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Das boot

Publié le 17/03/2011

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Fiche technique

  • Titre : Le Bateau
  • Titre original : Das Boot
  • Réalisation : Wolfgang Petersen
  • D’après le roman de : Lothar-Günther Buchheim
  • Scénario : Wolfgang Petersen
  • Musique : Klaus Doldinger
  • Film allemand
  • Durées :
    • Cinéma : 110 minutes (1 h 50)
    • Director's cut : 209 minutes (3 h 29)
    • Uncut : 293 minutes (4 h 53)
    • Original : 330 minutes (5 h 30)
  • Acteurs principaux

 

Le film, intitulé Le Bateau en français, est réalisé par Wolfgang Peterson. Un réalisateur qui je connaissais depuis longtemps pour son film L’histoire sans fin, qui était un des films préférés de ma jeunesse. À l’âge de 40 ans, il produit sont plus grand succès, Das Boot, en 1981. Le réalisateur allemand est né en 1941, au milieu de la Deuxième Guerre mondiale. Suite à ses deux succès Allemand précédemment nommé, il réalise plusieurs films à Hollywood qui ne soulèvent plus vraiment les foules. Toutefois, il réalise en 2004 le film Troy qui est plutôt bien reçu et réalise Poséidon deux ans plus tard. Ce réalisateur a, selon moi, été à son apogée durant ses premières années avec des films comme Das Boot, mais est malheureusement tombé dans les films commerciaux lors de son arrivé à Hollywood. Il utilise un thème de la mer de manière redondante dans plusieurs films, d’abord avec Das Boot, puis En pleine tempête et finalement Poséidon, mais ce thème est quand même présent dans tous ses films.

Le film est produit dans quatre versions différentes. À sa sortie, il durait 150 minutes, mais dès la plus récente version dure 330 minutes. J’ai personnellement visionné le Director’s cut qui dure 229 minutes

Synopsis

Ce film est l’adaptation d’un livre intitulé Le Styx qui relate les faits réels du correspondant de guerre Lothar-Günther Buchheim qui était envoyé pour faire un reportage de propagande sur les sous-marins. La précision des détails en fait le film le plus couteux que l’Allemagne n’avait jamais produit en 1981, au cout de 35 millions de marks. Les acteurs ont passé l’année précédant le tournage sans sortir à l’extérieur pour avoir la pâleur d’un sous-marinier. On raconte l’histoire d’une flotte sous-marine allemande pendant la guerre de l’Atlantique d’une manière incroyablement claustrophobe. Les U-96 étaient envoyés pour détruire les cargos américains, approvisionnant la Grande-Bretagne en nourriture et en armement, et contrôler l’Atlantique. Le film débute avec un message citant que 40 000 sous-mariniers allemands ont participé à la Deuxième Guerre mondiale, mais 30 000 n’en sont jamais revenus. L’histoire commence fin 1941, dans le port de La Rochelle, où la flotte sous-marine allemande fête son départ imminent et l’accueil de correspondant de guerre. On nous montre ensuite le mode de vie difficile dans un U-boat, ainsi que l’attente impatiente de convois à attaquer et l’angoisse insupportable lorsqu’ils se font grenader. Bref, le film est produit par un Allemand nommé Wolfgang Petersen, mais bien qu’il soit facile de sympathiser avec la flotte allemande, le film est présenté d’un point de vue neutre et cela participe au réalisme de ce film.

Bataille de l'Atlantique

Das Boot est en fait un film sur la bataille de l’Atlantique. C’est un terme qu’on doit à Winston Churchill qui l’utilisait pour qualifier les conflits de septembre 1939 et mai 1945 dans l'Atlantique Nord. Dans le film, on voit d’ailleurs l’équipage qui écoute la radio et on entend la propagande nazie qui invente toute sorte de surnoms à Churchill comme « le paresseux » et « le saoulons ». Un membre de l’équipage dit alors « Il nous donne beaucoup de fil à retorde pour un saoulons paresseux !»

La bataille de l'Atlantique était un enjeu déterminant de la Seconde Guerre mondiale. Pour l'Allemagne, le but était d'établir un blocus contre le Royaume-Uni afin de paralyser son économie. Mais, après l'engagement américain dans le conflit, l'enjeu devint encore plus important puisqu'il s'agissait d'empêcher l'acheminement en Europe des cargos américains. Cette bataille a principalement opposé les U-Boot allemands aux destroyers et avions américains et britanniques.

