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La disgrâce de Louise de La Vallière

Publié le 29/08/2013

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Ç'aurait pu être son triomphe.

 

Hélas, ce sera son chant du cygne ! Au printemps 1667, Louis XIV offre à Louise de La Baume Le Blanc le titre de duchesse de Vaujours et de La Vallière. Il légitime également les enfants qu'elle lui a donnés. Par ces bontés, la favorite se voit-elle signifier la fin de ses six années de « règne « ? Car une redoutable rivale s'apprête déjà à sortir de l'ombre, la marquise Françoise Athénaïs de Montespan.

« Une amie devenue rivale Louise a en effet introduit dans l'entourage royal la mar­ quise Françoise Athénaïs de Montespan , l'une de ses com­ pagnes préférées, qui a été , comme elle, fille d'honneur de Madame, la duchesse Henriet­ te d'Orléans .

Elle sait combien le roi admire et apprécie les jeunes femmes belles et bril­ lantes : telle Françoise , qu 'elle invite souvent chez elle et qui va devenir sa rivale ...

Louis XIV se plaît en la compagnie de la marquise , avec qui il échange traits d' esprit et clins d'œil complices, puis qu 'il rejoint en de tendres tête-à-tête .

Témoin muet de leur relation naissante , la discrète Louise n 'a pas la force de lutter .

Au demeurant, le roi veut la ga r­ der auprès de lui et lui rend visite comme si de rien n'était.

On prétend même qu'elle ser­ virait de paravent à sa nouvel­ le et récente tocade : car la marquise de Montespan , elle, est mariée .

La pauvre Louise devient la cible de la jalousie de la reine Marie-Thérèse d'Au­ triche et de l'indignation des dé­ vots.

Le roi, malgré quelques scrupules religieux, semble s'ac­ commoder à merveille de cette situation et organise la cohabi­ tation de son épouse et de ses deux maîtresses , l'ancienne et la nouvelle .

Au gré des dépla ­ cements et des cérémonies de la Cour, les trois femmes voya­ gent dans le même carrosse, passent leurs soirées ensem­ ble ...

Et tentent pareillement d'afficher une indifférence affectée .

Désespoir et humiliation Mais avec le temps, Louise n'en peut plus .

Profondément pieuse, elle est assaillie par le repentir .

Elle voudrait racheter la « faute » d'avoir aimé un roi époux d'une autre femme et père d 'autres enfants que ceux qu 'elle lui a donnés , en expiant ses péchés loin du monde, à l 'éca rt des grands qui ne cher­ chent qu 'à la blesser, en se rapprochant de Dieu .

Le 11 fé­ vrier 167 1, elle s'enfuit de Ver­ sailles, où les travaux du palais n 'empêc hent pas la Cour de résider.

A pied, longeant la Seine, elle se rend au village de Chaillot et demande l'hos­ pitalité au couvent de la Visi­ tation .

M écontent de ce dé­ part qu'il n'a pas autorisé, Louis XIV lui envoie des émis­ saires chargés de la so mmer de revenir.

C'est Jean-Baptiste Colbert , le suri ntendant des Finances , qui convainc la fu­ gueuse de rentrer au bercail.

Le cœur lourd , Louise reprend ses « fonctions », qui ne sont plus désormais que l'instru­ ment de sa pénitence.

Mal­ heureuse de voir celui qu 'elle aime la délaisser , elle doit affronter les corn mentaires sans pitié des courtisans .

Elle endure sans un mot les vexa­ tions que lui inflige sa rivale victorieuse, qui prend un ma­ lin plaisir à l'humilier, lui com­ mande de la coiffer ou de l'ha­ biller comme si elle était sa servante attitrée.

Le roi ne fait rien pour arranger les choses : lui désignant l'épagneul qu 'el­ le a baptisé Malice, il lui aurait lancé : « Tenez, Madame , voilà votre compagnie, cela vous suffira », rapporte Madame Pa­ latine, la seconde épouse du duc d'Orléans .

En la faisant duchesse de Vaujours et de La Vallière, Louis XIV lui a fait un somptueux cadeau ; mais un cadeau de rupture, qu ' il lui faut payer au prix fort .

UNE FIN LOIN DU MONDE Louise de La Vallière a formé le projet d'achever son existence chez les carmélites , le plus dur des ordres monastiques.

Dans ce dessein, elle est appuyée par le grand prédicateur Jacques Bénigne Bossuet et par le très dévot marquis Bernardin de Bellefonds.

Mais il lui faut obtenir la permission du roi.

Bien qu 'elle craigne de la demander, elle l'obtient finalement en mars 1674, et le 19 avril quitte définitivement la Cour et ses enfants, à qui elle renonce l'âme en peine .

Les portes du carme! du faubourg Saint­ Jacques de Paris se referment pour toujours sur celle qui est désormais sœur Louise de la Miséricorde .

« Je suis dans une si grande tranquillité sur tout ce qui peut arriver que je regarde la santé, la maladie, le repos, le travail, la joie et les peines d'un même visage », écrit­ elle .

Ayant ainsi fait la paix avec Dieu, et avec sa conscience, elle s'éteindra le 6 juin 1710 ; avec la discrétion de « cette petite violette qui se cachait dans l'herbe » dépeinte par la marquise de Sévigné.. »

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