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En dépit de la menace qu'a été le général Boulanger, en dépit des attentats anarchistes, en dépit de l'Affaire Dreyfus, la République n'est pas remise en cause.

Publié le 23/10/2012

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En dépit de la menace qu'a été le général Boulanger, en dépit des attentats anarchistes, en dépit de l'Affaire Dreyfus, la République n'est pas remise en cause. Qui plus est, l'Affaire Dreyfus a permis aux Radicaux puis au " Bloc des Gauches" de s'installer au pouvoir. Mais si la France a conscience d'être une nation, elle ne cesse pas d'être obsédée par l'Alsace et la Lorraine qui lui ont été enlevés alors que naissait la troisième République. Que la France regarde ce que l'on appelle alors la Ligne Bleue des Vosges, n'empêche pas le développement. Elle est encore un pays essentiellement rural. Mais, à la campagne comme dans les villes, nul ne doute ni ne remet en cause le progrès. L'électricité s'est répandue comme le réseau de chemin de fer. On se téléphone par l'intermédiaire d'une opératrice. Dans les villes, on commence de ne plus compter les automobiles. L'augmentation de la consommation de pain, de viande, de vin, de sucre, de café ou même de tissu démontre ce que sont les progrès des revenus. La stabilité financière est à l'ordre du jour. On ne sait pas ce qu'est une dévaluation et le franc est stable, unité de mesure aussi intangible que peut l'être un mètre ou un kilogramme. Les Français voyagent peu. On se contente, lorsqu'on le peut, de quelques semaines à la campagne. Sans doute n'y a-t-il rien de commun entre la vie de la grande bourgeoisie qui se mêle à l'aristocratie, qui a ses rites sociaux et mondains, et la vie de labeur qui est celle des régions industrielles. Mais il vaut mieux encore, lorsque Raymond Poincaré est porté à la magistrature suprême en 1913, être ouvrier dans un atelier ou une usine, qu'ouvrier agricole ou travai...

« Sûre de son bon droit, la France veut croire que la guerre sera brève.

Elle croit, qui plus est, dans la détermination de Joffre .

La France est à ce point certaine que la guerre ne peut qu’être courte, qu’elle ne prend, au début de celle-ci, que des dispositions financières provisoires.

Elle tarde à accompagner la mobilisation des armées d’une mobilisation économique.

On se satisfait de l’expédient que sont les Bons du trésor, on s’épargne, jusqu’en mai 1916, de mettre en place des impôts nouveaux pour financer la guerre.

Contrairement à tout ce que l’on a espéré, la guerre dure.

Guerre de position, guerre de tranchées , guerre d’usure, elle ébranle les certitudes et peu à peu se dessine dans le pays une déchirure nouvelle, celle qui sépare “ le Front, de l’Arrière ”.

Si “ l a censure doit supprimer tout ce qui tend à surexciter l’opinion ou à affaiblir le moral de l’armée ou du public ”, ses maladresses provoquent une incertitude.

Le moral du pays, à mesure que la guerre dure, est ébranlé.

D’un coté on prend, au Front, les terribles habitudes qu'imposent les combats, la boue, la promiscuité des tranchées.

De l’autre, l’Arrière semble reconstituer tant bien que mal une vie quotidienne qui n’est guère différente de celle de l’avant-guerre.

Pourtant de graves difficultés matérielles commencent d’ébranler cette illusion.

Les prix augmentent et les grèves se multiplient.

Il n’y en a que quatre-vingt dix-huit en 1915 mais trois cent quatorze en 1916.

Certains commencent de demander la paix, d’autres exigent que la guerre soit conduite avec plus d’énergie encore.

Dans les usines, les femmes travaillent sur les machines à la place des hommes qui se battent.

Ce sont elles aussi qui assurent l’essentiel du travail agricole.

Décisive, l’année 1917 marque une nouvelle dimension de la guerre parce que, en quelques mois, la victoire de Verdun , l’ entrée en guerre des États-Unis d’Amérique et la Révolution bolchevique en Russie bouleversent la donne.

Lorsque la guerre s’achève, après un nouveau sursaut du pays autour du “ père La Victoire ” qu’est Clemenceau , la France ne ressemble plus à ce qu’elle était quelques années plus tôt.

D’abord, parce qu’il y a près d’un million et demi de morts et de disparus, ce qui représente un dixième de la population active du pays, parce qu'il y a 125 000 hommes qui demeurent mutilés, 750 000 qui sont invalides, parce qu’il y a 3 millions de blessés.

Ce sont des hommes jeunes qui sont atteints.

Tous les groupes sociaux ont été saignés.

La moitié des instituteurs qui ont été. »

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