Les sous-marins ont été une arme extrêmement puissante pour les Allemands, mais les temps heureux pour la Kriegsmarine (marine de guerre allemande) prennent fin au milieu de 1942. Sur le plan technique, les Américains et Britanniques utilisaient mieux le sonar et pouvaient donc de nuit comme de jour les sous-marins allemands. Les convois étaient aussi de mieux en mieux protégés par des chasseurs de sous-marins. Bref, après 1942, la mer devenait extrêmement dangereuse pour les sous-marins. 743 U-boot ont été coulés sur 1154 durant la guerre. L’année 1941 fut la meilleure année pour eux, mais les Allemands utilisent de moins en moins de sous-marins jusqu’à la fin de la guerre.  

U-96

Les sous-mariniers allemands formaient une corporation à part pendant la guerre avec ses propres codes secrets, ses propres règles et ses propres traditions. U-96 est le nom attribué au sous-marin dans le film Das Boot, qui je le rappelle est une vraie histoire. Ce sous-marin était de type VII qui était le cheval de bataille de la Kriegsmarine (marine de guerre allemande). Les sous-marins de type VII sont largement les plus construits durant la Deuxième Guerre. Parmi tous les 1154 sous-marins construits, 709 exactement étaient de type VII et chacun est numéroté par un code sous la forme de U###. Le U veut dire Unterseeboot soit U-boat, qui veut dire sous-marin en anglais, suivit de chiffre qui correspond à l’ordre de production. Le U-96 est surement le plus connu des sous-marins puisqu’un très petit nombre seulement sont revenus et Lothar-Günther Buchheim, en tant que correspondant de guerre, a écrit un livre sur son aventure à bord qui a ensuite été adapté au cinéma.

 

Le U-96 a été fabriqué le 16 septembre 1939 au chantier naval de Kiel, mais il ne fut utilisé qu’un an plus tard, le 14 septembre 1940 sous le commandement du lieutenant Heinrich Lehmann-Willenbrock. Cette véritable machine de guerre pesait 769 tonnes et mesurait 67 mètres, ce qui est colossal. Ils sont conçus pour accueillir, ou plutôt cloitrer entre 44 et 52 hommes, mais pourtant dans le film, on nous dit que la flotte n’est constituée que de 40 personnes. Même s’ils ne sont que 40, le film rend claustrophobe puisqu’ils ont l’air extrêmement à l’étroit. Cette machine qui est active presque dès le début de la guerre est extrêmement bien armée. Elle possède quatre tubes lance-torpilles à l’avant et un à l’arrière. Elle garde aussi en réserve environ 26 mines TMA qui sont des mines qui remontent à la surface et flotte jusqu’à ce qu’un bateau s’y colle. Et la cerise sur le gâteau, ils gardent un canon de 88 centimètres juste au cas où. Toutefois dans le film, l’équipe n’utilise que les lances torpilles. Ce sous-marin est conçu pour aller à une profondeur de 90 mètres, mais lors d’une attaque le U-96 ira bien plus profond. Il descendra à une profondeur d’au moins 280 mètres, puisque le compteur arrête à ce chiffre. À ce moment, la tension atteint son apogée dans le film et pendant que l’équipage souffre du manque d’oxygène, le sous-marin continue de descendre et les boulons commencent à sauter jusqu’à ce qu’il touche le fond, par chance.

Ce U-boat sera surtout actif de 1940 à 1942 et il détruira dans cette période un grand total de vingt-huit convois qui équivalent à 190 mille tonneaux (une unité de mesure pour donner une idée de la capacité en transport de marchandises). Avant d’être définitivement coulé, il subira trois attaques durant sa carrière.

Attaques

En effet, en ayant coulé vingt-huit convois, il est inévitable qu’il se soit fait attaquer. Même qu’il est étonnant qu’il n’ait subi que trois attaques. Cependant, le film commence à l’arrivée du correspondant de guerre (puisque c’est lui qui raconte l’histoire)’ c'est-à-dire octobre 1941, ce qui veut dire qu’une année s’est écoulée depuis la mise en service du sous-marin. Curieusement, le film est présenté de manière à ce qu’on suppose que le début du film corresponde au début de leur excursion puisqu’on les voit fêter leur départ, mais c’est en fait leur retour en mer. Conséquemment, on voit seulement deux des trois attaques puisque la première attaque est survenue en avril 1941, donc six mois avant l’arrivée du correspondant de guerre.

