LES DEUX MENDIANTS de Ceruti

« LES DEUX MENDIANTS Vers 1730-1740 Peintre italien XVIIf siècle Huile sur toile 134,5 x 173 cm ----------------------------~----------------- Analyse ..._, Les deux personnages du tableau regardent Je spectateur d' un œil assuré ; l'un tient un jeune chat dans ses mains , l'autre vient de bourrer sa pipe.

Sur la table sont posés une cruche et un cornet de papier d'où s' échappe du tabac.

Le plus vieux est assis sur un modeste tabouret de paille , l'autre sur une grosse pierre équarrie.

La position incommode des jambes de ce dernier souligne ses infirmités corporelles : sa main droite repose sans forces sur sa cuisse et ses yeux sont affectés d'un léger strabisme.

Sa chemise blanche ouverte , sa culo tte grise, toutes deux trouées, ainsi que son simple c hapeau de paille, révèlent des conditions de vie difficiles ; quant au costume de son compa­ gnon plus âgé - une épaisse capote de coupe élégante - il appartenait sans doute jadis à un noble seigneur.

Malgré cette pauvreté que J'ar­ tiste montre sans essayer de l'adoucir , les deux mendiants assument leur condition avec une grande dignité .

Appartenant au monde et à la société de leur temps, ils ont Je droit d' exister et d 'entrer dans Je royaume de la peinture et de J'art , lequel n'est plus fermé à aucune catégorie ni aucun être humain.

L'œuvre C La toile fut off e rte à la pinacoth èque de Bres­ cia vers 1930 par une famille de notables locaux, descendants de Paolo Brugnoli (1763-1835), fin connaisseur et collectionneur d'art, auteur égale­ ment d'un guide de la vill e e n 1826.

Selon Maurizio Marini et Mina Gregori , Le s Deux Mendiants - · appelé également Les Deux Infirmes - doivent être identifiés avec un tableau décrit en 1760 par Carboni dans la collection Barbisoni sous le titre Deux Personnages, de Ceruti .

Datable des années 1730 , la toile semble antérieur e aux Trois Men­ diants d e la collection Thyss en , exécutée par le peintr e lombard vraisemblabl em e nt en 1736.

Entre paupéri sme et préluminisme + Également auteur de portra i ts (pour la plu- explicite du courant lombardo-vénit ien, par sa part des aristocrates de B rescia) et de quelques compréhension de l'humanité et le r~cours à des natures mortes, Giacomo Ceru ti fait Je lien entre sujets populaires qu i font penser qu'il professait la peinture r éaliste du xvue siècle et celle, sociale- des idées liées à un certain courant pa upériste ; m en t et poli tiquemen t infinime nt p lus consciente, de l'a utre il semble ém aner de lui, dans u ne forte du réalis m e d u XIXe siècle.

Comme l'a écrit Mina objectivité, des avancées préfigurant les Lumières Gregori, l'une des premières à reconstituer son qu i tendent à approfondir la connaissance de parco u rs : « Ceruti se situe à un croisement '~ il l'Homme.

Sa force de pénétration va toujours au- représe nte d'une part le maillon final et le plus delà de la pure apparence physique .

» Du même peintre : PICTO 517 Photo Scala, Rorence.

© Nardini Ed~ore, 1994.

Uriade pour l'éd~ion française, 1994.

34-22 '----. »