FLORE DU TITIEN

« Analyse ~ Le tableau représente une jeune femme tendre et florissante, revêtue d'une simple chemise blanche qui glisse sur le côté en découvrant une épaule sensuelle.

De la main gauche, elle retient un précieux tissu rouge · damassé, tandis que, de la main droite, elle présente un bouquet de jasmin, de roses et de violettes.

Son abondante cheve lure blonde, dénouée, accentue encore sa sensualité.

L'identi­ fication, fréquente dans le passé, de cette jeune femme à Violante, fille du peintre Palma le Vieux et maîtresse de Titien, n'est guère plausible quand on compare la Flore avec la sainte Brigitte de la Vierge entourée de saints de Madrid pour laquelle Violante a certainement posé.

Aujour­ d'hui, on pense qu'il s'agirait plutôt d'une courtisane inconnue représentée à J'antique .

Au cours du XVIIIe siècle, l'œuvre est confondue avec un autre tableau du même sujet peint par Palma le Vieux.

Cependant, la beauté du modèle, l'évidente sensualité du tableau, sa qualité picturale et l'équilibre parfait de la composition en font une des œuvres les plus admirées de Titien, au point qu'à Florence il fallut limiter le nombre des autorisations de copie accordées aux jeunes artistes.

La typologie du portrait de Titien est très proche de celle du même sujet traité par Palma Vecchio.

Il est établi aujourd'hui que le titre de ces deux œuvres est erroné car le vêtement blanc de la jeune femme n'est pas un drapé à l'antique, ni un costume de mariée.

Il s ' agit en fait du vêtement utilisé par les actrices et les danseuses vénitiennes qui interprétaient un rôle de nymphe.

f) Palma le Vieux, Flore (1522-1524), National Ga llery, Londres.

L'œuvre C Au XVIf siècle , le tableau se trouvait dans la collection d'Alfonso Lopez , un Espagnol qui résidait alors à Amsterdam.

Il fut ensuite acheté par l'archiduc d'Autriche Léopold Guillaume.

Au début du XVIIf siècle la toile est encore dans la Galerie impériale de Vienne.

Mais à la fin du siècle elle est envoyée à Florence en échange d'autres œuvres appartenant aux grands-ducs de Toscane dont elle vient enrichir la prestigi euse collection de peinture vénitienne.

L'inventaire établi lors de son entrée dans la galerie indique qu'il s'agit d'une œuvre de Palma le Vieux.

Arch ives Nardin l. »