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François Maynard: Poésies

Publié le 09/04/2013

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A mi-chemin entre Ronsard et Malherbe, qui fut son maître, François Maynard coule les thèmes traditionnels de la Renaissance dans des vers qui annoncent le classicisme.

« La Belle Vieille Qu'on a vu revenir de malheurs et de joies, Qu 'on a vu trébucher de peuples et de rois, EXTRAITS Qu'on a pleuré d'Hectors, qu'on a brûlé de Troies Depuis que mon courage a fléchi sous tes lois ! « Mais tant que tu brûlas du flambeau d'hyménée/ Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.

» Ce n'est pas d'aujourd'hui que je suis ta conquête, Huit lustres ont suivi le jour où tu me pris, Et j'ai fidèlement aimé ta belle tête Sous des cheveux châtains et sous des cheveux gris.

C'est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née, C'est de leurs premiers traits que je fus abattu ; Mais tant que tu brûlas du flambeau d'hyménée, Mon amour se cacha pour plaire à ta vertu.

Paris est sans comparaison, Je sais de quel respect ilfaut que je t'honore Et mes ressentiments ne l'ont pas violé.

Si quelquefois j'ai dit le soin qui me dévore , C 'est à des confidents qui n'ont jamais parlé.

Paris Quand dois-je quitter les rochers Du petit désert qui me cache , Pour aller revoir les clochers De Saint-Paul et de Saint-Eustache ? « C'est de tes jeunes yeux que mon ardeur est née C'est de leurs premiers traits que je fus abattu.

» NOTES DE L'ÉDITEUR « Le XVIIe siècle n'a jamais cessé de pratiquer ces strophes iso-ou hétérométriques aux architectures complexes et aux agencements de rimes strictement codifiés qui lui viennent de Malherbe, mais aussi, et en deçà, de Ronsard et de son école, même si, entre­ temps , et grâce à une mode venue d'Italie, les stances tendent à se substituer aux odes chères au Ronsard de 1550.

Même fidélité Il n'est plaisir dont il n'abonde ; Chacun y trouve sa maison, C'est le pays de tout le monde.

Apollon, faut-il que Maynard Avec les secrets de ton art Meure en terre sauvage, Et qu'il dorme, après ton trépas, Au cimetière d'un village Que la carte ne connaît pas ? Discours de Maynard à son âme Mon âme, il faut par tir.

Ma vigueur est passée, Mon dernier jour est dessus l'horiwn.

Tu crains ta liberté.

Quoi ? n'es-tu pas lassée D'avoir souffert soixante ans de prison ? Tes désordres sont grands.

Tes vertus sont petites ; Parmi tes maux on trouve peu de bien.

Mais si le bon Jésus te donne ses mérites, Espère tout et n'appréhende rien.

Mon âme, repens-toi d'avoir aimé le monde, Et de mes yeux fais la source d'une onde Qui touche de pitié le Monarque des rois.

Que tu serais courageuse et ravie, Si j'avais soupiré durant toute ma vie Dans le désert, sous l'ombre de la Croix ! en ce qui concerne le sonnet, cette forme italienne qui s'était acclimatée en France dès le début du XVIe siècle, mais à laquelle La Pléiade a donné ses titres français de noblesse, et qui a ses maîtres au xvne siècle : Malherbe, Maynard, Gombaud, Scudéry, Tristan, Malleville, et, encore à l'époque de Louis XIV, où la forme commence à tomber en défaveur, les poètes religieux Zacharie de Vitré et Laure nt Drelincourt.

» Jean-Pierre Chauveau, Anthologie de la poésie française du XVW siècle, préface.

François Maynard (ou Mainard) naît à Toulouse en 1582, en plein trouble des guerres de Religion.

Il a tôt fait de quitter sa province natale pour s'installer à Paris, où il s 'impose comme un des maîtres de la poésie galante.

Amoureux de la capitale, il est aussi aimé de la Cour, qui a retrouvé la Cité capétienne depuis l'entrée d'Henri IV en 1600.

Secrétaire de Marguerite de Valois, pour qui il écrit Philandre ( ...

), il est un des premiers membres de l'Académie, où il entre en 1634.

Il meurt en 1646 à Aurillac.

1 coll.

Yio llet 2, 3, 4 peint ur es de Verm eer de Del ft: D am e e t sa serva nte , La Leçon de mus ique, ew Y ork, coll.

Frick; Gen tilhomme et dame buvant du vin, Staat liche Museen, Be rlin MA YNA RD 02. »

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