LES DEUX PÉNICHES de DERAIN
Publié le 10/09/2012
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La vue plongeante exclut la ligne d'horizon et coupe arbitrairement la péniche de droite ; ce procédé, qui évoque irrésistiblement les estampes japonaises, se retrouve également dans les oeuvres peintes au printemps 1906 à Londres...
«
LES DEUX PÉNICHES
Vers 1906
Peintre français
Biographie
(2:; André Derain naît le 10 juin 1880 au
sein d'une famille bourgeoise .
En 1899, il
rencontre Matisse à l'académie Carrière et,
l 'a nnée suivante, fait
la connaissance de
Vlaminck qui , comme lui, habite Chatou et
dont
il partage l'a dmiration pour Van Gogh.
Après
son service militaire , il loue un atelier
à Paris, rue Tourlaque.
À cette époque
Derain pratique
avec ses amis une peinture
aux couleurs vives, posées en aplats stridents
et en touches violentes
qui, au Salon
d 'Automne
de 1905, leur vaudront d'ê tre
baptisés « fauves» (Le Pont de Westminster).
Derain abandonne rapidement cette voie et
se tourne dès 1907 vers la peinture de
Cézanne qui lui inspire des œuvres méditées ,
aux couleurs assourdies et aux formes
géométrisées.
À la veille de la guerre , Derain
s'oriente
vers une expression archaïque qui
mêle les influences de l'ar t africain et de la
sculpture romane (Portrait d'Iturrino, 1914,
musée national d'Art moderne, Paris) .
Après
la guerre ,
il est confronté à l'agitation
art istique
des avant-gardes et se heurte au
mouvement dada, puis au surréalisme.
À la
suite d'un voyage en Italie (1921), il se
tourne vers l'Antiquité et propose dès lors
des œuvres empreintes de classicisme.
Rete
nons , parmi l'a bondante production de la
maturité de l'artiste, une somptueuse nature
morte , La Table de cuisine (1922-25), conser
vée à Paris au musée de l'Orangerie ou Le
Gros Arbre de 1930, sans oublier les nom
breux nus classiques dont certains, comme
Le Beau Modèle, témoignent de la leçon de
Renoir.
Derain réalisa encore
des gravures de
nombreux décors et costumes de ballet ou de
théâtre , notamment ceux de La Boutiqu e
fantasque de Diaghilev en 1919 .
André
Derain mourut à Garches
le 10 septembre
1954.
me-xxe siècles
Fauvisme
Huile sur toile 80 x 97,5 cm
Analyse
~ Cette toile , qui n'est pas datée , a été si
souvent reproduite dans l es études consacrées au
fauvisme , qu 'elle apparaît déso rmais comme
l'image emblématique de la période fauve de
Dera in (1905-06).
La vue plongeante exclut la lign e d' horizon et
coupe arbitrairement la péniche de dro i te ; ce
proc éd é, qui évoque irré sistiblement les estam
pes japonaises, se retrouve éga lement dans les
œuvres peintes
au printemps 1906 à Londres.
Qu ant à la composition colorée, elle est fondée
s
ur les contrastes et domin ée par les tro is cou
leurs primaires (rou ge-bleu-jaune) auxquelles
font
écho, e n moindre proportion, leurs complé
mentaires (vert-orange -v iole t).
Enfin , la lég èreté e t la tran sparen ce de l'eau
a
ppara i sse nt comme un homma ge aux œuvres de
Turner et surtout de Mon et.
Ce dernier , e n effet,
avai t fait de fréquent s séjo urs à Londr es où il
aimait retrouver l es effe ts si p articul iers du
fameux « fog » londonien ; ce sont préc isé ment
l
es m ê me s s ites que D erain choisira d'int erpréter
a u printemps
1906.
L'a udace tranquille d' une composit ion linéaire
« japonisante
» ,
la rigueur teintée de néo
impressionnisme qui préside à la distribution des
couleurs, tout comm e l es évi dentes références
a ux
exp ér ience s artistiques passées, nou s éloi
gnent radicalement de l'expression «rugi ssa nte»
et instinctive généralement associée au fauvisme.
L'œuvre
[] La toile Le s Deu x P é nich es, généraleme nt
datée vers 1906 , fut acquise par le musée nationa l
d'Art moderne en 1972.
Elle avait figuré à l'exposi
tion «Maîtres de l 'art contemporain » qui se tint au
Petit Pala is en 1937 .
Parmi la trentaine d 'œuv res de
Derain qui figuraient à cette manifestation , cito ns le
P ortr ait de Vlaminck, le P or trait de Dignimont et
celui de Mme Catherine H ess ling.
Photo musée nation al d'A rt moderne, Pa ris © Na rd ini E dito r e.
1992.
V PC La rousse· Laffont pour l'éd ition franç a ise.
1992 .
©André Derain by SIAE, 1992 .
R1·09· 35.
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