenses terres en fief, ne viennent pas léser les intérêts royaux ni ceux de la noblesse traditionnelle. La noblesse castillane n’est ainsi pas disposée à accepter en son sein des hommes de basse et d’obscure condition, ces nouveaux riches, arrogants et fiers qui réclament honneurs et titres qu’ils pensent mériter et qu’ils désirent montrer au reste du monde.
Propager la foi catholique et convertir les Indiens à la doctrine chrétienne est une motivation essentielle de la conquête en ce qu’elle la légitime. Bien qu’il soit difficile de concilier guerre, pillages et abus perpétrés à l’encontre des Indiens et le désir de propager la religion chrétienne, on ne doit pas oublier que le conquistador espagnol est, alors, convaincu qu’il sert Dieu en expulsant les infidèles de sa terre — comme ce fut le cas avec les musulmans de la péninsule Ibérique au cours de la Reconquista — et en convertissant les Indiens au christianisme par la force. Les conquistadores espagnols ont fait preuve d’une religion militante et agressive de croisés ou d’hommes qui se croyaient prédestinés pour étendre les frontières du christianisme et pour propager les Saintes Écritures.
À la frontière du Moyen Âge et de la Renaissance, le conquistador espagnol du Nouveau Monde a voulu s’élever au-dessus d’un destin imposé par sa naissance et rivaliser avec les aventures des héros de la chevalerie dans un monde nouveau, l’Amérique, offrant un nouvel horizon où possibilités et perspectives de pouvoir et de gloire sont immenses.
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