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Ma Ferme africaine

Publié le 30/03/2013

Extrait du document

Karen Blixen ( 1885-1962) a été mieux connue du grand public après le triomphe du film Out of Africa, titre original de Ma Ferme africaine. Ce film américain, sorti en 1986, a été réalisé par Sydney Pollack et a pour interprètes principaux Meryl Streep, Robert Redford et Klaus Maria Brandauer. Karen Blixen a utilisé, pour publier ses oeuvres, divers pseudonymes. Née Karen Dinesen, elle publia d'abord des contes sous le nom d'Osceola. En 1914, elle épousa le baron Blixen-Finecke, et ses nouvelles parurent sous le pseudonyme d'Isak Dinesen. Mais son nom le plus connu reste Karen Blixen.

« EXTRAITS ------- Paysages autour de la ferme Vues de la ferme, les montagnes chan­ geaient d'aspect au cours d'une même journée : tantôt elles paraissaient toutes proches, tantôt reculées à l'infini .

Le soir, quand le so­ leil avait disparu, une mince ligne d'argent cernait les crêtes sur le ciel assombri.

A mesure que tombait la nuit, les quatre sommets s'affa issaient comme si la montagne s'était al­ longée pour dormir.

L'horizon que l'on dé­ couvre des collines du Ngong est incom­ parable : au sud, de grandes plaines, puis les vastes terrains de chasse qui s'élèvent "~ jusqu'au Kilimandjaro.

~-------~----~~~ Au nord-est, au con- «C'es t là que l'on pilait le maïs et que l'on trayait les chèvres ...

» traire, il n'y a que de faibles ondulations, un paysa ge soigné de parcs se détachant sur un fond de bois avec au-delà des collines qui s'échelonnent .

C'est la réserve Kikuyu qui s'étend sur près de cent soixante kilomètres jusqu'au mont Kenya couronné de neige.

Une leçon d'onomastique africaine J'ai eu pour voisin un misanthrope qui jamais n'ouvrait sa porte à personne .

Les indigènes ne l'appelaient que « Sahni Modja »,« Le co uvert ».

« Resasi Modja », « Une cartouche »,était le nom donné à mon ami suédois Enk Otter, par ce qu'il n'avait jamais besoin de plus d'une car­ touche pour atteindre sa bête.

Et quels jolis surnoms! Je connaissais un automobiliste fervent que les indigènes avaient dénommé « moitié homme moitié auto ».

Quand les indigènes donnent aux Européens un nom d 'animal : le poisson, la girafe, le bœuf gras, nous retrouvons le même esprit qui enfanta les centaures, les faunes et les harpies .

Pour eux, les Blancs sont à la fois hommes et bêtes, esprit et machine.

Les deux amours de Karen Blixen : sa ferme africaine et Denys Finch Hatton Denys Finch Hatton n'avait jamais eu en Afrique d'autre demeure que la ferme.

Entre ses safaris, c'est toujours chez moi qu'il revenait et qu'il laissait ses livres et ses disques.

Quand il retrouvait la ferme après une absence, elle seule paraissait compter pour lui ; il en parlait comme parlent les planteurs de café quand, après les prem1eres pluies, ils voient les fleurs de café s epanouir comme un nuage de craie pa1fumée.

Quand j'attendais Denys et que j'entendais son auto remonter l'allée, il me semb lait qu'elle éveillait tous les échos de la ferme et j'en recevais c haque fois une révéla­ tion.

Den ys éta it toujours heureux à la ferme, car il n'y venait que lorsqu 'il désirait y venù; et la ferme apprenait à connaître, grâce à lui, certaines qualités dont le monde est avare, comme la modestie et la reconnaissance.

Traduit du danois par Yvonne Manceron , Gallimard , 1954 « Les jeunes Masais sont très beaux : ils ont une allure et un " chic " inimitables ...

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Je crois qu'il est clair que Ma Ferme africaine ne raconte pas à la manière d' un documentaire la vie de Karen Blixen telle qu 'elle se déroula en Afrique.

La calme perfection de son style, qui ne s'embarrasse pas de détails, et l'as sistance des dieux sont le signe que nous avons quitté la gravité des questions pratiques pour atteindre un milieu plus pur, qui offre moins de résistance à l'idéal.

Le point de vue de Ma Ferme africaine est cette " vue supérieure " que Karen Blixen appelait " la seule chose vraiment importante à réaliser dans l'existence ".» Judith Thurman , Karen Blixen, Seghers , 1986.

«Rivalisant avec son compatriote Andersen pour le titre de plus génial conteur nordique , elle [Karen Blixen] incarne la grandeur de la noblesse et l'esprit de chevalerie.

( ...

) Légère comme une plume , inflexible et tranchante comme une épée, elle possédait cette curiosité, cet esprit d'ave nture et cette fantaisie sans limites qui forgent les personnes d'exception.

( ...

)Chez elle triomphent le mystère del ' irrationnel, une se nsualité sans préjugés.

Ses contes ont la grâce désinvolte de ce poète cosmopolite et voyageur qu'était Casanova . ..

Jamais elle ne s'égare, même quand elle fait semblant.

Son art très personnel de la narration ne doit pas nous leurrer : elle raconte pour nous parler de son univers, celui du monde ancien où l'alliance de Dieu et du Diable formait le destin.

» Marcel Schneider , 1 Sipa-lc ono 2 , 3, 4 , 5 illu str a lions lir ées de M y Remini scences of East A fri ca du gé né ra l L en o w-V orbc ck .

Hur st an d Blacke u .

L ondr es.

s.d.

La Baronne Blixen, Magazine littéraire, novembre 1985.

BLIXEN 02. »

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