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L' Ecole des femmes de Molioère

Publié le 09/04/2013

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Au XVIIe siècle, les jeunes filles devaient accepter le prétendant choisi par leurs parents, quand elles n'étaient pas vouées dès l'enfance à la vie religieuse cloîtrée si leurs parents voulaient réserver tout le patrimoine aux rejetons mâles. Pour répondre aux violentes attaques dont il fut l'objet, Molière crée le 1er juin 1663 une courte pièce intitulée La Critique de L' École des femmes.

« EXTRAITS Droits et devoirs de l'épouse selon Arnolphe ARNOLPHE Le mariage , Agnès, n'est pas un badinage, Ad' austères devoirs le rang de femme engage, Et vous n'y montez pas, à ce que je prétends,(.

.

.) Et ce que le· soldat, dans son devoir instruit, Montre d'obéissance au chef qui le conduit, «Ce n'est de mes bienfaits qu'un simp le échantillon./ Toute la courtoisie enfin dont je vous presse / C'est que je puisse voir votre belle maîtresse.

» Le valet à son maître, un enfant à son père, A son supérieur le moindre petit frère, N'approche point encor de la docilité, Et del' obéissance, et del' humilité.

(.

.

.) Songez qu'en vous fais a nt moitié de ma personne, C'est mon honneur, Agnès, que je vous abandonne ; Que cet honneur est tendre et se blesse de peu ; Que sur un tel sujet il ne faut point de jeu.

«Quelques voisins m'ont dit qu'un jeune homme inconnu/ Était en mon absence à la maison venu.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « En réalité, ce que les contemporains sentirent, c'est que la comédie venait, avec Molière, de s'enfler d'une autre ambition, et que, pour commencer, elle venait dans L' École des femmes de toucher obliquement à la grande question qui divisait alors les esprits.

Ils reconnurent dans L' École des femmes une intention qui la passait elle­ même.

Il leur parut enfin que ce poète franchissait les limites, qu'il étendait les Ch armante ingénue ARNOLPHE Quoi! c'est la vérité qu'un homme ...

AGNÈS Chose sûre.

Il n'a presque .bougé de ëhez nous, je vous jure.

ARNOLPHE, à part.

Cet aveu qu'elle fait avec sincérité Me marque pour le moins son ingéJµâté , haut.

Mais il me semble, Agnès , si ma mémoire est bonne, Que j'avais défendu que vous vissiez personne.

AGNÈS Oui, mais, quand je l'ai vu, vous ignore z pourquoi, Et vous en aurie z fait , sans doute , autant que moi.

ARNOLPHE Peut-être ; mais .enfin contez-moi cette histoire.

AGNÈS Elle est fort étonnante et difficile à cro ire.

J'étais sur le balcon à travailler au frais, Lorsque je vis passer sous les arbres d' auprès Un jeune homme bienfait, qui, rencontrant ma vue, D'une humble révérence aussitôt me salue : (.

..

) Il passe, vient, repasse, et toujours de plus belle Me fait à chaque foi s révérence nouvelle ; Et moi, qui tous ces tours fixement regardais, Nouvelle révérence aussi je lui rendais .

droits de son art jusque sur des objets qui devaient leur demeurer étrangers, qu'il sortait insolemment de son rôle d'amuseur public.

» F.

Brunetière, La Revue des Deux Mondes, 1er septembre 1890.

Personne plus que Louis Jouvet n'aura contribué à insuffler au théâtre de Molière une jeunesse nouvelle.

Le nom de ce grand homme de théâtre mérite surtout de rester attaché à l'éclatante résurrection de L' École des femmes, en 1936, à l' Athénée.

Paul Léautaud écrit à ce propos : «Certes , Arnolphe doit faire rire, cependant, pour moi , j'ai sans doute l'esprit mal fait ; jamais je n'ai pu rire de ce personnage.

En voyant monsieur Jouvet rendre si bien sur son visage en aparté les déchirements d' Arnolphe au récit d 'Horace, en même temps qu'il s'efforce de rire et de trouver bien bons les tours joués à lui-même par le jeune homme , les larmes me venaient presque.

» Paul Léautaud, Le Théâtre de Maurice Roissard, Gallimard; 1958.

1 portrait de Molière par Pierr e Mi gna rd (déta il), mu sée de la Comédie-Française/ J.

L.

Charmel 2 , 3 , 4 ill.

de R.

B e ltz, Club du Livre, Paris/ D.R.

MOLIÈRE07. »

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