La première attaque présente dans le film a eu lieu en octobre 1941. Après avoir croisé un large convoi d’environ cinq bateaux anglais, ils se demandent pourquoi ils ne voient pas de destroyer. Ils pensent qu’il est parti à la chasse et décident de tenter leur coup pour couler le convoi. En lançant leur quatrième torpille, ils aperçoivent alors un destroyer que leur fonce droit dessus. Ils plongent pour se camoufler. Malheureusement, le destroyer réussit à les trouver et un sous-marinier dit « Ils ont vu notre périscope! ». C’est pratiquement impossible de voir une telle chose pendant une nuit orageuse. L’équipage n’était donc pas au courant que les Anglais avaient une nouvelle technologie permettant de les détecter. On l’appelle l’ASDIC (acronyme de Anti-Submarine Detection Investigation Committee) et c’est l’ancêtre du sonar. Ils envoyaient une sorte de « PING » strident que les sous-mariniers entendent progressivement arriver. Ils sentent tous qu’ils vont mourir et comme dernier espoir ils décident d’aller à une profondeur de 200 mètres. Le destroyer leur a lancé un total de 27 grenades sous-marines, mais grâce à leur stratégie de descente à plus de 200 mètres (ce qui est bien au-dessus des capacités du sous-marin puisqu’il est conçu pour aller a 90 mètres), aucune n‘explose directement sur eux et ils s’en sortent indemnes. Sauf Yohann, le machiniste, qui perd la tête pendant l’attaque et l’acteur joue très bien son rôle, puisqu’il a vraiment un air pitoyable.

La deuxième attaque à lieu alors qu’ils tentent de traverser le détroit de Gibraltar. Ils sont attaqués par un avion Swordfish britannique qui les prend au dépourvu et les touche. La bombe leur explose dessus. Ils se submergent pour se camoufler, mais suite aux dégâts, il leur est impossible d’arrêter de s’enfoncer dans les profondeurs de la mer. Comme je le disais plus tôt, le submersible coulera à une profondeur d’au moins 280 mètres, puisque c’est la limite de la jauge. Lorsqu’ils touchent une roche, ils reprennent un peu espoir, mais ce n’est pas gagné puisque le moteur marche plus et ils sont presque à court d’oxygène. Yohann se reprendra pour avoir perdu la tête et passera de nombreuses heures dans les machines et la fumée pour réussir à réparer le moteur. L’oxygène reprend et ils reprennent tous une bouffée d’air qui les met en extase puisqu’ils étaient tous résignés à mourir.

Fin

Ils reviennent prendre des provisions de nourriture, d’oxygène et de carburant au port. Tous pensent que le film se terminera comme un conte de fée, ils auront surmonté tous les obstacles et tout le monde s’en ai tiré indemne, mais non.  Une sirène se fait alors entendre et un avion de guerre ennemie arrive à toute vitesse. Il mitraille et bombarde tout sur son passage. On constate que presque toute l’équipe est morte. Johann le sauveur, le second lieutenant, l’officier avec son amoureuse gisent par terre. Werner, le correspondant de guerre toujours vivant, va voir le capitaine qui se tient encore debout, mais du sang lui sort de la bouche et il semble mourir lentement. La caméra s’éloigne pendant que le U-96 coule sur le bord du port.

L’histoire présentée dans le film s’arrête ici puisque Werner part écrire son livre. Toutefois en faisant des recherches, j’ai appris qu’ils ont été reprendre le sous-marin au fond de l’eau pour le remettre en état. Ils ont formé une nouvelle équipe et le U-96 est héroïquement reparti en mer. Malheureusement, il sera définitivement coulé dans le bassin de Wilhelmshaven en 1945 par des bombes américaines. Pour récapituler, à partir de 1940, le U-96 a coulé 28 navires, sans qu’aucun membre d’équipage n’ait péri jusqu’en 1945 lors du carnage fatal.

Critique

Ce chef-d'œuvre, que je connaissais déjà depuis longtemps, se classe incontestablement parmi mes favoris. Pas tant pour le scénario, mais surtout pour les décors, l’ambiance claustrophobe et la justesse de certains détails. Wolfgang Peterson est maniaque sur les décors. Le film se passe effectivement dans un vrai sous-marin (pas l’original puisqu’il a été coulé), mais le comble c’est que certains acteurs ont passé une année sans sortir à l’extérieur pour avoir la pâleur d’un vrai sous-marinier. On voit aussi toujours l’équipage manger des citrons. Je me suis informé pourquoi, et c’est parce que c’est l’agrume qui se conserve le plus longtemps et c’est inévitable d’en manger, sinon ils attraperaient le scorbut. Le réalisateur est aussi capable d’adopter un point de vue relativement neutre. Son film est loin d’être de la propagande allemande (il est lui-même allemand) et encore moins de la propagande nazie puisque dans l’équipage, il n’y a qu’un seul des quarante membres nazis et il se fait plutôt ridiculiser par les autres. C’est plutôt représentatif de l’armée allemande puisque peu l’était, ils ne faisaient qu’obéir aux ordres et étaient eux-mêmes des victimes du troisième Reich. L’équipage allemand est montré comme des humains terrifiés par ce qu’ils ont vécu et non comme des héros. Bref, j’ai apprécié le film puisqu’il est si captivant qu’il soit inévitable de se sentir claustrophobe en le visionnant.

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